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Chanvre

chanvre

Examples of the words cannabis and chanvre in French works of the Renaissance and earlier.


Notes

1268. Ordonnances concernant la ville de Paris du XIIIe au XVe siècle

Français 5294 (cote) • Anc. 9832(3.3) • Colbert 1255 • Ordonnances concernant la ville de Paris du XIIIe au XVe siècle. Copies.
foliotation : Fol. 130-172 8 « Extrait d’un petit livre estant en l’ostel de la ville en grève ».
Sous cette rubrique est un extrait du Livre des Métiers d’ÉTIENNE BOILEAU, extrait qui comprend une table des titres ou sujets traités dans ce livre, table qui remplit quatre pages (fol. 130 v° à 132 r°) et 44 titres empruntés à la première partie ou à la seconde partie dudit livre, disposés dans un ordre différent de celui du Livre des Métiers, ainsi qu’on peut en juger par l’énumération suivante :
foliotation : Fol. 160
« Du tonlieu du fille et de chanvre que l’en vend à Paris ». (Titre XXIX de la 2e partie).
« Du tonlieu et du hallage de lin et de chanvre ». (Titre XXXII de la 2e partie).
[tonlieu: A feudal tax paid by stallholders at a fair or market]

Boileau, Étienne (1200–1270), Livre des métiers. Paris: ca. 1268. Bibliothèque nationale de France

1300

CHANVRE. s, m. [Étym. Du lat. cannabem, m. s. devenu chaneve, chanve, §§ 379, 290 et 291, chanvre, § 361. (Cf. canevas.) Une forme lat. secondaire, canabem, a donné primitivement *chieneve, d’où chènevière, chènevis. (V. ces mots.) Le mot est fém. en lat, et ce genre, employé par LA. F., est resté dans plusieurs patois; mas le lat. a aussi la forme plus rare cannabum, masc., d’où le genre actuel, attesté dès les XIIIe s.]

Plante herbacée dont la graine est connue sous le nom de chènevis (V. ce mot) et dont la tige fournit des filaments qui servent à faire le fil, la toile, etc.

CHÈNEVIÈRE [Ètym. Dérivé de cheneve, forme franç, très ancienne de chanvre, § 115. 1226.] Terrain où l’on a semé du chanvre.

CHÈNEVIS XIIIe Graine de chanvre, dont se nourrissent les petits oiseaux. Huile de chenevis.

CHÈNEVOTTE XVe S. Partie ligneuse d’une tige de chanvre dont on a separé la partie filamenteuse, et qui sert dans les campagnes à chauffe les fours, à faire des allumettes.

CHÈNEVOTTER 1762. (Agricult.) Pousser en tiges grêles, minces comme la chènevotte.

Hatzfeld, Adolphe (1824-1900), Dictionnaire général de la langue Française du commencement du XVIIe siècle à nos jours. Tome Premier (A–F). Arsène Darmesteter, author. Paris: Librairie Ch. Delagrave, 1926. Bibliothèque nationale de France

1330

oiseaux pris dans le chanvre
Bibliothèque nationale de France. Département des Manuscrits
F. 1-54. Isopet II de Paris [traduction anonyme du Novus Aesopus d’Alexandre Neckam]. XIVe s. (2e quart)
« Ci commencent les fables Ysopet et les moralités qui sont dessus (rubr.) ». « Qui cest livre vodra entendre …-…Pour moi et pour ma mere. / Requies sit eis. Amen ». « Expliciunt les fables Yzopet et les moralitez dessus ».
f. 20v : oiseaux pris dans le chanvre
F. 20v-22. « Comment l’aronde requist aus oisiaus / Qu’il mangassent chanvre que .I. vilain semoit (rubr.) ».

Isopet II de Paris [traduction anonyme du Novus Aesopus d’Alexandre Neckam]. Manuscrit, 1330-1350. f. 20v. Bibliothèque nationale de France

1330. Famille de cannabis

C.N.R.S.
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)
Famille de cannabis

29 lemmes pour 29 articles

CANEBUISE, subst.
GD : canebuise ; FEW II-1, 212a : cannabis]
“Grain de chanvre” : A che jour, a Jakemin, pour rekeudre pennes de caperons Williaume et pour canewise, XVII deniers. (Arch. Nord, 1332, B 3275, f° 3, IGLF). A Jehan Carteron, pour II boistes de canevuyse pour les oyziauls de le grande gayole… (Arch. Nord, 1369, B 15275, f° 52, IGLF). De Aussiel de Troville, pour avoir accattet a payer a certain jour VII rasieres de canebuise a Jehan Ylevant et payet d’argent secq et incontinent le revendue a Colart Varlut en prendant prouffit, XX livres. (Arch. Nord, 1424, B 10384, f° 22, IGLF).
3 formes différentes pour 3 occurrences
canebuise 1
canevuyse 1
canewise 1

CANEPIN 2, subst. masc.
[*FEW II-1, 210a-b : cannabis]
“Chanvre” : …une corde de canepin necessaire a mettre les pierres de molin en leur lieux (Doc. 109. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 528).

CANEVAS, subst. masc.
[T-L : chanevaz ; GD : chanevas ; GDC : chenevas ; AND : canevas ; DÉCT : chanevaz ; FEW II-1, 212 : cannabis ; TLF V, 106b : canevas]
A. – DRAP. “Grosse toile écrue servant à divers usages” : …le dit roi est tenuz de paier as avant dites bones gentz pour toutes manieres de custumes, poinctages, pavages, cariages, pactages et touz autres custages, sauf que les dites bones gentz troveront canevace pour les sarplers d’enpacker les dites leines (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1340, 775). Messire Guillaume Hervil, prestre, de Saint Walery, pour canevas a ensevellir 30 hommes mors en la fosse de Cayeu par force de temps (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1347, 124). …pour 8 aunes de chanevaz à mettre entre l’escarlate et ladicte toille cirée, 40s. p. (…) pour 3 onces de soye à brouder les fenestres, les pendans, les mantellez et les las de ladicte litière, 1 escu et demi. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 297). Cannevaz pour mettre toutes ces espices et les apporter (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1359-1360, 220). …et soit coverte la charongne au lonc de .II. aunes de canevach cru ou d’une toile noire et d’une petite flossaie (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 309). À Thomas l’Armeurier, qu’il avoit paié, pour VI aulnes de channevax pour enveloper les plates et XIIII aulnes d’estamine pour enveloper le harnoiz de jembes, bacinez et autres choses pour ledit voyaige : 1 fr. 10 s. t. (RAPONDE, Comptes La Trémoille L.T., 1396-1406, 38). Pour deux estrilles, deux pignes, deux sacs de chanevas et deux espoussettes pour lesdiz chevaulx, pour tout, monnoye dicte 22 solz 6 deniers (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 409). …trois cens trente aulnes de cannevach de Vitry, dont a esté faicte une couverture pour couvrir ledit pavillon (Comptes Lille L., t.1, 1454-1455, 434). Quant le roy et la royne furent assis, et Madame au bas bout de la table, le maistre d’ostel print sur le chenevas du pain la serviecte et sur l’espaule de Jehan de Saintré la mist. (LA SALE, J.S., 1456, 68). ..toille, canevatz et chanvre pour faire des bas de jacquectes tirées (Comptes roi René A., t.2, 1478, 66).
B. – P. méton. “Pièce de cette toile, torchon” : Robinète la cousturière, pour seigner et découper LVI nappes, XVI chanevaz, et pour seigner IXxx et XIIII touailles en Panneterie, tout à la fleur de liz et à l’espée, 3 d. p. pour pièce (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1380-1381, 63). …quatre douzaines de chanevas (Comptes Lille L., t.1, 1412, 89). Item ung petit paire de draps à lit. (…) Ung autre paire vieux. (…) Ung autre paire de canevas. (Invent. test. Surreau Foville F., 1465, 227).
10 formes différentes pour 13 occurrences
canevace 1
canevach 1
canevas 2
canevatz 1
cannevach 1
cannevaz 1
chanevas 2
chanevaz 2
channevax 1
chenevas 1

CANEVASSERIE, subst. fém.
[GD : chanevacerie ; FEW II-1, 212b : cannabis]
“Ensemble du linge de corps, de table, de lit” : Somme de cendaux, draps d’or, chanevacerie, pennes et fourreures, chambres et coffrerie, pour le Roy, monsgr le Dauphin, monsgr le duc d’Orliens et leurs compaignons, 5569l. 19s. 11d. p. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 122). Chenevacerie, pour le Roy nostresire, et pour monseigneur le duc de Thouraine, baillée et délivrée aux gens et officiers desdiz seigneurs (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1387, 150).
2 formes différentes pour 2 occurrences
chanevacerie 1
chenevacerie 1

CANEVE, subst.
[*FEW II-1, 212a : cannabis]
“Chanvre” : De Mickiel Simon, pour avoir livret caneve au cordier de igne a un trop petit pesiel… (Arch. Nord, 1408, B 10362, f° 11, IGLF).

CANNABASSEUR, subst. masc.
[GD : canabasseur ; *FEW II-1, 212b : cannabis]
“Marchand, fabricant de grosses pièces de chanvre”
REM. Doc. 1451 (Pierre Lauri, marchant canabasseur, demourant en la ville de Besiers) ds GD I, 775a ; même ex. ds ds DU CANGE II, 70c, s.v. canabaserius. Le FEW a des formes proches, canebassier, cannabassier, avec le même sens.

CANVRETTE, subst. fém.
[*FEW II-1, 210b : cannabis]
“Chènevière” : Ung jour la dame a son vergier Fist un poure homme herbegier, Auquel bailla une aloette ; A son anel le va lyer, Mais l’oisel par son fretiller S’envolla dessus la canvrette. (Percef. lyr. L., c.1450 [c.1340], 61).

CHAINLE, subst. fém.
[GD : chainle ; *FEW II-1, 210a : cannabis]
“Chanvre”
REM. Doc. 1460 (Metz, les poids de la lenne et de la chainle) ds GD II, 34c. Le FEW enregistre des formes chanle, chanb(l)e.

CHAMBREE, subst. fém.
[GD : chambree ; *FEW II-1, 210a : cannabis (?) (?)]
[Mesure pour les fourrages]
Rem. Doc. 1377 (une chambree de fuerre) et 1395 (deux chambrees de foing) ds GD II, 45c. Forme chambre pour chanvre, cf. FEW.

CHANEVASSIER, subst. masc.
[T-L : chanevacier ; GD : chanevacier ; FEW II-1, 212b : cannabis]
“Fabricant, marchand de grosses pièces de chanvre” : …tous cannevaciers forains doibvent de chacune pièce de toille qu’ils vendent ou acheptent en gros à Paris, si elle passe cinq aulnes, maille de coustume (Mét. corp. Paris L., t.3, 1396, 66).
REM. Doc. 1397 (baudroiers, lingieres, chanevaciers, cordiers) ds GD II, 53c.

CHANEVEL, subst. masc.
[GD : chanevel ; FEW II-1, 211b : cannabis]
“Botte de chanvre”
REM. Doc. 1332 (un boissel de chenneveux) ds GD II, 54a.

CHANEVIER, subst. masc.
[GD : chanevier ; *FEW II-1, 211b : cannabis]
“Graine du chanvre, chènevis” : …pour appareil du grant bacin et refroidissouer, pour mettre vin, pour ce, XXV s. ; pour chaneviers et autres choses pour les oiseaulx, XII s. VI d. ; pour laict pour le petit bischeteau, II s. VI d. (Comptes roi René A., t.3, 1451, 266).

CHANEVOUZE, subst. fém.
[GD : chanevouze ; *FEW II-1, 210b-211a : cannabis]
“Champ de chanvre”
REM. Doc. 1348 (Metz, linouze, chainevouze) ds GD II, 54a.

CHANVÈNE, subst. masc.
“Chanvre” : Pour certaine quantité de cordes de chanvene (…) pour le fait du molin de Monseigneur… (Arch. Nord, 1392, B 5170, f° 14, IGLF).

CHANVRE, subst. masc.
[T-L : chanvre ; GDC : chanvre ; AND : cambre1 ; DÉCT : chanvre ; FEW II-1, 210a : cannabis ; TLF V, 517a : chanvre]
A. – “Plante cultivée pour ses fibres textiles, chanvre” : …Et comme il ha, en tout ouvrage De chanve, de lin et de lainne, Deliés filz c’om file a grant painne (MACH., Voir, 1364, 774). Reste quil doit XIIII sextiers mine V b. daveine (…) et XIIII balences de chanvre. (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 419). …ilz arresterent en la rue de la Vennerie, en l’ostel d’une femme qui serence chanvre (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 345). Item contre totes puisons et mals venins, cuisies laite de chievre dusqu’a la tierch part avuec semence de chenne et en boive III jourz ; sou chiel n’a si bone medicinne fours triacle. (Méd. nam. H., c.1400-1500, 196). Item a rancle de saingnie, loyes deseures des fuelhes de collès et .I. drap de chenne molhiet en eawe, et meteis sus. (Méd. nam. H., c.1400-1500, 197). Autre science plus necessaire trouva ceste fenne : car ce fu celle qui premierement trouva la maniere du lin et chanvre cultiver, ordener, roir, teiller, cerencer, et filler a la quenoille et faire toilles (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 753). Sire, on me pende parmy le col A corde de chanvre ou de lin, Se tout aussy comme .I. belin Ne les vous amaine en presence ! (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 139). Il tremble, je croy qu’il a peur Ve cy ung tres bon cacheron De canane [l. canve] de tres bonne [l. de bonne] façon, Pour estraindre parmi ses bras [Lecture canve proposée par E. Stengel ds Z. fr. Spr. Lit. 17/2, 1895, 233. Cf. aussi G. Roques ds R. Ling. rom. 49, 1985, 502]. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 166). …pour une maincorde de kenneve a sakier amont les sacqs (Doc. 1443. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 736). …et fault eviter l’air prochain des eaues ou sont mis le lim et le chenesve pourry, car l’air mefait fait les esperis infect en corps humains et tresgrandement nuyt au cerveau. (Rég. santé corps C., 1480, 45).
[Fém.] : …ladite voisine disoit que la femme de sondit maistre avoit prins de la chanvre avec la sienne aux champs (Lettres rémission René II P.D.H., 1499, 351).
Au plur. : Fera couvertures de gros bourdons de la laine, et des fermiers fera coultiver des chanvres que toilleront et fileront a ces soirs en yver ses chamberieres pour faire des grosses toilles. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 156).
Rem. Forme régionale charbe (Saintonge) : …un cable, du poiz de XVIII lib., de bonne charbe (Doc. 1332. In : P. Rézeau, R. Ling. rom. 78, 2014, 410). [Archives hist. de la Saintonge et de l’Aunis] Un coing de charbe, avalué a dix souls V deniers … (Doc. 1397. In : P. Rézeau, R. Ling. rom. 78, 2014, 412). [Archives hist. de la Saintonge et de l’Aunis]
B. – P. méton. “Tissu fait avec cette plante” : …force laines fines et moyennes, cotons, chanvres et fil de toutes sortes (LA VIGNE, V.N., p.1495, 262).
8 formes différentes pour 15 occurrences
canve 1
chanve 1
chanvre 5
chanvres 2
charbe 2
chenesve 1
chenne 2
kenneve1

CHANVRIERE, subst. fém.
[FEW II-1, 210b : cannabis ; TLF V, 517b : chanvre (chanvrière)]
“Champ où l’on cultive le chanvre” : …chanvriere et saucy, seant desoubz le moustier de Vendy (Trés. Reth. L., t.3, 1429, 93).

CHARBAUT, subst. masc.
[GD : charbaut ; FEW II-1, 211a : cannabis]
“Chènevière”
REM. Doc. 1385 (Vienne, un charbaut contenant en soy un journau de terre) ds GD II, 66c

CHÈNEBUIE, subst. fém.
[GD : chennebuie ; *FEW II-1, 212b : cannabis]
“Chanvre”
REM. Doc. 1440 (Lille, kennebuye) ds GD II, 103b. Cf. aussi T-L II, 346, chenevuis.

CHÈNEVAGE, subst. masc.
[GD : chenevaige ; FEW II-1, 213a : cannabis]
Région. (Lorraine) “Toile de chanvre” : Et la cité le fournissoit de foing, d’estrain, de blocquel de saipin, de charbon, de chandoille, d’eawe, de chenevaige, de lit et de tous autres meisnaiges nécessaires en lez chambres et en la cusine. (AUBRION, Journal L., 1492, 315).

CHENEVÉ, subst. masc.
[GD : chenevé/chenevet ; *FEW II-1, 211a : cannabis]
“Champ où l’on cultive le chanvre, chènevière”
Rem. Doc.1349 (Doubs, chenevei, chenevez) ds GD II, 103c. Ou est-ce chenevet ?

CHÈNEVEUX, subst. masc.
[GD : cheneveux ; FEW II-1, 211b : cannabis]
“Graine de chanvre (donnée en nourriture aux oiseaux), chènevis” : À Mace Prévost – pour trois cacques de froment, de mil et de cheneveux, deux boisseaux de ligniz et de navisse, qu’il a baillez et livrez durant ledit mois, pour donner aux petits oiseaulx estans en la grant caige (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1478-1481, 390).
Rem. Doc.1414 (chenneveux) ds GD II, 104a.
2 formes différentes: cheneveux, chenneveux

CHENEVIERE, subst. fém.
[T-L : cheneviere ; GDC : cheneviere ; FEW II-1, 210b : cannabis ; TLF V, 655a-b : chènevière]
“Champ où l’on cultive le chanvre, chènevière” : Bien senblent tés figures qu’a la fie fait on Fetis es chennevieres pour fuïr ly coulon Et c’on mest es garniers ou en hault sus maison. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 235). Le sucre il croist es champs et ressemble que se soient chevenieres (CAUMONT, Voy. N., p.1420, 70). …pourquoy nous ne combatons et que nous ne chaçons les ennemis comme l’en chaceroit les coulons d’une cheneviere ou d’une pesiere (CHART., Q. inv., 1422, 29). Cheneviere : canabetum (Gloss. gallico-lat. M.M., c.1425-1450, 191). …eulx et ceulx de leur dicte compaignie ont fait tous les maulx, dommages et oultrages qu’ilz ont peu : c’est assavoir, de destruire et abatre entièrement molins, fours, pressouoirs et maisons tout par le pié, fauchier chenevières, lins et tous blefs et ardoir le tout, destruire et ardoir vaisseaulx à faire vin et tous autres utensilles d’ostel, s’ilz n’ont ce d’argent qu’ilz demandent (ESCOUCHY, Chron. B., t.3, Pièces justif., 1444, 92). Ostez vostre coq de nostre cheneuiere Cest bien chante par dieu le pere (Myst. st Martin K., a.1500, 274).
Rem. Autres ex. de gloss. et doc. 1380 (cheneverez) ds GDC IX, 67b. GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, v.8380, ds T-L II, 345 (en la chaneviere).
7 formes différentes: chaneviere, cheneuiere, cheneverez , cheneviere, chenevières, chennevieres, chevenieres

CHÈNEVIN, subst. masc.
[FEW II-1, 213a : cannabis]
“Chanvre” : …vint livres de fil de lin et de chenevin (Doc. 1406. In : P. Rézeau, R. Ling. rom. 78, 2014, 411). [Archives hist. de la Saintonge et de l’Aunis] Item, aulne de toile de meslinge à la grant laine, oultre IIII. s. II. d. Item, à la petite laine III. s. IIII. d. Item, aulne de toile d’estoupes à la grant laine, faicte en chenevin, oultre II. s. VI. d. (Doc. Poitou G., t.7, 1422, 388). …touailles de chenevin, de la façon d’Ausserre (Doc. Poitou G., t.7, 1422, 389).

CHÈNEVIS, subst. masc.
[T-L : chenevuis ; GD : chenewis ; GDC : chenevis ; FEW II-1, 211b : cannabis ; TLF V, 655b : chènevis]
A. -“Graine de chanvre (dont se nourrissent les oiseaux et qui fournit de l’huile bon marché)” : …et que elle ne lavast point ses mains (…) prenist du chenevis et espandist au devant d’elle plain poing (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 281). …elle fist un cerne entour li, et, celi cerne ainsi fait, se mist ou milieu, auprès d’elle ledit chenevuys et eaue benoite (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 301). Premierement quiconques vouldra estre huillier a Paris, estre le pourra, pour tant qu’il sache faire le mestier, c’est assavoir l’huille de noix, chenevis et de navette, de pavot, d’olives, de pignons et d’autres graines (Mét. corp. Paris L., t.1, 1396, 549). A Jacquet Saulnier, garde-harnois, pour avoir et acheter du blé, millet, chanevis et navette pour les turtes et petits oiselez de la royne, le 7 mars, 4 sous. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.3, Fragm. hist., 1416, 275). …la livre de beurre sallé [valloit] IIII solz parisis, huyle de noix XVI blans, celle de chenevis autant (Journal bourgeois Paris T., 1438, 342).
B. -“Champ où l’on cultive le chanvre” : …Gille Plasch, qui a prins à ferme deux chenivis contenans deux mesures et demi de terre ou environ, gisans sur l’avoir le conte au polre d’Anser, le terme et espace de neuf ans (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1416-1418, 60).
4 formes différentes: chanevis, chenevis, chenevuys, chenivis

CHÈNEVOIR, subst. masc.
[GD : chenevoir ; *FEW II-1, 212a : cannabis]
“Chènevis”
REM. Doc. 1460 (chevenoir) ds GD II, 114a (article mal classé).

CHENEVOTTE, subst. fém.
[T-L : chenevote ; GDC : chenevotte ; FEW II-1, 211a : cannabis ; TLF V, 655b : chénevotte]
“Partie ligneuse du chanvre (ce qui reste de la tige quand on en a ôté la filasse), qui sert de combustible à défaut de bois” : Ainsi le bon temps regretons, Entre nous [la belle Heaumière et les autres], povres vielles soctes, Assises bas, a crouppetons, Tout en ung tas, comme peloctes, A petit feu de chenevoctes, Tost alumees, tost estainctes… Et jadiz fusmes si mignotes ! Ainsi en prent a maint et maintes. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 57).
REM. Doc. XVe s. (chenevote) ds T-L II, 346.
2 formes différentes: chenevoctes, chenevote

CHENEVOUX, subst. masc.
[GD : chenevoux ; *FEW II-1, 212a : cannabis]
“Chènevis ?”
REM. Doc. 1337 (chevenoux) ds GD II, 114a-b (article mal classé).

CHENEVRAL, subst. masc.
[GD : chenevral ; FEW II-1, 211a : cannabis]
“Champ où l’on cultive le chanvre” : …ledit supliant s’en alla en ung chenevreau près nostre ville de Poictiers, avec ung nommé Meriache et autres compaignons estans audit chenevreau, lesquelz jouoient aux quilles, et illec se print à jouer avec eulx. Et ainsi qu’ilz jouoient, y arriva Guillot Varlet, qui pareillement se print à jouer, et ainsi qu’ilz eurent getez leurs copz, ils furent parelz en jeu, tellement qu’il y eut rapeau (Doc. Poitou G., t.12, 1478, 224).
Rem. Doc.1322, XIVe s. (cheneveraut), 1419 (chenevraut) ds GD II, 104a.
3 formes différentes: cheneveraut , chenevraut, chenevreau

CHÈNOVE, subst.
[GD : chenove ; FEW II-1, 210a : cannabis]
“Chanvre (ou toile de chanvre ?)” : …20 manesveaulx de chenove. (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.1, 1363, 3). 3 batherons de chenove (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.1, 1363, 4).
REM. Cf. Romania 38, 1909, 450 (P. Meyer). Doc. 1339 (Langres) ds GD II, 104c. Toponyme ds Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 161, 2235, 660, 699, 810, 816.

Le Dictionnaire du Moyen Français. s.v. chanvre. Le Dictionnaire du Moyen Français

Canapus

Schöffer, [R]ogatu plurimo[rum] inopu[m] num[m]o[rum] egentiu[m] appotecas refuta[n]tiu[m] occasione illa, q[uia] necessaria ibide[m] ad corp[us] egru[m] specta[n]tia su[n]t cara simplicia et composita (1484)

Schöffer, Peter (ca. 1425–ca. 1502), [R]ogatu plurimo[rum] inopu[m] num[m]o[rum] egentiu[m] appotecas refuta[n]tiu[m] occasione illa, q[uia] necessaria ibide[m] ad corp[us] egru[m] specta[n]tia su[n]t cara simplicia et composita. Mainz: 1484. Botanicus

1491. Canapis (text)

Canapis (text)

Meydenbach, Jacob, Ortus Sanitatis. Mainz, Germany: 1491. 39v. University of Cambridge Digital Library

1501

Titre(s) : [Fig. folio xlvi : histoire naturelle des plantes. Le canabis ou chanvre.] [Cet ouvrage reprend les planches de l’Hortus Sanitatis de Strasbourg, de 1498]

Cuba, Joanne de (14??-1504?), Le Jardin de santé. Paris: Antoine Vérard, 1501. Bibliothèque nationale de France

1525. La Grande Maîtress

p 28. Il est probable que la Grande Maîtresse a subi un radoub, peut-être entre la fin 1529 et 1531. Le carénage précédent a eu lieu en 1525 et Jerôme Doria fait état d’une périodicité de quatre ans pour les carénages. Un document mon daté de la Bibliothèque Impériale de Vienne confirme l’opération: «Lettres permettant à frère Claude d’Ancienville, chevalier de Sant-Jean de Jerusalem, commandeur a’Auxerre, capitaine de la nef la Grande-Maîtresse, d’acheter en Dauphiné et en Provence les bois et cordages nécessaires au radoub de ladite nef, et de les faire mener à Marseille par l’Isère, le Rhône et la Durance sans payer de droits.»

p. 10. Ce fut une grande perte, car cette nef étrait grosse comme une caraque, bien garnie en artillerie au point qu’il n’existait pas à Gênes de semblable caraque.

Le nom de Grande Maîtresse, ou plus préciseément cette appellation, indique que le bâtiment appartenait, ou, plus exactement, avait appartenu, au Grand Maître de France. Il est mentionnée pour des opérations que se déroulent en Méditerranée en 1520, 1525, 1526, 1528 et 1529.

Les inventaires effectués au moment de la vente montrent que la nef était équipée d’une puissante artillerie de bronze, dont plusieurs pièces sont ornées de la salamandre, par exemple: Plus troys couleuvrines bastardes à la samalandre, poysans iii milliers ou environ chacun… Plus deux coulouvrines moyeners à la salamandre, pesans chacune xii quintaulx ou environ.

p. 172. Ancienville, Claude d’ — seigneur de Villiers. Chevalier et commandeur de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem, fils de Claude d’Ancienville et d’Andrée de Saint-Benôit, frère d’Antoine et de Jacques d’Ancienville.

Il quitte Rhodes assiégée à bord de son brigantin le 18 juin 1522, apportant à François Ier un message du grand-maitre Villiers de l’Isle Adam qui demande des secours d’urgence.…. En juillet 1527, il est commandant de la Grand Maîtress, qui est à Toulon…. En 1530, des lettres royales l’autorisent à acheter en Dauphiné et en Provence les bois et cordages nécessaires au radoub de la nef et de les faire mener à Marseille.

p. 175. Ancienville, Jacques d’, seigneur de Révillon. Il reçoit, en juin 1537, la permission de faire conduire de Lyon à Marseille sans payer aucun droit de travers, péage et autres, pour l’armement des galères dont il a la charge, 250 quintaux de fer… 500 quintaux de cordages or chanvre….

[Historiquement, le quintal équivalait généralement à 100 livres. Le quintal français ancien valait 100 livres anciennes, donc environ 48,951 kilogrammes. Il faut toutefois noter que le quintal était encore utilisé au début des années 1960 à Strasbourg (67) pour mesurer 50 kg de charbon acheté en sacs.

Les poids de marc constituent un système d’unités de masse utilisé depuis le milieu du xive siècle et sous l’Ancien Régime français. Les poids de marc moyens sont organisés par la pile dite de Charlemagne, un ensemble de pierres de balance en godets s’empilant l’une dans l’autre d’un poids total de 50 marcs, soit environ 12¼ kilogrammes.

La livre des poids de marc ou livre de Troyes, attestée depuis le début du xiiie siècle, valut dans tout le royaume à partir de 1266. La livre de Troyes est en principe douze dixièmes de la livre carolingienne. Cette dernière fut instaurée en 793 par Charlemagne.]

Guérout, Max, La Grande Maîtresse, nef de François Ier. Recherches et documents d’archives. Bernard Liou, author. Paris: Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2001. Google Books

1530

Gallica Français 5503 (cote) • Anc. 9901(10) • Colbert 2949

Recueil d’actes de Louis XII, François Ier, Henri II, dauphin, etc. Copies dépourvues le plus souvent des noms et des dates donnés par les originaux, ce recueil ayant été formé par un secrétaire du roi, « Clausse », dont la signature est à la fin dudit recueil, pour lui servir de formulaire. On ne signalera ici que les actes dont la copie présente quelque intérêt par les noms des personnes objets de ces actes.

2 Actes de FRANÇOIS Ier.
foliotation : Fol. 50-51
v Le roi déclare qu’il a permis au « frère Claude d’Anssienville [d. 1550], chevalier de S. Jehan de Jherusalem, commandeur d’Auxerre », capitaine de « la nef appellée la Grant Maistresse », de prendre et lever ès pays de Dauphiné et Provence « tout le boys, fer, cordaige, chanvre, estouppes et aultres choses qui sont necessaires pour rabiller, garnir et munir lad. nef ».

[cf. Guérout, La Grande Maîtresse]

Actes de François Ier. Gallica Français 5503 (cote). Fol. 50-51. Bibliothèque nationale de France

1544

Cannabis, Du chanvre. Cannabis erratica similis est Eupatorio.

Estienne, Charles (1504–1564), De Latinis et Graecis nominibus arborum, fruticum, herbarum, piscium & avium liber : ex Aristotele, Theophrasto, Dioscoride, Galeno, Nicandro, Athenaeo, Oppiano, Aeliano, Plinio, Hermolao Barbaro, et Joanne Ruellio : cum Gallica eorum nominum appellatione. Paris: 1544. p. 20. Bibliothèque nationale de France

1547

Cannabis
Entry for Cannabis

Ruel, Jean, De medicinali materia, libri sex [Dioscorides]. Lugduni (Lyon): Theobeldum Paganum, 1547. p. 298. Internet Archive

1605

La forte odeur du Chanvre chasse de la terre plusieurs herbes nuisibles, & besteletes importunes.

de Serres, Olivier (1539-1619), Théâtre d’Agriculture. Paris: A. Savgrain, 1605. p. 731. Bibliothèque nationale de France

1606

chanvre
du Chanvre, Cannabis.
Chanvre rouy, Cannabis fluuiata.
Corde faicte de chanvre, Funis cannabinus.

chanvriere
Chanvriere, pour lieu semé de chanvre, autrement Cheneviere.

Nicot, Jean (1530–1600), Thresor de la langue françoyse, tant ancienne que moderne. Paris: David Douceur, 1606. Bibliothèque nationale de France

1606

du Chanure, Cannabis.
Chanure rouy, Cannabis fluuiata.
Corde faicte de chanure, Funis cannabinus.
Chanuriere, pour lieu semé de chanure, autrement Cheneuiere.

Nicot, Jean (1530–1600), Thresor de la langue françoyse, tant ancienne que moderne. Paris: David Douceur, 1606. Bibliothèque nationale de France

Chanure

Chanure: m. Hempe.

Cotgrave, Randle (–1634?), A Dictionarie of the French and English Tongue. London: Adam Islip, 1611. PBM

chanure

Chanure: m. Hempe.
Chanure sauvage. Bastard Hempe, wild Hempe, Nettle Hempe.
Chanureux: m. euse. Hempen, Hempie, of Hempe; full of Hempe.
Chanurier: f. A Hempen close, or, yard wherein Hempe is sowed.

Cotgrave, Randle (–1634?), A Dictionarie of the French and English Tongue. London: Adam Islip, 1611. PBM

1694

CHANVRE. s. m. Plante qui porte le chenevis, & de l’escorce de laquelle on fait de la filace. Chanvre femelle. chanvre masle. cueillir du chanvre. faire roüir le chanvre.
Il signifie plus particulierement, L’ escorce de cette plante. De beau chanvre. tiller, broyer le chanvre. fil de chanvre. toile de chanvre.

Dictionnaire de L’Académie française (1st Edition). 1694. Dictionnaire vivant de la langue français

chanvre

CHANVRE, s. m. (Hist. nat.) cannabis, genre de plante à fleurs sans pétales, composée de plusieurs étamines soûtenues sur un calice, & stérile, comme l’a observé Cæsalpin. Les embryons sont sur les plants qui ne portent point de fleurs; iis deviennent des capsules qui renferment une semence arrondie. Tournefort, Inst. rei herb.

On connoît deux sortes de chanvre, le sauvage, & le domestique.

Le sauvage, cannabis erratica, paludosa, sylvestris, Ad. Lobel. est un genre de plante dont les feuilles sont assez semblables à celles du chanvre domestique, hormis qu’elles sont plus petites. plus noires, & plus rudes; du reste cette plante ressemble à la guimauve, quant à ses tiges, sa graine, & sa racine.

Le chanvre domestique dont il s’agit ici, est caractérisé par nos Botanistes de la maniere suivante.

Ses feuilles disposées en main ouverte naissent opposées les unes aux autres: ses fleurs n’ont point de pétales visibles; la plante est mâle & femelle.

On la distingue donc en deux especes, en mâle & en femelle; ou en féconde qui porte des fruits, & en stérile qui n’a que des fleurs; l’une & l’autre viennent de la même graine,

Le chanvre à fruit, cannabis fructifera Offic. cannabis sativa, Park. C.B.P. 320. Hist. oxon. 3. 433. Rau, hist. 1. 158. synop. 53. Boerh. Ind. A. 2. 104. Tournef. inst. 535. Buxb. 53. cannabis mas. J. B. 3. P. 2. 447. Ger. emac. 708. cannabina facunda, Dod. pempt 535.

Le chanvre à fleurs, cannabis florigera, Offic, cannabis erratica, C. B. P. 320. 1. R. H. 535, cannabis famina, J.B. 32. 447. cannab. sterilis, Dod. pemp. 535.

Didrot, Denis (1713-1784), Encyclopédie, ou Dictionnaire des sciences, des arts et des métiers. Paris: 1751-72. 3:147. ARTFL Encyclopédie Project (Spring 2016 Edition)

chanvre

Plante dioïque qui porte le chènevis, et de laquelle on tire une filasse abondante. Cueillir, faire rouir, tiller ou teiller, broyer le chanvre. La filasse du chanvre. Fil, toile, corde de chanvre. Fig. Cravate de chanvre, la corde qui sert à pendre un homme. Il mérite une bonne cravate de chanvre. On lui passera au cou une cravate de chanvre.

La Fontaine a fait chanvre du féminin : Il arriva qu’au temps que la chanvre se sème, Fabl. I, 8. Le genre de ce mot a été longtemps incertain ; plusieurs provinces le font encore féminin.

Berry, chanbe, s. f. et la chanvre, et aussi la charbe ; norm. cambre ; picard, canve, s. f. ; wallon, chène ; anc. wallon, chaisne, chainne ; rouchi, kame, kéme ; Saintonge, charve ; provenç. cambre, carbe, cambe, et aussi canebe, canep ; catal. canam ; espagn. cáñamo ; portug. cánhamo ; ital. cánapa ; du latin cannabis et cannabus. Les formes cavene en ancien français et canebe en provençal supposent une faute d’accent dans quelques contrées romanes où l’on disait cannábis au lieu de cánnabis.

Littré, Émile (1801–1881), Dictionnaire de la langue française. Paris: Hachette, 1872-1877. Dictionnaire vivant de la langue française

chanevace

Chanevace, adj., de chanvre:

Estoupes chanevaces. (S. Graal, ms. Tours 915, f° 73).

Chanevacerie, s.f., est le titre que portent, dans les Comptes de l’Argenterie,les châpitres concernant le linge, tant le linge de corps que le linge de table et de lit, et aussi le linge d’église:

Somme de cedaux, draps d’or, chanevacerie, pennes et fourreures, chambres et coffrerie pour le roy, 5569 l. (1352, Compty. de La Font, ap. Douet d’Arcq, Compt. de l’Argent, p; 122)

Chanevacier, chann., chenevacier, s.m., marchand ou fabricant de la grosse toile de chanvre appelée canevas, chanvrier:

Quoiconques est channevaciers a Paris, il doit le chacune toile qu’i vent ou achate en gros obole de costume (Est. Boil., Liv. des mest., 1er p., LIX)

Chanevas, -az, chanvenas, s.m., étoffe de chanvre:

Il ne sont vestus que de peaus de bestes et de chanevaz (Liv. de Marc Pol, CXIV)

Et si desplait a tous communement
Tel chief fourré de’estrange chansenas.
(E. Desch., Atours des dames.)

Godefroy, Frédéric (1826–97), Dictionaire de l’ancienne langue Française. Et du tous ses dialectes du IXe au XVe Siècle. Paris: Vieweg, Libraire-Éditeur, 1881-1902. Lexilogos – Dictionnaire ancien français

chanvre

“Chanvre” not found in Dixon’s concordance [in the online version which is missing the page it would be on].

Dixon, J. E. G., Concordance des Oeuvres de François Rabelais. Genève: Droz, 1992. Google Books

Chanvre in Rabelais

Par example, use recherche sir les occurrences de “chanvre” et de “lin” necessitée par l’étude du pantagruélion dans le Tiers Livre a permis de faire les constats suivante:
1. le mot chanvre ne figure jamais dans le corpus — sauf sous la forme “chènevis” dans un autre contexte — alors u’il s’agit bin de ui sur le plan de la référence.
2. la recherche dans l’ensemble de la base (traitée également par Hyperbase) a permis de trouver chez Louis Le Roy (1575), à côté de lin et dans une liste botanique, le forme chembre qui n’aurait pas paru en relation avec la plante en l’absence de contexte. À partir de là, il faut naturellement rechercher toutes les graphies chembre/chambre dans les autres corpus.

Demonet, Mare-Luce, “Littérature de la Renaissance et informatique. Sur les Électro-chroniques de Rabelais.” In Smith, Paul J., Editer et traduire Rabelais à travers les âges. Amsterdam: Rodopi, 1997. Google Books

chanvre

CHANVRE
A.− Plante dicotylédone de la famille des Cannabinées, cultivée dans les régions tempérées pour ses fibres textiles.
SYNT. Chanvre d’eau, chanvre sauvage; essence, extrait, huile, vapeur de chanvre; broyer, cueillir, tiller ou teiller le chanvre.
Matière textile fournie par le chanvre et préparée par rouissage et teillage :

Dans mon allée habite un cordier patriarche,
Vieux qui fait bruyamment tourner sa roue, et marche
À reculons, son chanvre autour des reins tordu.
 —Hugo, Les Contemplations, t. 2, 1856, p. 25.

Cravate de chanvre. Cf. cravate.
B.− En partic. Chanvre indien. Chanvre cultivé dans les régions chaudes et dont les fleurs sont utilisées pour préparer le hachisch. 

le chanvre avec lequel on fait la pâte de hachich était cette même herbe qui, au dire d’Hippocrate, communiquait aux animaux une sorte de rage et les portait à se précipiter dans la mer. —Nerval, Voyage en Orient, t. 2, 1851, p. 186.

Étymol. et Hist. 

1089 chenvre « plante textile » (Cart. Noy., 213 ds Bambeck, p. 122);
1172-75 chanve (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, éd. W. Foerster, 5552);
1268-71 chanvre (E. Boileau, Métiers, 148 ds T.-L.);
1690 (Fur. : Chanvre, signifie aussi simplement, la filace et le fil. Il a vendu tant de chanvre, de la toile de chanvre). D’une forme altérée du lat. class. cannabis, fém., lui-même empr. au gr. κ α ́ ν ν α ϐ ι ς; comme en gr. et en lat. le mot présente en lat. médiév. des formes des deux genres : canava (Capit. reg. Franc., 32, 62 ds Mittellat. W. s.v., 171, 2), canapus (Oribase ds André Bot.) d’où l’hésitation sur le genre ds T.-L., Godefroy. Compl.,cependant on ne relève pas le masc. av. le xvies. ds Godefroy. Compl.; le seul masc. relevé en 1270 étant d’orig. picarde; le fém. est encore attesté par La Fontaine (ds Littré) et est demeuré dans de nombreux dialectes (FEW t. 2, p. 213b). 

1. Chanvreur<, subst. masc. Ouvrier qui travaille le chanvre. 

Ce qui achevait de me troubler la cervelle, c’étaient les contes de la veillée lorsque les chanvreurs venaient broyer 
—G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 45

2. Chanvrier, ière, adj.,subst. Celui, celle qui prépare le chanvre. Emploi adj. Relatif à l’industrie du chanvre. − fém.  1resattest. 1680 (Rich.); 1826 (Mozin-Biber t. 1)

3. Chanvrière, subst. fém.Terre où l’on cultive le chanvre. Se dit parfois pour chènevière. − Les dict. indiquent que chènevière est plus usité.− 1reattest. 1429 (Trésor des Chartes du Comté de Rethel, III, 93, 28 ds Morlet 1969).


Chènevière

Chènevière — fields where chanvre is grown — appears in a number of place names, personal names, and structures throughout France.

Wikipédia (Fr.). Wikipédia

Chènevière

Une chènevière est un champ de chanvre, un terrain semé de chènevis. Du chanvre, on tire la filasse qui sert à fabriquer du tissu.
Dans le Nivernais, la chènevière est généralement de dimensions réduites (autour de 200 m2) et est situé près des maisons. En effet, cette culture nécessite des soins quotidiens et une surveillance constante (les oiseaux sont très friands de chènevis, la graine du chanvre).
De nombreux synomymes régionaux ou locaux existent pour désigner une chènevière. En Provence, par exemple, elle est appelée canebière.

Wikipédia (Fr.). Wikipédia

hanf

Bedeutungen:
[1] Botanik: Gattung der Blütenpflanzen mit handförmigen Blättern und langen, zähen Fasern (Cannabis)
[2] Botanik: der Nutzhanf Cannabis sativa
Herkunft: seit etwa 900 belegt; mittelhochdeutsch han(i)f, hanef, althochdeutsch hanaf, hanef, urgermanisch *χanapiz, aus vielleicht dem Skythischen entlehnt, davon auch altgriechisch kánnabis (κάνναβις), [Wikipedia], deren Vorderglied verwandt mit ossetisch gæn(æ) ‚Flachs‘, hotansakisch kaṃhā ‚Hanf‘ ist [Wikipedia].

Wiktionary (De.). Wiktionary

Posted 31 December 2017. Modified 15 November 2019.

Notes

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Notes

Pantagruelion

Pantagruelion title

.

Son herbe Pantagruelion

From page 328 of Le Tiers Livre, 1546

Rabelais, François (1494?–1553), Tiers Livre des faictz et dictz Heroïques du noble Pantagruel: composez par M. Franç. Rabelais docteur en Medicine, & Calloïer des Isles Hieres. L’auteur susdict supplie les Lecteurs benevoles, soy reserver a rire au soixante & dixhuytiesme livre. Paris: Chrestien Wechel, 1546. f. 328. Gallica

P woodcut

Rabelais, Tiers Livre (1546) Gallica

Rabelais, François (1494?–1553), Tiers Livre des faictz et dictz Heroïques du noble Pantagruel: composez par M. Franç. Rabelais docteur en Medicine, & Calloïer des Isles Hieres. L’auteur susdict supplie les Lecteurs benevoles, soy reserver a rire au soixante & dixhuytiesme livre. Paris: Chrestien Wechel, 1546. Gallica

Canapis

Canapis

Meydenbach, Jacob, Ortus Sanitatis. Mainz, Germany: 1491. 39v. University of Cambridge Digital Library

linen

Pliny the Elder (23–79 AD), The Natural History. Volume 5: Books 17–19. Harris Rackham (1868–1944), translator. Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 1950. 19. Loeb Classical Library

Asbeston

Inventum iam est etiam quod ignibus non absumeretur. vivum id vocant, ardentesque in focis conviviorum ex eo vidimus mappas sordibus exustis splendescentes igni magis quam possent aquis. regum inde funebres tunicae corporis favillam ab reliquo separant cinere. nascitur in desertis adustisque Indiae locis, ubi non cadunt imbres, inter diras serpentes, adsuescitque vivere ardendo, rarum inventu, difficile textu propter brevitatem; rufus de cetero colos splendescit igni. cum inventum est, aequat pretia excellentium margaritarum. vocatur autem a Graecis ἀσβέστινον ex argumento naturae suae. Anaxilaus auctor est linteo eo circumdatam arborem surdis ictibus et qui non exaudiantur caedi. ergo huic lino principatus in toto orbe.

Also a linen has now been invented that is incombustible.It is called ‘live’ linen, and I have seen napkins made of it glowing on the hearth at banquets and burnt more brilliantly clean by the fire than they could be by being washed in water. This linen is used for making shrouds for royalty which keep the ashes of the corpse separate from the rest of the pyre. The plant [It is really the mineral asbestos] grows in the deserts and sun-scorched regions of India where no rain falls, the haunts of deadly snakes, and it is habituated to living in burning heat; it is rarely found, and is difficult to weave into cloth because of its shortness; its colour is normally red but turns white by the action of fire. When any of it is found, it rivals the prices of exceptionally fine pearls. The Greek name for it is asbestinon [‘Inextinguishable’], derived from its peculiar property. Anaxilaus states that if this linen is wrapped round a tree it can be felled without the blows being heard, as it deadens their sound. Consequently this kind of linen holds the highest rank in the whole of the world.

Pliny the Elder (23–79 AD), The Natural History. Volume 5: Books 17–19. Harris Rackham (1868–1944), translator. Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 1950. 19.04. Loeb Classical Library

Le Tiers Livre

Rabelais, François (1494?–1553), Tiers Livre des faictz et dictz Heroïques du noble Pantagruel: composez par M. Franç. Rabelais docteur en Medicine, & Calloïer des Isles Hieres. L’auteur susdict supplie les Lecteurs benevoles, soy reserver a rire au soixante & dixhuytiesme livre. Paris: Chrestien Wechel, 1546. Gallica

Le Tiers Livre

Rabelais, François (1494?–1553), Le Tiers Livre des Faicts et Dicts Heroïques du bon Pantagruel: Composé par M. Fran. Rabelais docteur en Medicine. Reveu, & corrigé par l’Autheur, sus la censure antique. L’Autheur susdict supplie les Lecteurs benevoles, soy reserver a rire au soixante & dixhuytiesme Livre. Paris: Michel Fezandat, 1552. Gallica

Le Quart Livre

Rabelais, François (1494?–1553), Le Quart Livre des Faicts et dicts Heroïques du bon Pantagruel. Composé par M. François Rabelais docteur en Medicine. Paris: 1552. Les Bibliothèques Virtuelles Humanistes

Œuvres ed. Le Duchat

Rabelais, François (1494?–1553), Œuvres de Maitre François Rabelais. Publiées sous le titre de : Faits et dits du géant Gargantua et de son fils Pantagruel, avec la Prognostication pantagrueline, l’épître de Limosin, la Crême philosophale et deux épîtres à deux vieilles de moeurs et d’humeurs différentes. Nouvelle édition, où l’on a ajouté des remarques historiques et critiques. Tome Troisieme. Jacob Le Duchat (1658–1735), editor. Amsterdam: Henri Bordesius, 1711. Google Books

Works ed. Ozell

Rabelais, François (1494?–1553), The Works of Francis Rabelais, M.D. The Third Book. Now carefully revised, and compared throughout with the late new edition of M. Le du Chat. John Ozell (d. 1743), editor. London: J. Brindley, 1737.

Œuvres ed. Esmangart

Ou plutôt Achaeus. Ce roi de Lydie, fut pendu sur les rives du Pactole, selon Ovide dans le poëme d’Ibis, pas ses sujets, qui s’étoient révoltés contre lui, parceqi’il avoit volu établie sur eux de nouveaux impôts. Rabelais auroit pu en effet ajouter bien d’autres personnages de l’antiquité, historiques ou fabuleux, qui s’étoient pendus, entre autres Antigone et Menon; mais les huit qu’il nomme sont plus que suffisants pour éclaircir sa pensée, et prouver que le pantagruélion est la corde qui a été substituée de son temps à la hart, pour pendre ceux à qui Dieu avoit refusé la grace de croire à l’infaillibilité du pape, et qui lui préféroient celle de l’Évangile.

Rabelais, François (1494?–1553), Œuvres de Rabelais (Edition Variorum). Tome Cinquième. Charles Esmangart (1736–1793), editor. Paris: Chez Dalibon, 1823. p. 275. Google Books

chenevreaux

Nous avon eu déjà l’occasion de faire remarquer que le père de Rabeials avait possédé des «chenevreaux».

Lefranc, Abel (1863-1952), “«Pantagruelion» et «Chenevreaux»”. Revue des Études Rabelaisiennes, 3, 1905. pp. 402-404. Bibliothèque nationale de France

chenevreaux

Nous avon eu déjà l’occasion de faire remarquer que le père de Rabeials avait possédé des «chenevreaux».

Lefranc, Abel (1863-1952), “«Pantagruelion» et «Chenevreaux»”. Revue des Études Rabelaisiennes, 3, 1905. Bibliothèque nationale de France

Pantagruelion

On sait que l’épisode du Pantagruelion s’appuie sur l’éloge du lin qui ouvre le XIXe livre de l’Histoire Naturelle de Pline. On est cependant en droit de se demander si l’écrivain n’a pas été poussé par une circonstance speciale à composer ces chapitres célèbres. Nous avon eu déjà l’occasion de faire remarquer que le père de Rabeials avait possédé des « chenevreaux » et que le pays tourangeau a été souvent cité comme l’une des régions les plus favorables à cette plante textile. Toutefois, un rapprochement de ce genre ne suffit pas à expliquer le prestigieux éloge du chanvre qui termine le Tiers Livre. Y aurait-il, dans ces pages, un écho de projets contemporains relatifs à un développement de cette culture, devenu désirable en raison de nouveaux besoins économiques ? Un pareil opportunisme cadrerait assez bien avec les habitudes du conteur. L’histoire culturale et industrielle du règen de François Ier n’a pas encore livré tous ses secrets. Aussi ne craignons-nous pas de risquer l’hypothèse, bien que les faits actuellement connus ne nous fixent pas sur son degré de vraisemblance.

Rabelais, François (1494?–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. Introduction, p. c. Internet Archive

Screech

Rabelais, François (1494?–1553), Le Tiers Livre. Edition critique. Michael Andrew Screech (1926-2018), editor. Paris-Genève: Librarie Droz, 1964. Introduction.

Chanvre in Rabelais

Par example, use recherche sir les occurrences de “chanvre” et de “lin” necessitée par l’étude du pantagruélion dans le Tiers Livre a permis de faire les constats suivante:
1. le mot chanvre ne figure jamais dans le corpus — sauf sous la forme “chènevis” dans un autre contexte — alors u’il s’agit bin de ui sur le plan de la référence.
2. la recherche dans l’ensemble de la base (traitée également par Hyperbase) a permis de trouver chez Louis Le Roy (1575), à côté de lin et dans une liste botanique, le forme chembre qui n’aurait pas paru en relation avec la plante en l’absence de contexte. À partir de là, il faut naturellement rechercher toutes les graphies chembre/chambre dans les autres corpus.

Demonet-Launay, Marie-Luce (b. 1951), “Littérature de la Renaissance et informatique. Sur les Électro-chroniques de Rabelais.” In Smith, Paul J., Editer et traduire Rabelais à travers les âges. Amsterdam: Rodopi, 1997. Google Books

1525. La Grande Maîtress

p 28. Il est probable que la Grande Maîtresse a subi un radoub, peut-être entre la fin 1529 et 1531. Le carénage précédent a eu lieu en 1525 et Jerôme Doria fait état d’une périodicité de quatre ans pour les carénages. Un document mon daté de la Bibliothèque Impériale de Vienne confirme l’opération: «Lettres permettant à frère Claude d’Ancienville, chevalier de Sant-Jean de Jerusalem, commandeur a’Auxerre, capitaine de la nef la Grande-Maîtresse, d’acheter en Dauphiné et en Provence les bois et cordages nécessaires au radoub de ladite nef, et de les faire mener à Marseille par l’Isère, le Rhône et la Durance sans payer de droits.»

p. 10. Ce fut une grande perte, car cette nef étrait grosse comme une caraque, bien garnie en artillerie au point qu’il n’existait pas à Gênes de semblable caraque.

Le nom de Grande Maîtresse, ou plus préciseément cette appellation, indique que le bâtiment appartenait, ou, plus exactement, avait appartenu, au Grand Maître de France. Il est mentionnée pour des opérations que se déroulent en Méditerranée en 1520, 1525, 1526, 1528 et 1529.

Les inventaires effectués au moment de la vente montrent que la nef était équipée d’une puissante artillerie de bronze, dont plusieurs pièces sont ornées de la salamandre, par exemple: Plus troys couleuvrines bastardes à la samalandre, poysans iii milliers ou environ chacun… Plus deux coulouvrines moyeners à la salamandre, pesans chacune xii quintaulx ou environ.

p. 172. Ancienville, Claude d’ — seigneur de Villiers. Chevalier et commandeur de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem, fils de Claude d’Ancienville et d’Andrée de Saint-Benôit, frère d’Antoine et de Jacques d’Ancienville.

Il quitte Rhodes assiégée à bord de son brigantin le 18 juin 1522, apportant à François Ier un message du grand-maitre Villiers de l’Isle Adam qui demande des secours d’urgence.…. En juillet 1527, il est commandant de la Grand Maîtress, qui est à Toulon…. En 1530, des lettres royales l’autorisent à acheter en Dauphiné et en Provence les bois et cordages nécessaires au radoub de la nef et de les faire mener à Marseille.

p. 175. Ancienville, Jacques d’, seigneur de Révillon. Il reçoit, en juin 1537, la permission de faire conduire de Lyon à Marseille sans payer aucun droit de travers, péage et autres, pour l’armement des galères dont il a la charge, 250 quintaux de fer… 500 quintaux de cordages or chanvre….

[Historiquement, le quintal équivalait généralement à 100 livres. Le quintal français ancien valait 100 livres anciennes, donc environ 48,951 kilogrammes. Il faut toutefois noter que le quintal était encore utilisé au début des années 1960 à Strasbourg (67) pour mesurer 50 kg de charbon acheté en sacs.

Les poids de marc constituent un système d’unités de masse utilisé depuis le milieu du xive siècle et sous l’Ancien Régime français. Les poids de marc moyens sont organisés par la pile dite de Charlemagne, un ensemble de pierres de balance en godets s’empilant l’une dans l’autre d’un poids total de 50 marcs, soit environ 12¼ kilogrammes.

La livre des poids de marc ou livre de Troyes, attestée depuis le début du xiiie siècle, valut dans tout le royaume à partir de 1266. La livre de Troyes est en principe douze dixièmes de la livre carolingienne. Cette dernière fut instaurée en 793 par Charlemagne.]

Guérout, Max, La Grande Maîtresse, nef de François Ier. Recherches et documents d’archives. Bernard Liou, author. Paris: Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2001. Google Books

La Grande Maîtress

p. 175. Ancienville, Jacques d’, seigneur de Révillon. Il reçoit, en juin 1537, la permission de faire conduire de Lyon à Marseille sans payer aucun droit de travers, péage et autres, pour l’armement des galères dont il a la charge, 250 quintaux de fer… 500 quintaux de cordages or chanvre….
[Historiquement, le quintal équivalait généralement à 100 livres. Le quintal français ancien valait 100 livres anciennes, donc environ 48,951 kilogrammes. Il faut toutefois noter que le quintal était encore utilisé au début des années 1960 à Strasbourg (67) pour mesurer 50 kg de charbon acheté en sacs.

Guérout, Max, La Grande Maîtresse, nef de François Ier. Recherches et documents d’archives. Bernard Liou, author. Paris: Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2001. p. 175. Google Books

Posted 30 December 2017. Modified 5 December 2020.

Rabelais and Plutarch

Plutarch


Notes

De la nativité du tresredoubté Pantagruel. Cha.ii.

Gargantua en son aage de quattre cens quattre vingtz quarante & quattre ans engendra son fils Pantagruel de sa femme nommée Badebec fille du Roy des Amaurotes en Utopie, laquelle mourut de mal d’enfant: car il estoit si grand & si lourd, qu’il ne put venir à lumiere, sans ainsi suffocquer la mere. Mais pour entendre pleinement la cause et raison de son nom qui luy fut baillé en baptesme: Vous noterez que celle année il y avoit une si grand seicheresse en tout le pays de Affricque, pour ce qu’il y avoit passé plus de xxxvi. moys sans pluye, avec chaleur de soleil si vehesmente, que toute la terre en estoit aride. Et ne fut point au temps de Helye plus eschauffée que fut pour lors. Car il n’y avoit arbre sus terre qu’il eust ny feuille ny fleur, les herbes estoient sans verdeur, les rivieres taries, les fontaines à sec, les pauvres poissons delaissez de leurs propres elements vagans et cryans par la terre horriblement, les oyseaulx tumbans de l’air par faulte de rosée, les loups, les regnars, cerfs, sangliers, daims, lievres, connils, bellettes, foynes, blereaux & aultres bestes l’on trouvoit par les champs mortes la gueule baye. Et au regard des hommes, c’estoit la grande pitié, vous les eussiez veus tirans la langue comme levriers qui ont couru six heures. Plusieurs se gettoient dedans les puys, d’aultres se mettoient au ventre d’une vache pour estre à l’umbre: & les appelle Homere Alibantes. Toute la contrée estoit à l’ancre: c’estoit pitoyable de veoir le travail des humains pour se guarantir de ceste horrificque alteration. Car il y avoit prou affaire de saulver l’eau benoiste par les esglises qu’elle ne feust desconfite: mais l’on y donna tel ordre par le conseil de messieurs les cardinaulx & du sainct pere, que nul n’en osoit prendre qu’une venue: Encores quand quelqu’ung entroit en l’esglise, vous en eussiez veu à vingtaines de pauvres alterez qui venoient au derriere de celluy qui la distribuoit à quelqu’ung la gueulle ouverte pour en avoir quelque petite goutelette: comme le maulvais Riche, affin que rien ne se perdit. O que bienheureux fut en ceste année celuy qui eut cave fraische & bien garnie.

Rabelais, François (1494?–1553), Les horribles et espouvantables faictz & prouesses du tresrenommé Pantagruel Roy des Dipsodes, filz du grand geant Gargantua, Composez nouvellement par maistre Alcofrybas Nasier. Les horribles et espouvantables faictz & prouesses du tresrenommé Pantagruel Roy des Dipsodes, filz du grand geant Gargantua, Composez nouvellement par maistre Alcofrybas Nasier. Lyon: Claude Nourry, 1532. Chapter 2. Bibliothèque nationale de France

De la nativité du tresredoubté Pantagruel. Cha.ii.

Le philosophe racompte en mouvant la question, pourquoy c’est que l’eau de la mer est sallée? qu’au temps que Phebus bailla le gouvernement de son chariot lucificque à son fils Phaeton: Ledict Phaeton mal apris en l’art, et ne sçavant ensuyvre la ligne eclipticque entre les deux tropicques de la sphere du Soleil, varia de son chemin: et tant approcha de la terre, qu’il mist à sec toutes les contrées subiacentes, bruslant une grande partie du ciel, que les philosophes appellent via lactea: & les Lifrelofres nomment le chemin sainct Jacques. Adonc la terre fut tant eschauffée, qu’il luy vint une sueur enorme, dont elle sua toute la mer, que par ce est sallée: car toute sueur est sallée, ce que vous direz estre vray si voulez taster de la vostre propre: ou bien de celle des verollez quand on les faict suer, ce me est tout ung.

Rabelais, François (1494?–1553), Les horribles et espouvantables faictz & prouesses du tresrenommé Pantagruel Roy des Dipsodes, filz du grand geant Gargantua, Composez nouvellement par maistre Alcofrybas Nasier. Les horribles et espouvantables faictz & prouesses du tresrenommé Pantagruel Roy des Dipsodes, filz du grand geant Gargantua, Composez nouvellement par maistre Alcofrybas Nasier. Lyon: Claude Nourry, 1532. Chapter 2. Bibliothèque nationale de France

CHAPTER II Of the Nativity of the very redoubted Pantagruel

GARGANTUA at the Age of four hundred fourscore forty and four Years begat his Son Pantagruel on his Wife, named Badebec, Daughter of the King of the Amaurots in Utopia, who died in Childbirth ; for he was so wonderfully big and heavy that it was impossible for him to come into the World without thus suffocating his Mother.

But to understand fully the Cause and Reason for his Name, which was given him at Baptism, you will note that in that Year there was so great a Drought throughout all the Land of Africa that there passed thirty-six Months, three Weeks, four Days, thirteen Hours and some little more without Rain, with the Sun’s Heat so vehement that all the Earth was parched up by it ; neither was it more burnt up in the Days of a Elijah than it was then, for there was no Tree on the Earth that had either Leaf or Flower.

The Grass was without Verdure, the Rivers drained, the Fountains dried up ; the poor Fish abandoned by their own Element, straggling and crying horribly along the Ground, the Birds falling from the Air for want of Dew; the Wolves, Foxes, Stags, Boars, Deer, Hares, Conies, Weasels, Martins, Badgers and other Beasts were found in the Fields dead with their Mouths agape.

With respect to Men, the Case was most piteous ; you might have seen them lolling out their Tongues like Greyhounds that had run six Hours ; many threw themselves into Wells; others put themselves into a Cow’s Belly to be in the Shade ; these Homer calls Alibantes.

Smith’s notes:

1 Amaurots (ἀμανρὸϚ) dimly seen, invisible = non-existent. There is a city of that name in Sir Thomas More’s Utopia, published 1516.
2 Alibantes. This is hardly exact. Homer speaks (Od. vi. 201) of διεροἰ βροτοἰ, that is, moist, juicy, vigorous men, but not of the opposite, dried up. It is a word used by Eustathius in his explanation of διερὀϛ. But probably Rabelais owed both his information and his error to Plutarch (Quaest. Conviv. viii. 10, 11-12), who first speaks of διερὀϛ as used in Homer, and then proceeds to speak of ἀλβαϛ. The word also occurs in Plato, Rep. iii. 387 c. Also ἀμέλει τοὺς ἀποθανόντας “ἀλίβαντας” καλοῦσιν ὡς ἐνδεεῖς “λιβάδος,” τουτέστιν ὑγρότητος, καὶ παρὰ τοῦτο στερουμένους τοῦ ζῆν (Plut. Mor. 956 A) [ That, of course, is the reason why the dead are called alibantes, meaning that they are without libas, “moisture,” and for lack of that deprived of life. Man has often existed without fire, but without water never. ]

Rabelais, François (1494?–1553), The Five Books and Minor Writings. Volume 1: Books I-III. William Francis Smith (1842–1919), translator. London: Alexader P. Watt, 1893. p. 218. Internet Archive

Plutarch in Pantagruel

The Philosopher4 relates, in starting the Question, why is it that the Seawater is salt ? that at the Time when Phoebus gave the Government of his light-giving Chariot to his Son Phaethon, the said Phaethon, ill-instructed in the Art and not knowing how to follow the Ecliptic Line between the two Tropics of the Sun’s Orbit, strayed out of his Way and came so near the Earth that he dried up all the subjacent Countries, burning up a large Part of the Heavens, which the Philosophers call Via Lactea, and the Huff-snuffs5 call St. James’s Path, 6 although the most high-crested Poets declare that it is the Part where Juno’s Milk fell when she suckled Hercules.7 Then it was that the Earth was so heated that there came upon it an enormous Sweat, so that it sweated out the whole Sea, which by this is salt, for all Sweat is salt ; that you will say is true, if you will taste your own, or that of the pocky Patients when they are put into a Sweating ; it is all one to me.

3. Fr. venue. In the patois of Saintonge venue means the smallest sup.

4. Plutarch (Plac. Philos. iii. 16, 897 A) assigns to Empedocles the theory that the sea is the sweat of the earth when it is parched up by the sun, and to the Pythagoreans (Plac. Philos. iii. I, 892 E) the story about Phaethon. For the fable of Phaethon see Ovid, Met. ii. 1-366.

5. Fr. lifrelofrcs (iii. Prol. and 8, Pant. Progn. cap. 5, Chresme Philos.), a name commonly given to the Germans or Swiss. Here it simply means quacks of philosophy. Urquhart’s rendering, adopted in the text, seems very happy.

6. The Via Lactea was called St James’s Path by the Pilgrims to St. James of Compostella. The Jacobins (= Dominicans) were at variance with the Thomists as to the elements of which it was composed. Cf. Dante, Convito, ii. 15 : “La Galassia, cioe quello biancho cerchio, che il vulgo chiama la via di Santo Jacopo.” In Chaucer (Hous of Fame, ii. 939) the Galaxy is called Watling Street. See Skeat’s note.

7. Juno’s Milk. This story is recorded by Eratosthenes, Catast. 44 ; Hyginus, Poet. Astron. ii. 43 ; Pausan. ix. 25, §2.

Rabelais, François (1494?–1553), The Five Books and Minor Writings. Volume 1: Books I-III. William Francis Smith (1842–1919), translator. London: Alexader P. Watt, 1893. p. 219. Internet Archive

Posted 23 December 2017. Modified 27 December 2020.

Paul Delaunay

Paul Delaunay

Paul Delaunay (1878–1958)[1] contributed medical, pharmacological, and botanical notes to Abel Lefranc’s Édition critique of the works of Rabelais[2]. Delaunay contributed about 140 notes pertaining to the plants mentioned by Rabelais in the chapters on Pantagruelion.


1. Wikipédia (Fr.). Wikipédia

2. Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. introduction. Internet Archive


Notes

Paul Delaunay

Paul-Marie Delaunay (16 février 1878, Mayenne – 3 février 1958, Le Mans), est un médecin et historien français. Il fit ses études au petit séminaire de Mayenne, puis au collège Stanislas à Paris, avant d’entrer à la Faculté de médecine de Paris. Il épouse au Mans, le 4 février 1907, Marie-Louise Guittet. Paul Delaunay avait un frère, qui était abbé. Ses trois filles vivent au Mans.Sa thèse de médecine est de 1906 et fut couronnée par l’Académie de médecine, prix Hugo, mention honorable. Il exerça au Mans de 1906 à sa mort, en 1958. Il était notamment président de la Société nationale française d’histoire de la médecine, membre de Mayenne-Sciences, de la Société d’agriculture, sciences et arts de la Sarthe et de nombreuses associations. Il était titulaire de la Croix de guerre 1914-1918, Chevalier de la Légion d’honneur, Officier d’Académie. Humaniste distingué, il lisait le latin et le grec dans le texte. C’était aussi un bibliophile passionné. Collectionneur, il s’intéressait à la botanique, la géologie, l’histoire naturelle et était un habitué du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.
Ses œuvres très nombreuses sont déposées à la Bibliothèque du Mans. Leur liste permet de se rendre compte de la fécondité de ses travaux, rédigés dans un style agréable, parfois malicieux. Jean Rostand a écrit sur lui : « Cette belle œuvre défiera le temps et sera toujours consultée par les historiens qui y trouveront une source irremplaçable d’information et une haute leçon d’élégance achèvement, de rigueur et d’indépendance ».
Œuvres de François Rabelais. Tome V : Tiers livre. Observations, critiques et notes du docteur Delaunay.

Wikipédia (Fr.). Wikipédia

Pantagruelion

C’est le chanvre (Cannabis sativa L.) que Rabelais va décrir sous le nom de Pantagruelion. L’idée et le plan même de cette description du chanvre lui ont été suggérés par celle que Pline a donnée du lin au début du l. XIX de son Hist nat. V. Plattard, L’Œuvre de R., p. 154-164. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 339. Internet Archive

ferulacée

Sembable à la tige fistuleuse de la férule qui est, d’aprés Fée, Ferula communis, L. (Ombellifére). Le caractère de la férule, dit Pline, est d’être divisée en tiges partagées par des nœuds: geniculatis nodata scapis (H.N., XIII, 42). Cette tige est grosse, fongueuse, crusée d’une canal médullaire, [medulla] carnosa… ferulæ, dit Théophraste, l. I, ch. 9, assez solide pour servir de bâton, et néanmoins assez lègère , pour ne pas blesser ceux qu’elle frappe. Pline, H.N. XIX, 56, range le chanvre, avec la thapsie et le fenouil, parmi les plantes férulacées. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 339. Internet Archive

smyrnium, olus atrum

Ne faut-il point réunir ces deux mots en un seul, Smyrnium ousatrum ? Le maceron, Smyrnium olusatrum L., est une ombellifère, jadis utilisée en matière médicale. Il se peut cependant que Rabelais ait distingué deux espèces, car on trouve en France deux autres espèces de Smyrnium. L’olusatrum de Pline, ou hipposelinon ou smyrnion est le 3 L. Cf. Pline, XIX, 48; XX, 46; XXVII, 109. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 339. Internet Archive

febves

Fève, Faba vulgaris Mœnch., Papilionacée. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 339. Internet Archive

dendromalache

Théophrase (Hist pl., l. X, ch 5) décrit une [greek] qui serait, d’après Fraas, notre Lavatera arborea L (Malvacée). C’est la même sans doute que cite Pline : « Tradunt auctores in Arabia malvas septime mense arborescere, baculorumque usum praebere extemplo ». (XIX, 22) — Mais Rabelais l’a sans doube confondue avec la [greek] des Géoponiques (XV, 5, 5), [greek] de Galien (Meth. med., l XIV, ch. 5) qui serait, d’apres Sainéan (H.N.R., p. 104) l’Althea rosea Cav. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 340. Internet Archive

les feueilles

Rabelais, dans ce long passage sur les analogies foliarires du chanvre, use surtout de la comparison, procédé cher aux botanists de l’époque, qui classaient les végétaux moins par analyse exacte et rapprochements anatomiques que par analogie morphologique ou onomastique. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 340. Internet Archive

orcanette

Nome donné communément à deux Borraginées tinctoriales du midi: Onosma echiödes L. et Anchusa tinctoria L. ; celle-ci est l’anchusa de Pline (XXII, 23). Toutes deux ont les feuilles hérissées de poils rudes. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 340. Internet Archive

betoine

Mauvais comparison ; qu’il sagisse ici de Betonica officinalis L., l’a plus réputée dans l’ancienne thétapeutique, ou de B. alopecuros L. comme le pense M. Sainéan (H.N.R., p. 104) ; bétoine a des feuilles crénelées, tandis que les folioles du chanvre sont dentées. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 340. Internet Archive

fresne

Le Frêne, Fraxinus excelsior L. (Oléacée), a des feuilles composées, à folioles ovales lancéolées, dentées. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 340. Internet Archive

aigremoine

L’aigremoine, Agrimonia eupatoria L. (Rosacée) a des feuilles composées, pinnées, à folioles lancéolées, dentées. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 340. Internet Archive

eupatoire

L’eupatoire d’Avicenne, Eupatorium cannabinum L., (Composée), a des feuilles composées, à 3-5 lobes lancéoles-acuminées, dentés, assez semblables à celles du chanvre. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 340. Internet Archive

nombres impars, tant divins et mysterieux

Les feuilles du chanvre sont composées de 5 à 7 folioles. Rabelais fait ici allusion à la théorie des nombres : l’importance des jours critiques impairs avait été signalée par Hippocrate ; et le nombre 7, sur lequel Cornélius Agrippa a amplement disserté, marquait les années climatériques, et bien d’autres choses encore. Numero deus impare gaudet, écrivait déjà Virgile. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 341. Internet Archive

chardriers

Chardrier, nom donné en Guyenne et en Poitou au Chardonneret (Carduelis carduelis L.) (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 341. Internet Archive

tarins

Fringilla (Spinus) spinus (L.) (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 341. Internet Archive

estainct en l’homme la semence generative

Le chanvre indien (Cannabis sativa, L. var. indica) est un antispasmodique encore prescrit contre le satyriasis : « Semen ejus extinguere genituram vivorum dicitur. » Pline, XX, 97. — Que la semence du chanvre soit antiaphrodisiaque, c’est l’opinion de Dioscoride, de Pline, de Galien, d’Oribase, d’Aétius, de Paul d’Egine. Cependant, Galien observe, d’autre part (De alim. facult., L I, ch. 34), que d’aucuns croquent le grain de chanvre, grillé avec d’autres desserts, pour s’exciter à la volupté. C’etait encore, au XVIIe siècle, une opinion courante chez les Persans, au rapport d’Œlschlœger, et il y a moins de 50 ans, d’après Mattia di Martino, les paysans siciliens employaient le chanvre comme talisman amoureux. Cf. A. Garrigues, Où l’on voit un oubli de Rabelais conduire à une erreur thérapeutique, Vox Medica, no 4, 20 septembre 1928, p. 8-11. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 341. Internet Archive

difficile concoction

It s’agit ici de la première concoction, ou digestion gastrique, au sens où l’entendent Aristote et Galien. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 342. Internet Archive

deux sexes

On a attribué à tort à Rabelais le mérite d’avoir parlé le premier de la sexualité chez les plantes. Si Aristote écrit que les végétaux mâles ne se distinguent point des végétaux femelles, par contre Théophraste écrit : « Arborum universarum… plures sane differentiæ intelliguntur… qua foemina masque distinguuntur » (Hist. Plant. III, 9). Et Pline parle couramment d’espèces mâle et femelles. Encore faut-il noter que ces mots, dans la langue des anciens botanistes, ne caractérisent le sexe que pour les plantes dioïques (palmier, figuier), Autrement, ils désignent seulement certaines différences morphologiques : mas signifie géneralement fort, vigoureux, ou moins fécond; foemina, faible; ou plus fécond. Ces mots s’inspirent encore de la similitude de certains végétaux avec les organes sexuels animaux; ou enfin ils constituent un simple expédient de nomenclature. Cf. Saint-Lager, Remarques hist. sur les mots plantes mâle et plantes femelles, Paris, Baillière, 1884, 48 p. in-8°. — Rabelais n’a certainement pas approfondi cette question, encore non résolue de son temps. Césalpin nie l’existence d’organes sexuels chez les plantes. Clusius est le premier à soupçonneur leur rôle.
Si Rabelais a véritablement voulu parler de la sexualité végeetale, la liste des plante qu’il donne comme pourvues de sexes distincts (dioïques) n’est pas impeccable, puisqu’elle range à côté du chanvre, du palmier, du térébinthe (dioïques), le chêne, l’yeuse, le cyprès (monoïques), le laurier, l’asphodèle, la mandragore, l’aristoloche, le pouliot, la pivoine (hermaphrodites), sans compter l’agaric qui a un mode de reproduction asexuè et les fougères, dont la génération compliquée ne fut élucidée qu’au XIXe siècle par Lesczyc-Suminsky et Hofmeister. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 342. Internet Archive

lauriers

Le G. Laurus a des fleurs hermaphrodites, et qui ne sont unisexuées que par avortement. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 342. Internet Archive

palmes

Palmiers. Les fleurs sont unisexuées dans la majorité des genres. En fait de palmiers, Pline a sourtout décrit le dattier (Phœnix dactylifera L.), et distingue avec raison le mas et le fœmina (H.N., XIII, 7), le dattier étant, en effect, dioïque. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 342. Internet Archive

chesnes

Le chêne a des fleurs màle et femelles distinctes, mais portés sur le méme pied (monœcie). Pline, qui distingue à tort un chêne mâle et femelle, ecrit « In querna, aia [glans] dulcior molliorque feminæ ; mari spissior », XVI, 8. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 342. Internet Archive

heouses

Yeuse, Quercus ilex L. Chêne vert, eousé. — Heouse, mot provençal, pour yeuse. Belon (Rem., 1559, p. 39), dit eouse. Arbre monoïque, à fleurs unisexuées ; « Masculas ilices negant ferre [glandes] », dit Pline, XVI, 8. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 342. Internet Archive

asphodele

Asphodelus, genus de Liliacées. Celui que décrit Pline (XXI, 68) est Asphodelus ramosus L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 343. Internet Archive

mandragore

Hermaphrodite, comme les autres Solanées. Les vieux auteurs prétendaient retrouver dans la bizzare conformation de la racine ne sorte d’ébauche humaine, tantôt mâle, tantôt femelle. (Cf. H. Leclerc, La mandragore, Presse médicale, no. 102, 23 décembre 1922, p. 2138-2140, et J. Avalon, La mandragore, son histoire, sa légend, Æsculape, 13e année, nos. 10 et 12, octobre et décember 1923, p. 223-337, 271-275). Pline décrit 2 esp. de Mandragore : « Candidus qui est mas, niger qui femina existimatur. » (XXV, 94). La mandragore femelle de Pline est pour Fée Mandragora autumnalis Bert., la mâle, M. vernalis Bert. Linnée n’en fait qu’une espèce, M. officinarum L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 343. Internet Archive

fougere

Rabelais ingorait évidemment le mode de génération à double cycle, l’un asexué, permanent (sores, sporanges, spores) ; l’aultre sexué et transitoire (prothalle, anthéridie + anthérozoïde, archégone + oosphère), qui charactérise les fougères. Sans envisager le mode de reproduction, les anciens botanistes grec décrivaient comme fougère mâle la plus haite, et cujus ex und radice complures exeunt filices (Pline, XXVII, 55), autrement dit notre Pteris aquilina L., et comme fougère femelle ou Thelypteris les fougères de taille plus petite, à frondes multiples entées sur divers points du rhizome (Anthyrion, Polystichon, Blechnon). Une interprétation fautive et à contresens faite par Dodoëns des mots fougère mâle et femelle a entrainé dans la même confusion tous les auteurs moderns. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 343. Internet Archive

agaric

Les agarics se reproduisent ay moyen de spores exogènes, développées à la surface de certaines cellules des lames de l’hyménium, nommées basides. Il n’y a point chez eux de reproduction sexuée. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 343. Internet Archive

aristolochie

Aristolochia, aristoloche, genus de la famille des Aristolochiées, à fleurs hermaphrodites. A la suite des Grecs, Pline en distingue 4 espèces, parmi lesquelles « alterum [genus] mascuoæ, radice longd » (XXV, 54) qui correspond, pour Fée à A. longa L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 343. Internet Archive

cypres

Pline, XVI, 60, décrit deux espèces de Cyprès : « Meta in fastigium convoluta, quæ et femina appellatur ; mas spargit extra se ramos. » Le C. femina est notre Cupressus fastigiata D. C.; le C. mas, notre C. horizontalis Mill., mais ces espèces sont toutes deux monïques. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 343. Internet Archive

terebinthe

Pline en décrit plusieurs espèces : « Ex his mascula est sine fructu ; feminarum dup genera » (XIII, 12). En réalité, il n’y là qu’une espèce, et dioïque: Pistacia terebinthus L. (Térébinthacées). (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 343. Internet Archive

pouliot

Pline, XX, 54, distingue le pouliot mâle du pouliot remelle : «Femina pulegii… est autem haec flore purpureo, mas candidum habet. » Les mots mâle et femelle ne traduisent ici que des variations de coloris; et in n;y a qu’un pouliot, hermaphrodite comme les autres Labiées : Mentha pulegium L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 343. Internet Archive

pæone

Plante ainsi nommée en souvenir de Pœon, lequel s’en servit pour guérir Pluton blessé par Hercule (Homère, Il., ch. 5). On reléve les formes pœonia (Pline) peone (XIIIe siècle), peon (P. Belon, XVIe siècle) — Dioscoride (III, 157), reconnait deux sortes de pivoine, l’une mâle et l’autre femelle : c’est à la seconde que l’on rapporte la pivoine de Pline (XXV, 10), qui est notre Pæonia officinalis L. La première, [greek], serait notre P. corallina L. (Fée). Saint-Lager dit que le P. mas se rapporte à nos P. peregrina et P. officinalis, et la P. fœmina à P. corallina. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 343. Internet Archive

pantagruelion masle et femelle

Rabelais commet ici une confusion grave : le Cannabis sativa est une plante dioïque, à pieds mâle et femelles distincts ; le fruit, fécondé par le pollen des fleures mâles, ne peut éviedmment naître que du pied femelle. Mais l’erreur popilaire, partagée par Gesner, Fuchs, Dalechamps, Dodoens, Lonicer, considérait comme mâle la plante porte-graine, plus luxuriante ; comme femelle la plante plus grêle à fleurs pistillées, non suivies de fruits, et qui dépérit la première. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 344. Internet Archive

æquinocte automnal

« Semen ejus quum est maturum, ab æquinoctio autumni distringitur. » Pline, XIX, 56. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 345. Internet Archive

mercuriale

La mercuriale fut trouvée par Mercure, dit Pline, XXV, 18, qui lui donne les noms de linozostis, parthenion, hermupoa, mercurialis : « Duo ejus genera, masculus et fœmina. » C’est Mercurialis annua, L. Son usage thérapeutique est fort ancien ; le miel de mercuriale entre encore dans la composition de nos lavements purgatifs. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 347. Internet Archive

panacea, de Panace

Pline, XXV, 11, en mentionne plusieurs espèces: « Duo ejus genera, masculus et fœmina. » C’est Mercurialis annua, L. Son usage thérapeutique est fort ancien; le miel de mercuriale entre encore dans la composition de nos lavements purgatifs. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 347. Internet Archive

armoise, de Artemis

Rabelais la place sous l’invocation d’Artémis, ou Diane Ilithya. D’autres, comme A. Paré, veulent qu’il s’agisse d’Artémise, reine de Carie: « Artemisia, uxor Mausoli, adoptata herba quæ antea parthenis vocabatur », dit Pline, XXV, 36. — Dioscorides ne décrit pas moins de quatre artemisia, que Fée rapporte à nos A. campestris, L., A. camphorata, Vill., A. pontica, L., A. chamæmelifolia, Vill. Ce sont des plantes amères, stomachiques, aromatiques, emménagogues, d’un usage thérapeutique fort ancien. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 347. Internet Archive

Eupatoria

« Eupatoria quoque regiam auctoritatem habet. » Pline XXV, 29. On a dédié à Mithridate Eupator, roi de Pont : 1° l’Eupatoire d’Avicenne, Eupatorium cannabinum, L. 2° l’Eupatoire de Mésuë, Achillea ageratum, L. 3° l’Aigremoine, Agrimonia eupatoria, L., qui, pour Sprengel, est la véritable Eupatoire de Dioscoride. Cependant, l’Eupatoire décrite par Pline, et vantée par Galien, Paul d’Égine, Avicenne, est l’E. cannabinum. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 347. Internet Archive

telephium

Télèphe, fils d’Hercule, fut blessé et guéri par Achille au siège de Troie. « Telephion porcilacæ similis est et caule et foliis », dit Pline, XXVII, 110. Probablement Sedum telephium, L. (Crassulacée). Columna a voulu y voir Zygophyllum fabago, L.; d’autres disent le Cochlearia. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 347. Internet Archive

euphorbia

« Invenit et partum nostrorum ætate rex Juba, quam appellavit euphorbiam, medici sui nomine ». Pline, XXV, 38. C’est Euphorbia (Diacanthium) officinarum, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 347. Internet Archive

alcibiadion

Pline nomme, sans le décrire, l’Alcibion (XXVII, 22); ailleurs, il le nomme anchusa ou arcebion (XXII, 25). Ce serait, pour Fée, l’ὰλχίστον de Nicander (Thér., 637) : Alcibii radicem echii pariter lege…, notre Echium creticum, L. — Mais Nicandre parle encore d’une autre Alcibie :

Est alia Alcibii cognomine planta…

(trad. de J. de Gorris); Anchusa altera, que certains, dit Dioscoride, appellent Ὰλχισιάσειον ou Όνοχειλέζ de Pena et Lobel, et qui est aussi une borraginée, l’Alkanna tinctoria, Tausch.
Ce nom vient-il d’Alcibiade? ou, comme dit J. Grévin, de ce qu’ « un homme nommé Alcibie la trouva et expérimenta le premier quelle force elle avait contre la morsure des serpens ? » D’autres étymologistes ont proprosé : ἀλχῄ force, et βίοζ, vie. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 347. Internet Archive

polemonia

« Polemoniam, alii philetæriam, a certamine regum inventionis appellant ». Pline, XXV, 6. C’est le πολεμώντον de Dioscoride (IV, 8). Tournefort, le premier, reconnut dans cette plante la Valériane grecque (Polemonium cæruleum, L.). C’est l’avis de Fée. M. Sainéan la rapporte à Hypericum (Ascyreia) olympicum L. La plante que les botanistes appelaient au XVIe siècle, avec Pena et Lobel, Polemonium monspelliense est notre Jasminum fruticans, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 348. Internet Archive

grenades

Grenadier, Punica granatum L. (Myrtacée). Selon Pline les meilleures grenades venaient de Carthage (Malum punicum) : « circa Carthaginem punicum malum cognomine sibi vindicat », XIII, 34. Mais de Candolle pense que cet arbre est originaire de Perse, et ne fut qu’importé à Carthage par les Phéniciens. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 349. Internet Archive

ligusticum

Ligusticum, Livèche, de Liguria, parc qu’elle se trouve communément sur la côte génoise. « Ligisticum silvestre est in Liguriae suæ montivus », dit Pline, XIX, 50. Genre d’Ombelliféres comprenant div. est. de Corse, des Alpes, des Pyrénées. S’agit-il ici de Ligusticum levisticum, L. ? (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 349. Internet Archive

rhubarbe

Rhubarbe, Rheum. (Polygonée). De Rha, nom d’un fleuve cité par Ammien Marcellin, et qui est le Volga; et barbarum. Inconnue des anciens, ell est mentionée pour la première fois (Rheum barbarum) par Isidore de Séville (VIIe siècle). On trouve la forme Reubarbe dans Platearius et le Hortus sanitatis (1500). Ce produit, anciennement importé de la Perse et de la Chine, est fourni par diverses esp. de Rheum, surtout Rh. officinale, Bn. Mais la différenciation en est assez confuse, et compliquée par des hybridations. Cf. H. Baillon, Dict. des Sc. méd. de Dechambre, 3e s., t. IV, art Rhubarbe, p. 416-436. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 349. Internet Archive

santonicque

« Santonicum appellatur e Galliæ civitate ». Pline, XXVII, 28. Plante qui pousse au pays des Santones (Saintes). « Absinthe xaintonicque », dit Bernard Palissy (Des Pierres). Le Santonicum (genus absinthii) de Pline serait, pour Fée, Artemisia santonica L., mais cette dernière est une espèce tartare et persane qu’on ne sauraut trouver en Saintonge. L’absinthe xaintonique de Palissy est, d’apres Audiat, Artemisia maritima, L., hôte habituel de notre côte atlantique, et dont une var. porte le nom d’A. sauveolens, Lmk., = A. santonica, Woodv. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 349. Internet Archive

castanes

Castana vulgaris, Lam. Châtaignier. Amentacée probablement indigène en Europe, mais que Pomponius Mela (II, 3, 35) dit originaire de Castanea, ville de Magnésie. [Note: Mela does not appear to attribute the origin of castanes to Castanea, he merely mentions that there is a town in Magnesia of that name.] Pline dit, au contraire (XV, 25) : « Sardibus eæ provenere primum ». (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 349. Internet Archive

persicques

« Ex Perside advecta [persica] », dit Pline (XV, 13). C’est le pècher, Persica vulgaris, D. C. Les Grecs et les Romains le reçurent de la Perse ou de l’Asie orientale, mais de Candolle le croit originaire de la Chine. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 349. Internet Archive

sabine

Arbrisseau commun en Italie dans le pays des Sabins: « Herba sabina… duorum generum est », dit Pline, XXIV, 61. Les deux espèces distinguées par cet auteut ne sont, pour Fée, que deux var. du Juniperus Sabina L. (Junipéracée). (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 350. Internet Archive

Stœchades

Des îles Stœchades, auj. îles d’Hyères, Σνοτχάζ (Dioscoride, III, 31). « Stœchas in insulis tantum ejusdem nominis gignitur odorata herba », dit Pline, XXVII, 107. C’est Lavendula stœchas, L. (Labiée). Rabelais dit « mes îles Hieres » parce qu’il prise le titre de Calloier des îles Hyères. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 350. Internet Archive

spica celtica

Spica celtica, nom bas-latin du Nard celtique des Anciens (originaire des Alpes méridionales ou Celtiques), par opposition au Nard indique. Valeriana celtica, L. (Valérianée). — Spic celtic, dit Platerius (XIIIe siècle). (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 350. Internet Archive

absynthe

« Ἀπίνθιον dictum, id est quod nemo bibere potest. » (Ch. Estienne). « Apinthion, c’est-à-dire non beuvable, pour ce qu’on n’en peut boyre aucunement à raison de l’amertume excessive qui est en elle. » (Fuchs.) De α et πίνθιον, impotable, dit aussi le Dictionnaire de Trévoux (1752). Lémery, par contre, donne comme étymologie α priv. et ψίνθοζ, delectatio, plante amère et désagréable. « Absinthii genera plura sunt », dit Pline, XXVII, 28 : Santonicum [Artemisia santonica, L. ?]; ponticum [Artemisia pontica, L. ?]; italicum [Artemisia absinthium, L.]. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 350. Internet Archive

holosteon

De ὂλοζ, tout, ὀστέον os, en tout dur comme l’os, nom donné par antiphrase à une plante très molle. « Holosteon sive duritia est herba ex adverso appellata a Græcis, sicut fel dulce ». L’όλὁστιον de Dioscoride (III, 11), Holosteon de Pline, XXVII, 65, holostium de Galien (De. simpl. med. fac., l. VIII) est, pour quelques auteurs, Plantago coronopus L.; pour Fée, plus probablement Plantago holostea, Lmk. de l’Europe méridionale. Mais la plante que les botanistes du XVIe siècle, Boutonet, Pena, Lobel, appelaient Holosteum monspelliense, est Plantago albicans L., de la France et de l’Europe méridionales. Sainéan (H.N.R., p; 117) croit reconnaître dans l’Holosteon de Rabelais une Caryophyllée, Holosteum umbellatum, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 350. Internet Archive

aristolochia

De ἄριστοζ, excellent, λόχια, lochies; plante qui, d’après Dioscoride, facilite post partum le flux lochial. « Inter nobilissimas aristolochiæ nomen dedisse gravidæ videnturm quoniam esset ὰρίστη λοχενούσαιζ », dit Pline, XXV, 54. Aristolochia, genre d’Aristolochiées. Pline en mentionne quatre esp.: l’une à tubercules ronds (A. lutea, Desf. ? selon Sprengel; A. rotunda, L. ? pour Fée) ; la 2e, mâle, à racine longue (A. longa, L. ?); la 3e, clematitis ou cretica (A. clematitis, L. ?); la 4e ou plistolochia, ou polyrrhizon (A. pistolochia, L. ?) La plus employée en thérapeutique ancienne était A. longa, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 350. Internet Archive

lichen

Le mot lichen (λειχὴν), déjà employé par Hippocrate, désigne des affections cutanées ou dartres de nature fort diverse, et différentes du groupe de dermatoses auquel les nosographes modernes ont réservé le nom de lichen. Des textes de Dioscoride, Pline et Galien, il ressort que ce vocable fut transféré de la pathologie à la botanique, et après avoir désignee les dartres, s’appliqua à des cryptogames, à thalle circiné, farineux ou crustacé, simulant l’aspect des lésions cutanées. De plus, de par la théorie des analogies, ceux-là guérirent celles-ci. « In iis [prunis sylvestribus] et sativis prunis est limuis arborum uem Græci lichena appellant, rhagadiis et condylomatis vere utilis », dit Pline, XXIII, 69. Ce lichen du prunellier pourrait ètre Evernia prunastri, Auch. Par contre, les 2 var. de lichen que Pline mentionne ailleurs, XXVI, 10, ne semblent point se rapporter à des lichens, mais plutôt a des Hépatiques : Marchantia polymorpha, L., et M. stellata, Scop. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 351. Internet Archive

maulve

Malva, μαλάχη ; (μαλάσσω, j’amollis, allusion aux propriétés émollientes de la plante.). Pline décrit, XX, 84, deux espèces de mauve cultivée: malope et malache; deux espèces sauvages: major, ou althæa, ou plistolochial et minor. Malache, Μαλάχη de Théophraste (H.P., 1, 4) est, pour Sprengel, Lavatera arborea , L.; pour Fée, Malva rotundifloria, L. Malope, et Malva silvestris major aut minor est pour Fée M. silvestris, L. Quant a Μαλάχη de Dioscoride (II, 144) Sprengel y voit soit M. rotundifloria, L., soit M. mauritanica. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 351. Internet Archive

callithrichum

Le callitrichos ou callithrix ou Adianton de Pline, XXII, 30, XXV, 86 est l’Asplenium trichomanes, L., ou doradille. Pline lui confère par erreur les propriétés de l’ὰσίαντον χαὶ πολύτριχον de Dioscoride (IV, 136), qui est notre capillaire de Montpellier, Adiantum capillus Veneris, L. C’est le pétiole des frondes de ce dernier, brun, luisant, lisse et mince, que l’on a voulu comparer à un cheveu (cheveux de Vénus) et employer, en vertu de la doctrine des analogies, contre la calvitie, ainsi que le préconise en 1644, avec enthousiasme, Pierre Formi, de Montpellier. Cf. H. Leclerc, Le Capillaire, Courrier médical, 72e année, n° 43, 26 novembre 1922, p. 505-506. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 351. Internet Archive

alyssum

De α privatif et λύσσα, rage, plante qui préserve de la rage : « nomen accepit quod a cane morsos rabiem sentire non patitur, potus ex aceto, adalligatusque. » Pline, XXIV, 57. L’alysson de Pline — différent de celui de Dioscoride, lequel est autre que celui de Théophraste — partaît se rattacher à quelque Rubiacée : Rubia lucida, L., pour Sainéan (H. N. R., p. 117). Au XVIe siècle, Pena et Lobel appelaient Alyssum Italorum notre Alyssum maritimum, Lmk. L’Alyssum mentionné par Lémery comme antirabique serait, pour Mérat et de Lens, A. montanum, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 351. Internet Archive

ephemerum

Plante décrit par Pline, XXV, 107: « Ephemeron folia habet lilii, sed monora, caulem parem, florem cæruleum. » Cette description a donné lieu à une foule d’hypothéses: Fée pense à Convallaria verticillata, L. Il y a un autre ephemeron ainsi nommé parce que eodem die possit occidere, décrit par Théophraste (H. P. IX, 16), chantee par Nicandre:

Si quisquam infestos Medeæ Colchidis ignes
Incautus gustarit ephemeron, ille repente
Uritur…
(Nic. Alexipharmaca)

mentionné par Dioscoride (IX, 84), prescrit, au cinquième siècle, sous le nom d’hermodacte par le byzantin Jacques Psychriste, et qui est le colchique: « Colchicon, alii ephemeron, Romani bulbum agrestem, exitu autumni florem fundit croceo similem », dit Ruellius, De nat. stirp. libri tres, Paris, S. de colines, 1536, in-f°, l. III, ch. 115, p. 832. « Ephemerum, que quelquesuns nomment Colchicon ou bulbe sauvage. » Paré, l. XXI, des venins, ch. 43. C’est Colchicum autumnale, L. — Le colchicum minus de Pena et Lobel est C. arenarium, Wald. et Kit. Le colchique renferme un alcaloïde trés actif, la colchicine. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 351. Internet Archive

Bechium

De βήξ, toux, plante qui calme la toux. «Tussim sedat bechion quæ et tussilago dicitur», dite Pline, XXVI, 16, qui pense pouvoir l’identifier, avec certains auteurs, au chamæleuce, farfarus, or farfugim (XXIV, 85). C’est notre tussilage ou pas d’âne, Tussilago farfara, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 352. Internet Archive

nasturtium

Nasturtium, de nasus torsus, parce que sa saveur âcre fait froncer les ailes du nez. «Nomen accepit a narium tormento,» dit Pline, XIX, 44, qui parle encore du nasturtium au l. XX, ch. 50. — En langue d’oc, nasitord (Duschesne, 1544) ou, par corruption, nasicord (1536). Le cresson alénois est Lepidium sativum, L. Le nom de nasturtium a été transféré par la nomenclature moderne au cresson de fontaine, Nasturtium officinale, R. Br. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 352. Internet Archive

hyoscyame

De ὖζ, oirx, χύαμοζ, fève, fève de porc. Élien dit que les sanglier quio en ont mangé sont atteints de mouvements convulsifs, et contraints d’aller boire et se baigner. «Apollinaris, apud Arabas altercum, apud Græcos vero hyoscyamus appellatur». Pline, XXV, 17. Pline en mentionne plusieurs espèces, toutes de notre genus Hyoscyamus ou jusquaime, et que Rabelais ne distingue pas autrement. Cependant, si le mot Hanebane ci-dessous désigne H. niger, la jusquiame que vise ici Rabelais est autre : probablement H. albus, L., du Midi. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 352. Internet Archive

hanebanes

Ce nom désigne la jusquiame, et semble être rapporté a Hyoscyamus niger, L. Il dérive pour les uns, de l’arabe Hanab; pour Sainéan du dialecte wallon; pour Gentil, de l’anglais han ban, tue poule (semence mortelle pour les poules). On retrouve la forme hannebanne dans l’Agriculture et maison rustique de Ch. Estienne et J. Liébaut, l. I, ch. 8. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 352. Internet Archive

heliotrope

«Heliotropii miraculum sæpius diximus, cum sole se circumagentis, etiam nubilo die». Pline, XXII, 29. Pline en distingue deux espèces: l’helioscopium ou verrucaria qui est, pour Fée, notre herbe aux verrues, Heliotropium europæum, L.; et le tricoccum qui est, pour Fée. le tournesol, Croton tinctorium, L. Crozophora tinctoria Neck. L’héliotrope est trop diversement décrit par les anciens pour que ces identifications soient certaines: Hœfer veut voir dans le Soleil (Helianthus annuus, L.) l’heliotropium de Dioscorde et Pline, oubliant que c’est une plante du Pérou. Reutter dit que l’Heliotropium des contemporains de Théophraste et d’Horace est la plante dite Sponsa solis, solsequium, notre chicorée sauvage, Cichorium intybus, L. Quant à Rabelais, il se soucie assez peu de préciser des plantes qu’il ne cite que par parade d’érudition: H. Sainéan (H. N. R., p. 120) pense que son Héliotrope est H. europæum; mais je ne sache pas que celui-ci ait jamais porté le nom de Souci. On lit dans Matthiole que le nom d’heliotropium fut parfois appliqué a un Catha: or, le Catha poetarum de Pene et Lobel est bien notre Calendula arvensis, L., ou souci. (Paul Delaunay).

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 352. Internet Archive

adiantum

Adiantum, de α privatif et διαίνω, je mouille, plante qui, trempée dans l’eau, ne s’en imbibe point. «Aquas respuit, perfusum mersumve sicco simile est», dit Pline, XXII, 30. L’Adiantum de Pline, c’est la doradille, Asplenium trichomanes L. Mais ce que Pena et Lobel appelaient Adiantum avec Théophraste, Nicandre et Dioscoride, est A. capillus Veneris, L. On observe à la surface de beaucoup de plantes un revêtement cireux, et même, sur les feuilles de certaines fougères, un saupoudrage de véritable matière rasse, qui les imperméabilise. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 353. Internet Archive

myrte, de myrsine

Le Myrtus des Anciens est notre M. communis L. (Myrtacée.) — M. Sainéan (H.N.R., 120) pense que cette Myrsine est Myrrha fille de Cinyre, roi de Chypre (Ovide, Mét., X, 298 et sqq.) qui fut changée en un arbre à myrrhe, que Rableais aurait confondu avec le myrte. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 353. Internet Archive

Pytis

Pitys, jeune fille poursuivie de Pan et Borée, ayant manifestée quelque inclination pour ce dernier, fut assommée par Pan contre un rocher. La Tere eut compassion de la victime et la changea en Pin. On plaçait sur les bustes de Pan des couronnes de pin. (Lucien, Dial. des deux, XX11.)
Πίτνζ est d’après le Dictionnaire de Planche, le pin ou picéa. D’apres Belon (De arb. conif., f° 16 r° et v°), le picéa est le πενχη des Grecs, et le pinus le πίτνζ. Or, le picea de Belon nous paraît se rapporter soit au pin de Macédoine (Pinus pence, Grisebach) soit aux diverses varietés du Pinus sylvestris, L.; le pinus de Belon, au Pinus pinea, L., ou pin pignon, Mais les opinions botaniques de Rabelais n’étaient peut-être pas les mêmes de Belon, et la confusion est telle, dans la nomenclature ancienne des Conifères, qu’il est difficile de déterminer exactement l’acception, d’ailleurs variable, de ces vieux vocables. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 354. Internet Archive

Cynara

Cynara, nom d’une fille qui fut, selon la fable rapportée dans le Banquet d’Athénée, métamorphosée en plante. On trouve dans Pline (VIII, 41) le mot Cinare. Mais les Kactos, Kinara et Scolimos des Grecs et le Carduus des Romains n’étaient que le Cardon, Cynara cardunculus, L. Les Anciens, selon Targioni, n’ont pas connu l’artichaut, Cynara scolymus, L., forme culturale probablement dérivée du précédent, qui fut apportée en 1466 de Naples à Florence, et importée en France au début du XVIe siecle. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 354. Internet Archive

Narcisse

Narcisse, fils du fleuve Céphisae et de Liriope, fille de l’Océan, méprisa les nymphes séduites par sa beauté et laissa mourir la nymphe Écho sans daignes répondre à ses vœux. S’étant miré dans une source, il devint si épris de lui-même qu’il en sécha de langueur. Les dieux le changèrent en fleuve, et une fleur perpétua sa mémoire (Ovide, Mét., III, 341 et sqq.) Pline (XXI, 12) décrit, sous le nom de Iis purpurins, trois espèces de narcisse. Le narcisse des Anciens est probablement Narcissus poeticus, L., de l’Europe méridionale (Amaryllacée). (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 354. Internet Archive

saphran

Ovide (Mét., IB, 283) rapporte que le jeune Crocus, fort amoureux d’une fillette, fut métamorphosé en plante. Ce nom vient plutôt du grec, χρόχοζ (de χρόχη, fil ou trame, par allusion aux franges des stigmates de la plante, seuls employés en thérapeutique). D’ailleurs les étamines florales se nomment en grec χροχύδεζ.

Pline (XXI. 17) mentionne le Crocum silvestre et le C. sativum; ils correspondent à notre Crocus sativus, :L. (Iriacée). (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 354. Internet Archive

Smilax

Smilax, jeune fille qui fut, selon la fable, changée en plante avec son amant Crocus.

Et Crocon in parvos versum cum Smilace flores prætereo…
Ovide, Mét. IV 283-284

Smilax aspera L., Salsepareille d’Europe, Asparaginée grimpante de la France méridionale. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 354. Internet Archive

Hippuris

Hippuris, de ϊπποζ, cheval, ὀνρά queue, allusion à la forme de la plante. — «Equisetum hippuris a Græcis dicta, … est autem pilus tertræ, equinæ setæ similis. » Pline, XXVI, 83. Ce nom, aujourd’hui transféré à une Hippuricacée (Hippuris vulgaris, L.), désignait alors la prêle ou Equisetum. Sainéan (L’histoire naturelle et les branches connexes dans l’œuvre de Rabelais, 122) y voit l’Elimosum, L. Pour Fée, l’hippuris ou ephedron de Pline est E. sylvaticum L. et l’hippuris altera E. arvense, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 354. Internet Archive

iris

Ἴριζ, allusion aux couleurs diaprées de la fleur, qui rappellent l’arc-en-ceil ou écharpe d’Iris, messagère de Junon: «Floret diversi coloris specie, sicut arcus cælestis, unde et nomen», Pline, XXI, 19. — C’est probablement Iris florentina, L., peut-être aussi quelque espèce africaine, I. alata Lmk., I. mauritanica Clusius, I. stylosa Desf., I. juncea, Poir. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 355. Internet Archive

myosata

De μυζ, souris, ουζ, oreille, allusion à la forme des feuilles et aux poils qui les couvrent. «Alsine quam quidam myosoton appellant… quum prorepit musculorum aures imitatur foliis», Pline, XXVII, 8. C’est, pour Fée, Parietaria cretica, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 355. Internet Archive

coronopous

De χορωη, corneille, πουζ, pied, allusion à la forme des feuilles. «Aculeatarum caules aliquarum per terram serpunt, ut ejus quam coronopum vocant», Pline, XXI, 59. Fée y veut voir une Crucifére, Cochlearia coronopus, L.; Sainéan, une Légumineuse, Lotus ornithopodioides, L. Mais la plante conservée dans l’herbier de Rauwolff, à Leyde, sous le nom de Coronopus vulgaris est une Plantaginée, notre Plantago coronopus, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 355. Internet Archive

Le nombril de Venus

Umbilicus pendulinus, D. C., Crassulacée, à feuilles radicales arrondies, concaves, ombiliquées. C’est le cotyledon de Pline (XXV, 101). «Ce Cotylédon, autrement nommé Umbilicus Veneris» a été figuré pour la première fois par P. Belon, Obs., l. I, ch. LIII, p. 118, de l’éd. de 1588. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 356. Internet Archive

les cheveulx de Venus

Capillus Veneris (Apulée, Herb. 47.); Capilli Veneris (Platearius); Cheveux de Vénus (Ol. de Serres), nom donnée à l’Adianthum (Matthiole, l. IV, ch. 131) en raison de l’élégante finesse de ses pétioles. C’est le Capillaire de Montpellier, Adiantum capillus Veneris, L. — On nomme aussi Cheveux de Vénus la Nigella damascena, L. (Renonculacée), par allusion aux fines découpures de l’involucre. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 356. Internet Archive

la cuve de Venus

«Labrum venereum vocant in flumine nascentem», dit Pline, XXV, 108. Cette plante n’est point aquatique; c’est le διψαχὸζ de Dioscoride, autrement dit pour Fée le chardon à foulon, Dipsacus fullonum, L. Sainéan (H.N.R., 123) préfere y voir le D. sylvestris, Mill. Dans ces deux espèces, les feuilles, opposées et connées, forment à leur base une sorte de cuvette où s’amasse l’eau des pluies. (Cabaret des oiseaux, Lavoir de Vénus.) (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 356. Internet Archive

la barbe de Jupiter

«[Arbor] quæ apellatur Jovis barba… in rotunditatem spissa, argenteo folio», dit Pline, XVI, 31. C’est, pour Fée, Anthyllis barba Jovis, L. Le nom de barba Jovis, Joubarbe, a passé depuis Pline à une Crassulacée, Sempervivum tectorum, L. Cette plante, placée sur les toits, passait, dit Albert le Grand, pour écarter la foudre lancée par le dieu de tonnerre. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 356. Internet Archive

l’œil de Juppiter

Appellation qu’on ne trouve pas chez les Anciens. Pline cite seulement flos Iovis, (XXI, 33), qui serait le φλὀξ, des Grecs, et notre Agrostemma coronaria, L., ou Coque-lourde des jardins ou, pour d’autres, l’A. flos Jovis, D.C. Le Διὀζ ὀφρύζ ou Sourcil de Jupiter était le nom magique de notre Anthémis (Cota) tinctoria L. var discoidea, Willd. Pour J.-B. Porta et Saumaise, cité par Le Duchat, l’œil de Jupiter est le joubarbe, notre Sempervivum tectorum, L.; et Brémond, sans autre prevue, y veut voir l’aunée. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 356. Internet Archive

Sang de Mars

Sang de Mars, sang d’Arés, par allusion à la couleur pourpre des fleurs: c’est le nom magique d’une Aristolochiée, l’Asarum europæum, L. ou cabaret (cf. Béjottes, loc. cit,, p 157, 158), qui est aussi l’Asarum de Pline (XXI, 78). M. Sainéan dit (H.N.R., 124), qu’il s’agirait de la Sanguinaire; vise-t-il notre Geranium sanguineum L., qui porte ce nom, ou la Sanguinaria de Pline qui serait, d’après Fée, le Polygonum aviculare, L. ? (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 356. Internet Archive

trefeuil

Τρίφυλλον, trifolium, allusion aux feuilles, composée de trois folioles, de la plante. «Folio coronat et trifolium», dit Pline, XXI, 30, qui en décrit trois espèces: 1° minyanthès ou asphaltion, qui serait pour Fée Psoralea bituminosa, L. (à ne pas confondre avec le ményanthe de Theophraste (IV, II), qui est le trèfle d’eau, Menyanthes trifoliata, L.). 2° Oxytriphyllon. 3° Minutissimum.
Il est probable que Rabelais vise ice le trefeuil (treuffle), notre trèfle fourrager, du G. Trifolium qui comprend de nombreuses espèces. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 357. Internet Archive

Pentaphyllon

Pentaphyllon, quintefeuille, allusion aux feuilles digitées, à cinq foliole, del la plante. «Quinquefolium… Græci… pentaphyllon… vocant». (Pline, XXV, 62). C’est Potentilla reptans, L. (Rosacée.) (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 357. Internet Archive

serpoullet

«Serpyllum a serpendo putant dictum,» Pline, XX, 90. C’est le Serpoulet, Thymus serpyllum, L. (Labiée.) (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 357. Internet Archive

petasites

De πέτασοζ, chapeau, parasol, allusion à l’aspect des feuilles. C’est le πετασίτηζ de Dioscoride (IV, 108), et quelque espèce de notre g. Petasites. (Composées.) (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 357. Internet Archive

myrobalans

Mirobolanz (Platearius), myrobalan, mirobolan (Antid. Nicholas), Mirabolain (Hortus sanit., 1500). — «Myrobalanum Troglodytis et Thebaïdi et Arabiae… commune est, nascens unguento, quo item indicatur et glandem esse arboris, heliotropio… simili folio», Pline, XII, 46. Fée veut y reconnaître le Morgina oleifera, Lmk. (M. pterygosperma, Gærtn.) des Indes orientales. Il parait plus probable de rapporter le myrobolan des Anciens, avec de Candolle et Planchon, à Moringa aptera, Gærtn. Quant aux myrobalans de la pharmacopée moderne, inconnus aux Anciens, et introduits dans la thérapeutique par les Arabes, ce sont des drupes de diverses esp. du G. Terminalia (Combrétacée) de l’Inde, et des fruits de l’Emblica officinalis, Gærtn. (Euphorbiacée). (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 357. Internet Archive

been

Been ou ben, mot arabe tiré du Canon d’Avicenne, et encore usité en botanique moderne: le behen blanc est notre Lychnis dioïca, D.C.
D’après Devic (Suppl. du Dict. de Littré) il faut distinguer dans le Ben des Anciens: 1° Le fruit du Morgina oleifera, ou bān des Arabes, dont la semence, ben album des officines, fournit une huile à la parfumerie, 2° les behen blanc et rouge (du persan behem), cités par Rhazi, et qui sont les racines de la Centaurea behen. (Paul Delaunay).

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 357. Internet Archive

la teigne

Ce mot paraît être ici synonym de cuscute; mais les anciens l’appliquaient aussi aux insectes parasites des végétaux: «Tineæ vermiculis similes constant, quibus paulatim materies perforatur», dit Théophraste (H.P., l. V, ch. 5). Pline (l. XVII, ch.44) et Columelle (l. V, ch. 10) nommait aussi teignes les insectes qui attaquent les plants des figuiers. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 358. Internet Archive

cuscute

Cuscuta, vulgairement teignasse, cheveux de Vénus, genre de Cuscutacées, qui vit en parasite sur diverses plante. «Miliaria appellatur herba quæ necat milium», Pline, XXII, 78. C’est, pour Sainéan, Cuscuta europæa, L. Mais la cuscute du lin, qu’O. de Serres nomme pailer ou goutte de lin (Théâtre d’Agaric., l. VII), est la Cuscuta densiflora, S.W. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 358. Internet Archive

la presle aux fauscheurs

Prèle, nom vulgaire de diverses espèces du G. Equisetum (Equisétacées). Pline a déjà noté («Equisetum… in pratis vituperata nobis…», XXVI, 83) le discrédit où les tiennent les faucheurs: soit parce que c’est une plante sans valeur et qui gâte le reste du fourrage, soit parce qu’elle émousse le tranchant de la faux. C’est en effet un des végétaux les plus riches en silice: ses cendres en renferment 90%. Ajoutons que les Equisetum palustre et sylvaticum soit toxiques pour les bovidés. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 358. Internet Archive

orobanche aux poys chices

Tout ce passage est inspiré de Pline (XVIII, 44) — Orobanche (de ὄροδοζ, ers, ἄγχω, j’étrangle, allusion au parasitisme de ces plantes sur les légumineuses), genre de plantes parasites de la fam. des Orobanchées. — «Est herba quæ cicer enecat et ervum, circumligando se: vocatur orobanche», dit Pline. Mais ce texte s’applique plutôt, comme le fait remarquer Fée, à la cuscute (C. europæa, L. ?) Par contre, la plante que Pline décrit ailleurs (XXII, 80), sous le même nom d’orobanche ou cynomorion est bien une orobanche: soit O. caryophyllacea, Smith, soit O. (Phelypæa) ramosa, L. De Candolle assure qu’O. ramosa nuit beaucoup, en Italie, aux plantations de fèves. L’orobanche du pois chiche est O. speciosa, D. C. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 358. Internet Archive

aegilops a l’orge

«Hordem [enecat] festuca quæ vocatur ægilops,» dit Pline, XVIII, 44. Il s’agit ici pour Fée, de l’Ægylops ovata, L., qui naît au milieu de l’orge («in hordeo nascitur,» Pline, XXV, 93), la refoule et l’etouffe. Dalechamps et le P. Hardouin ont voulu y reconnaître notre Avena sterilis, L. Hugues de Solier, dans ses Scholies sur Aétius, rapporte également l’Ægylops au Sivado freo des Provençaux (A. sterilis, L.) Enfin pour Ch. Estienne ce serait la folle avoine ou Havron des paysans: autrement dit notre Avena fatua, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 359. Internet Archive

securidaca

«Lentem [enecat] herba securidaca quam Græci a similitudine pelecinon vocant», dit Pline, XVIII, 44. Théophraste dit au contraire qu’elle nuit à l’aphaca: «In aphacis autem securina securi similis». (H.P., VIII, 8.) Securidaca, de Securis, hache, allusion à l’aspect de la gousse recourbée en forme de hache à deux tranchants. On y a voulu reconnaître Astragalus hamosus, L. (Securidaca minor de Rauwolf), et Securigera coronilla, D.C. Fée penche pour Biserrula pelecinus, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 359. Internet Archive

antranium aux febves

Antranium, graphie vicieuse qui n’existe que dans l’ed. incunable de Pline, Venise, 1469, et que Rabelais a copiée sans plus ample informé. Les éd. ou traductions postérieures portent ateranum (Paris, 1516), ateramnos, ateramos (du Pinet, 1562) ateramon, ateramum, teramum, teramnon, teramon. Dans Théophraste (H.P., VIII, 9), ἀτεράμων signifie dur cru, difficile à cuire, et τεράμων tendre. Ailleurs (De causis plant., IV, 14) Théophraste parle des fèves qui poussent aux environs de Phillipes et que les vents froids durcissent. Pline a copié ce passage à la légère prenant ces adjectifs pour le nom de plantes nuisibles aux fèves: «Circa Philippos antranium nominant in pingui solo herbam qua faba necatur; teramim quum in macro, cum udam quidam ventus adflavit» (XVIII, 44). «Aux environs de la ville de Philippes, il en est une [plante] qui fait périr la fève; on l’appelle ateramon quand elle croît dans un terrain gras, et teramon quand elle vient dans un terrain maigre, et tue la fève qui a reçu l’impression du vent étant mouillée». Et Duchesne tomba dans le même contresens: «atermon, herba fabas enecans». (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 359. Internet Archive

l’yvraye au froment

«Lolium ex tritico et hordeo corruptis nascitur» (Théophr., H.P., VIII, 8). «Lolium inter frugum morbos potius quam inter terræ pestes memoraverim», dit Pline, XVIII, 44. Lolium temulentum, L., Graminée. Les graines referment une saponine toxique, la témuline; mêlées aux céréales comestibles, elles peuvent entraîner des intoxications (témentulisme). (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 359. Internet Archive

lierre aux murailles

Lierre, Hedera helix L., hédéracée qui, par ses racines adventices, s’arroche aux vieux murs. «Inimica… omnibus: sepulcra, muros rumpens», dit Pline, XVI, 62. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 359. Internet Archive

nymphæ heraclia

Nymphea heraclia, allusion mythologique: «Nymphæa nata traditur nympha zelotypia erga Herulem mortua,» Pline, XXV, 37. Pline décrit deux espèces de ce dernier: celui dont la fleur est semblable au lis, notre Nymphea alba, L., et celui à fleur jaune qui est probablement notre Nufar luteum, Sm. En disant nénufar et nymphæa, Rableais entend-il marquer qu’il fait la diffférence des deux espèces? Pline mentionne déjà (XXV, 37) les vertus antiaphrodisiaques de la racine de nénufar: «Eos qui biberint eam duodecim diebus coitu geniturâque privari». (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 360. Internet Archive

ferule

Ferula communis, D. C., ombellifère dont la tige servait à fustiger les écoliers.
Invisæ nimium pueris, gratæque magistris
Clara Prometheo munere ligna sumis, dit Martial, X, 62, 10. Et Juvénal, Sat., I, v. 15: Et nos ergo manum ferulæ subduximus. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 360. Internet Archive

Le chou à la vigne

«Pernicialia et brassicæ cum vite odia: ipsum olus quo vitis fugatur, adversum cyclamino… arescit», dit Pline, XXIV, I. «Le chou, disent Ch. Estienne et J. Liébault, ne doit estre planté prés la vigne, ny la vigne prés du chou: car il y a si grand inimitié entre ces deux plantes que les deux plantes en un mesme terroir ayant prins quelque croissance se retournent arrière l’un de l’autre et n’en sont tant fructueuses.» (L’agriculture et maison rustique, nouvelle éd., Rouen, Laudet, 1625, in-4°, l. II. p. 155.) Cette assertion est d’ailleurs d’origine légendaire: d’après une tradition transmise par le scoliaste d’Aristophane (Les Chevaliers), Lycurgue, roi de Thrace, ayant fait détruire les vignes, un cep qu’il allait trancher l’ença tout à coup de ses sarments. Devinant la vengeance de Bacchus, le barbare se mit à pleurer; de ses larmes naquit le chou, remède traditionnel, préventif et curatif de l’ivresse. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 360. Internet Archive

le ail à l’aymant

Légende antique: «La pierre d’aimant n’attire point le fer quant il est frottee d’ail», dit Plutarque en ces Symposiaques (l. II, quest. 7). Cf. ce que Rabelais dit plus loin (l. V, ch. 37) du Scordeon. Une écrivain médiéval, Philippe de Méaières, raconte encore que des nautionniers méridionaux ayant un jour frotté leur boussole, ou calamite, ils perdirent leur direction: car cette «souillure empêche l’aiguille de regarder l’étoile belle, clair et nette» (l’étoile polaire ou tramontane). (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 360. Internet Archive

l’oignon à la veue

«Omnibus etiam [cepæ generibus] odor lacrimosus», dit Pline, XIX, 32. L’oignon renferme du sulfure d’allyle, irritant pour la muqueuse conjonctivale. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 360. Internet Archive

la graine de Fougere, aux femmes enceintes

«Si [filix fœmina] mulieribus gravidis detur, abortum facere, si ceteris, steriles in totum reddere aiunt» (Théophraste, H.P., IX, 20). «Neutra [filix] danda mulieribus, quoniam gravidis abortum, cæteris sterilitatem facit» (Pline, XXVII, 55). — Le πτερὶζ de Dioscoride et Théophraste, blechnon ou Fougére mâle de Pline, est pour Fée notre Polypodium [Polystichum] filix mas, L. Le Θηλνπτερίζ de Théophraste et Dioscoride, Nymphæa pteris ou filix femina de Pline est pour Fée notre Polypodium [asplenium] filix femina, L. La fougère mâle passait jadis pour abortive. On ne lui reconnaît plus que des vertus tænifuges, encore que les propriétés toxiques de la filicine en rendent l’emploi peu recommendable pour la femme enciente. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 360. Internet Archive

la semence de saule aux nonnains vitieuses

«Semen salicis mulieri sterilitatis medicamentum esse constat», dit Pline, XVI, 46. «L’écorce, les feuilles et la semence du Saule sont astringentes et rafrîchissantes, dit Lemery; on en fait prendre la décoction pour arrêter les ardeurs de Vénus». (Dict. les drogues simples, p. 770.) La pharmacopée emploie encore comme antispasmodique le Salix nigra. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 360. Internet Archive

l’umbre de if, aux dormans dessoubs

If, Taxus baccata, L. (Junipéracée) — L’ombrage de l’if est dangereux, dit Dioscoride, surtout quand il est en fleur, ajoute Plutarque: «Ut qui obdormaint sum ea cibumve capiant moriantur», enchérit Pline, XVI, 20. Mais Pena et Dalechamps assurent le contraire, et avec raison. Les observations d’éruption miliaire rapportées en 1789 par Harmand de Montgarni ne semblent pas relever de cette cause. L’if renferme un alcaloïde, la taxine de Marmé, et un glucoside, la taxicatine de Lefebvre. Mail ils ne sont pas volatils; on n’a observé d’empoisonnements que par ingestion de druples chez les enfants ou de feuillage chez les équidés. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 361. Internet Archive

aconite

Aconitum (Jean Lemaire, Ill. des Gaules, I, 20): Aconite (d’Aubigné, IV, 74; Ronsard); Aconit (A. Paré). — Aconitum, genre de Renonculacées qui renferme divers principes toxiques, parmi lesquels des alcaloïdes, aconitine, napelline, etc. L’aconit à fleurs jaunes des Alpes, A. lycoctonum, L. (de λνχοζ, loup, χτείνω, je tue), ou tue-loup, contient un alcaloïde particulier que Goris distingue de l’aconitine sous le nom de lycoctonine. On le mêlait, haché, à une pâtée de viande pour empoisonner les loups et autres animaux maalfaisants: «Pantheras perfricatâ carne aconito, venenum id est, barbari venantur», dit Pline, VIII, 41, et XXVII, 2: «Tangunt carnes aconito, necantque gustatu earum pantheras». (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 361. Internet Archive

pards

Léopard d’Afrique ou panthère (Felis pardus L.) pardalis d’Aristote, pardus de Lucain et de Pline, cf. H.N. VIII, 23: «Pardos, qui mares [pantheræ] sunt, appellant». (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 361. Internet Archive

le flair du Figuier, aux Taureaux indignez

D’après Pline, XXIII, 64, «Caprificus tauros quamlibet feroces, collo eorum circumdata, in tantum mirabili natura compescit ut immobiles præstet.» Cette légende se retrouve dans Plutarque (Quœst. Sympos., 7) et Isidore de Séville (Orig., XVII, 7). Il s’agit ici du figuier sauvage, Ficus carica. L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 361. Internet Archive

la cigue aux oisons

Rabelais a mal lu: c’est l’ortie que Pline (X, 79) accuse de nuire aux oisons: «Pullis eorum [anserum] urtica contactu mortifera». Au reste, la ciguë ne leur serait pas moins pernicieuse. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p.361. Internet Archive

le poupié aux dents

Rabelais a mal lu: «Mobiles dentes stabilit commanducata [porcilaca]» dit au contraire Pline, XX, 81. «Commanducata dentium stupores sedat», écrit aussi Dioscoride, II, 117. Il est à noter que ce sont là vertus attribuées au pourpier cultivé, Portulaca oleracea, L., mais Pline les insère, par erreur, au chapitre de son Porcilaca, peplis ou pourpier sauvage, qui est Euphorbia peplis, L., plante au latex âcre et corrosif. Au reste, le pourpiuer n’a pas plus d’action sur les dents et gencives que les autres salades. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 361. Internet Archive

l’huille, aux arbres

D’après Pline, XVII, 37: «Pix, oleum, adeps inimica præcipue novellis». (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 361. Internet Archive

angine

Angine, angina (Celse) de angere, étrangler. Squinanche, Synanche (Galien) (de σὺν, ἄγχω, étrangler) ou esquinancie, noms sous lesquels les anciens auteurs désignaient les affections suffocantes aiguës de pharynx et du larynx: angines, croup, phlegmons amygdaliens, rétropharyngiens, etc. Ce terme était comme on voit un peu confus: «Nos apoticaires barbiers ne sçachantz aucunement discerner des accidentz qui adviennent en ces parties, lesquels sans rien excepter ilz appellent Squinancie», dit Lisset Benancio, Déclaration des abuz et tromperies qui font les apoticaires, Médicine anecdotique, hist. et littéraire, 1901, p. 302. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 362. Internet Archive

Oxylus

Légend tirée d’Athénée (Banquet, 3, 78). Oxylus, fils d’Orius, eut de sa sœur Hamadryas huit filles qui furent les Hamadryades, et présidèrent à divers arbres. Les noms d’arbres sont dès lors féminins dans l’original. Rabelais, sans y prendre garde, en a tradiuit la majeure partie par des noms masculins, et parfois arbitraires: si l’on retrouve Ampelos dans la vigne, Sikê dans le figuier, Carya dans le noyer, Ptelea dans l’ulmeau ou orme (Hœfer y veut voir un peuplier), par contre Balanos n’est peut-être pas le chêne comme le prétent Rabelais, mais quelque arbre glandifère indéterminé (on a pensé au Myrobalan); et il n’est pas davantage prouvé qu’Orea soit la nymphe du hêtre, comme le veulent les Anciens, ou celle du Fenabrégue que Rabelais endend lui dédier. (Cf. A. Garrigues, A propos d’un passage de la botanique de Rabelais, L’association médicale, october, 1923, p. 219-222). (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 364. Internet Archive

Fenabregue

Corruption du mot provençal Falabreguié. C’est le Lotus arbor des anciens botanistes et notre Celtis australis, L., ou micocoulier. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 364. Internet Archive

grand chirurgien

Allusion aux vertus thérapeutiques de cet arbre. Dioscoride en vante la deuxième écorce contre les derrmatoses, et Pline dit: «Ulmi et folia et cortex vim babent spissandi et vulnera contrahendi». XXIV, 33. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 364. Internet Archive

putrefaction

On voit que Rabelais est encore imbu de la théroie aristotélicienne de la génération spontanée. Quant aux vertus parasiticides du jus de chanver, elles sont invoquées par Pline, XX, 97: «Succus es eo vermiculos aurium et quodcumque animal intraverit, ejicit. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 364. Internet Archive

caillebots

Rabelais a copié Pline, H.N., XX, 23, 97, sans vérification. Il est facile de constater que ni le jus des tiges, ni celui des sommités fructifères du chanvre, retirés par expression, ne donnent avec l’eau le moindre précipité. Ce n’est qu’au cours du rouissage que la fermentation putride des bottes de chanvre rend l’eau des routoirs louche, écumeuse et puante. — Fée pense que dans ce passage, Pline a mêlé plusieurs faits empruntés à Dioscoride, les uns concernant le chanvre, et les autres une plante différente. Il s’agit ici d’une Malvacée dont la décoction est en effet émoilliente et mucilagineuse. (Alathæa cannabinum, L., de l’Europe meridionale.) (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 364. Internet Archive

le podagres sclirrhotiques

Podagre est le nom antique de la goutte: Ποδάγρα χαλοῦμαι, γιγνοένη ποδων ἄγρα. Lucien, Tragopodagra, vers 188.
«On m’appelle podagre parce que je suis une piège.» Ce mot s’applique ici non plus à la maladie, mais au siège de la lésion: les podagres sont les engorgements gotteux du pied.
Sclirrhotique (de σχληρότηζ, dureté), endurci, roide. Ce mot s’est conservé sous la forme sclérotique, comme terme d’anatomie oculaire. Mondeville dit: Sclirotique. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 365. Internet Archive

deseichant sus le mal

D’apres Pline, XX, 97: «Ambustis cruda illinitur, sed sæpius mutatur priusquam arescat». (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 365. Internet Archive

electre

Le mot electrum (ἤλεχτρον des Anciens) désignait: 1° l’ambre jaune ou succin (Pline, XXXVII, 2); 2° un alliage de 4/5 d’or et 1/5 d’argent. (Pline XXXIII, 23). On donna depuis à ce dernier le nom de bas or, or blanc, or d’Allemagne (Du Pinet.) «Cum quinta argenti portio additur ad aurum, eam misturam electrum facticium possumus nominare» (Agricola, De nat. foss., l. VIII). Voir aussi sur l’Electrum ou asèm, alliage naturel d’or et d’argent, Barthelot, Introd. à l’étude de la chimie des anciens de tu moten âge, Paris Steinheil, 1889. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 365. Internet Archive

isiacques

Prêtres d’Isis. Ils étaient, en réalité, d’après Plutarque, De Iside et Osiride, revêtus de lin. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 366. Internet Archive

les arbres lanificques des Seres

Sères, peuple de la Sérique, contrée sise au nord de l’Inde (Thibet? et régions voisines) dont parle Pline: «Seres, lanicio silvarum nobiles. perfusam aqua depectentes frondium canitiem: unde geminus feminis nostris labor redordiendi fila, rursumque texendi.» (VI, 20.) Pline cite ailleurs «Langieras Serum.» (XII, 8.) «Velleraque ut foliis depectant folia Seres», dit aussi Virgile, Géorg., l. II, v. 121.
Les arbres des forêts à laine de Sères — si arbre il y a — étaient sans doute de cotonniers. Cependant Gossellin a prétendu que cette laine si renommée était tiré des chèvres de Thibet. D’autres enfin estiment qu’il s’agit de la soie, produit du Bombyx du mûrier, dont on ne connut que plus tard la véritable origine. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 366. Internet Archive

Tylos

Tylos, île d’Arabie, dont parle Théophraste (H.P., l. IV, ch 9). — «Tylos insula in eodem sinu [Persico] est… ejusdem insulæ excelsiore suggestu lanigeræ arbores alio modo quam Serum… Ferunt cotonei mali amplitudine cucurbitas, quæ maturitate ruptæ ostendunt laanuginis pilas ex quibus vestes pretioso linteo faciunt. Arbores vocant gossympinos.» (Pline, XII, 21.) Lémery a cru retrouver dans le Gossampinus Plinii, le Fromager (Bombax ceyba, L.). Mais la brièveté des fibres du duvet de son fruit (Kapok) l’a rendu (sauf depuis ces derniers temps) impropre à tout usage textile. Mieux vaunt y voir un cotonnier soit Gossypium arboreum, L., avec Fée, soit plutôt, avec de Candolle, G. herbaceum, L. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 366. Internet Archive

le cynes des Arabes

«[Juba tradit]… Arabiæ… arbores ex quibus vestes faciant, cynas vocari, folio palmæ simili». (Pline, XII, 22.) C’est un cotonnier, et, d’après Fée, le Gossypium herbaceum L., form cultivée du G. Stocksii, d’après Masters. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 366. Internet Archive

les vignes de Malthe

Quelque cotonnier? Cicéron (in Verrem, II, 72, IV, 46) mentionne des étoffes ou tapis de Malte, Melitenses vestes. Cf. l. II, ch. VII, n. 16: «blanc comme coton de Malte». (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 366. Internet Archive

verbenicque

Ιερἀ βοτάνη, Diosc., IV, 61; verbenaca, hierabotane, peristereon, Pline XXV, 59. La verveine est une des trente-six herbes magiques énumérées au Livre Sacré d’Hermès Trismégiste; c’était également une plante sacrée chez les Gaulois; les Druides nettoyaient leurs autels avec de petits balais de verveine. La religion romaine en faisait aussi usage, au dire de Pline, et les magiciens l’employaient dans une foule de pratiques. La verveine des Anciens peut se rapporter: la mâle, à notre Verbena officinalis, L., la femelle à notre V. supina, L. Cf. J.-B. L. Bejottes, Le livre sacré d’Hermès Trismégiste et ses trente-six herbes magiques, 1911; et G. Hubert, Des Verbénacées utilisées en matiére médicale, Lechevrel, 1921. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 367. Internet Archive

Dia Cyenes

Dia Cyenes, ou Dia Syenes, ville d’Égypte; terme géographique emprunté aux Commentarii urbani de Volaterra, Lyon, 1532. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 372. Internet Archive

salamander

Salamandra maculosa Laur. (Batraciens Anoures). La légende antique prétendait que la salamandre peut braver les flammes et les éteindre. «Huic tantus rigor, ut ignem restinguat non alio modo qual glacies». (Pline, X, 86.) Dioscoride s’était déjà prononcé contre cette fable: «Salamandra lacertæ genus est, iners, varium, quod frustra creditum est ignibus non uri». (L. II, ch. 54.) Albert le Grand, plus tard, et Rabelais seront de son avis. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 372. Internet Archive

alum de plume

Alumen trichites de Dioscoride, alumen schistos de Pline (XXXV, 52), halotrichum, alumen plumeum, alun de plume, ou sulfate d’alumine naturel fibreux, «en filamens réunis par fasceaux» (Haüy) comme les barbes d’une plume. On le trouvait notamment dans les grottes de l’île de Milo, où Tournefort (Voy. au Levant, I, p. 141) et plus tard Olivier l’ont observé. Pour d’autres commentateurs, le trichites serait l’aminate, et le schistos la fleur d’alun de roche. En tout cas, et même au temps de Tournefort (loc. cit., p. 164), on confondait encore souvent l’amiante avec l’alun de plume. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 373. Internet Archive

enduicte d’alum

Les Anciens confondaient plus ou moins les sels naturels. S’agit-il ici d’alun, ou de quelque autre produit? On peut ignifuger des étoffes et des décors avec une solutuion de six parties de borax et cinq d’acide borique dans cent parties d’eau. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 373. Internet Archive

eonem

Rabelais emprunte ici étourdiment un accusatif de Pline! Eonem est l’accusatif d’eon nom d’un arbre inconnu, inattaquable par l’eau et le feu, cité par Pline, XIII, 39, d’après le naturaliste Alexander Cornelius: «Alexander Cornelius arborem eonem appellavit, ex qua facta esset Argo, similem robori viscum ferenti, quæ nec aqua nec igne possit corrumpi, sicuti nec viscum; nulli alii cognaitam quod equidem sciam.» (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 373. Internet Archive

le guy de chesne

Gui, Viscum album, L., Loranthacée. Commun sur les pommiers, poiriers, peupliers, le guy est assez rare sur le chêne. Aussi le gui de chêne etait-il chez les anciens Gaulois l’objet d’un culte superstitieux. Le chêne porte-gui était réputé incombustible, de même que son parasite. Cf. Pline, XIII, 39. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 373. Internet Archive

Agaric

Agaric blanc, Polyporus officinalis Fries (Basidiomycétes, Polyporées). Ce champignon croît sur les troncs de sapin et de mélèze dans les Alpes et le Dauphiné. Le parasitisme de l’Agaric sur le mélèze est également noté par Séb. Munster et par Belon (De arb. conif., f° 26). bien que ce dernier le dise rare. Lémery réserve à l’Agaric du mélèze le nom d’Agaric femelle. C’est le seul que l’on ait employé et que l’on emploie encore en matière médicale. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 373. Internet Archive

terebinthine

Térébenthine, résine du Térébinthe (Pistacia terebinthus, L.), exploitée jadis à Chio, d’où on l’exportait à Venise. Là, mélangée à la résine du mélèze, elle passait dans le commerce sous le nom de Térébenthine de Venise. «Mitissimæ vero duæ inter eas sunt [resinas], prima terebinthina, larix altera nuncupatur». Galien, De compos. medic. per genera, l. I, c. 12. (Paul Delaunay)

De Compositione Medicamentorum per Genera; Of the compounding of remedies in relation with their genera or On the composition of drugs according to kind.

Google translation: “Two of them are among the mildest [resinas], the turpentine, larch next call.”

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 374. Internet Archive

manna

On appelait manne une liqueur blanche et de saveur sucrée qui se déposait sur les feuilles de certains arbustes. On la dénommait mel aerium parce que le goût en rappelait celui du miel et aussi parce qu’elle avait une origine analogue à celle du miel qui dans les idées du temps était récolté, et non fabriqué, par les abeilles. Cf. Gilson, op. cit., p. 87. Il s’agit ici de la manne, dite de Briançon, de qualité médiocre et qui exsude des feuilles du mélèze, Larix europæa. (Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 374. Internet Archive

larrix

Larix europæa, D. C., mélèze. (Conifère, Abiétinée.) Larix, dit Pline, «nec ardet, nec carbonem facit, nec alio modo ignis vi consumitur quam lapides.» (XXVI, 19.) «Flammam ex igne non recipit nec ipse potest per se ardere», dit Vitruve. (II, 9.) C’est là pure légende. Belon (De arb. conif., f° 24, r°) dit que le mélèze est combustible. A la vérité c’est un bois dur, résistant à l’immersion, aux intempéries, mauvais bois de chauffage parce qu’il pétille et lance des éclats, mais on le peut réduire en charbon de bonne qualité. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 374. Internet Archive

myrrhe

Gomme résine d’une térébinthacée Balsamodendron Ehrenbergianmum, Berg. qu’Olivier identife au B. opobalsamum, Kunt. Bailon prétend que la myrrhe du commerce provient encore en partie du B. Kataf, Kunt. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 376. Internet Archive

encent

Encens ou oliban, gomme résine fournie par des Térébinthacées-Bursérées du genus Boswellia, en particulier B. Carteri, Biron. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 376. Internet Archive

ebene

Bois fourni par diverses Ébénacées, surtour Diospyros ebenum, L., plaqueminier. (Paul Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 376. Internet Archive

Comment frere Jan joyeusement conseille Panurge

«Ne me allguez poinct l’Indian tant celebré par Theophraste, Pline et Athenæus, lequel, avecques l’ayde de certaine herbe, le faisoit en un jour soixante de dix fois et plus.»

[Prodigiosa sunt quae circa hoc tradidit Theophrastus, auctor alioqui gravis, septuageno coitu durasse libidinem contactu herbæ cujucdam, cujus nomen genusque non posuit.» Pline, H. N., 26.63. — Cf .Théophraste, «de herba ab Indo quodam allata, qua qui usi feurint septuageno coire possent », Hist. plant., 9,20, et Athénée, I, § 32. (Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 211. Internet Archive

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. introduction. Internet Archive

Posted 6 December 2017. Modified 12 April 2018.

Cannabis

Cannabis


Notes

Cannabis

Cannabis
Deutsch: Gebauter Hanf (Cannabis sativa L., Fam. Urticaceae) im Wiener Dioskurides, fol. 167 verso. Nach der Beschreibung auf Blatt 168 recto dient die Pflanze als Rohmaterial für Stricke, ihre Früchte wirken abtreibend. Hilft gegen Ohrenleiden.
English: Illustration from the Vienna Dioscurides. Arabic words at left appear to be qinnab bustani قنب بستاني or “garden hemp”

Dioscurides, Pedanius (c. 40-90 AD), Der Wiener Dioskurides. Codex medicus Graecus 1 der Österreichischen Nationalbibliothek. (Vienna Dioscorides, ca. 515 AD). Graz: Akademische Druck- und Verlagsanstalt, 1999. fol. 167 verso.

Canapus

Canapus
Canapus [cannabis]. Peter Schöffer, [R]ogatu plurimo[rum], 1484

Schöffer, Peter (ca. 1425–ca. 1502), [R]ogatu plurimo[rum] inopu[m] num[m]o[rum] egentiu[m] appotecas refuta[n]tiu[m] occasione illa, q[uia] necessaria ibide[m] ad corp[us] egru[m] specta[n]tia su[n]t cara simplicia et composita. Mainz: 1484. Botanicus

Canapis

Canapis

Meydenbach, Jacob, Ortus Sanitatis. Mainz, Germany: 1491. 39v. University of Cambridge Digital Library

1547

Cannabis
Entry for Cannabis

Ruel, Jean, De medicinali materia, libri sex [Dioscorides]. Lugduni (Lyon): Theobeldum Paganum, 1547. p. 298. Internet Archive

Chanvriers

Chanvriers
Les chanvriers des bords du Rhin — La récolte (the harvest)

Loiseau, Léon, “Les chanvriers du Rhin”. G. Lallemamnd, illustrator. L’illustration: journal universel, v. 36, 1860. p. 356. Hathi Trust Digital Library

Cannabis (hemp) in Pliny

There remain the garden plants of the fennel-giant class, for instance fennel, which snakes are very fond of, as we have said, and which when dried is useful for seasoning a great many dishes, and thapsia, which closely resembles it, of which we have spoken among foreign bushes, and then hemp, which is exceedingly useful for ropes. Hemp is sown when the spring west wind sets in; the closer it grows the thinner its stalks are. Its seed when ripe is stripped off after the autumn equinox and dried in the sun or wind or by the smoke of a fire. The hemp plant itself is plucked after the vintage, and peeling and cleaning it is a task done by candle light. The best is that of Arab-Hissar, which is specially used for making hunting-nets. Three classes of hemp are produced at that place: that nearest to the bark or the pith is considered of inferior value, while that from the middle, the Greek name for which is ‘middles’, is most highly esteemed. The second best hemp comes from Mylasa. As regards height, the hemp of Rosea in the Sabine territory grows as tall as a fruit-tree.

Pliny the Elder (23–79 AD), The Natural History. Volume 5: Books 17–19. Harris Rackham (1868–1944), translator. Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 1950. 19.56. Loeb Classical Library

Chanvre

Comme chesnes, ormes, fresnes, noyers, yfz, cedres, vignes, aubespines, qui portent le fruict aussi gros que prunes de damas, & aultres arbres: soubz les quels croist de aussi beau chanvre que celuy de France, qui vient sans semence ny labour.

Cartier, Jacques (1491–1557), Bref recit et succincte narration de la navigation faite en 1535 et 1536 par le capitaine Jacques Cartier aux iles de Canada, Hochelaga, Saguenay et autres. Paris: 1545. Bibliothèque nationale de France

chanvre

CHANVRE, s. m. (Hist. nat.) cannabis, genre de plante à fleurs sans pétales, composée de plusieurs étamines soûtenues sur un calice, & stérile, comme l’a observé Cæsalpin. Les embryons sont sur les plants qui ne portent point de fleurs; iis deviennent des capsules qui renferment une semence arrondie. Tournefort, Inst. rei herb.

On connoît deux sortes de chanvre, le sauvage, & le domestique.

Le sauvage, cannabis erratica, paludosa, sylvestris, Ad. Lobel. est un genre de plante dont les feuilles sont assez semblables à celles du chanvre domestique, hormis qu’elles sont plus petites. plus noires, & plus rudes; du reste cette plante ressemble à la guimauve, quant à ses tiges, sa graine, & sa racine.

Le chanvre domestique dont il s’agit ici, est caractérisé par nos Botanistes de la maniere suivante.

Ses feuilles disposées en main ouverte naissent opposées les unes aux autres: ses fleurs n’ont point de pétales visibles; la plante est mâle & femelle.

On la distingue donc en deux especes, en mâle & en femelle; ou en féconde qui porte des fruits, & en stérile qui n’a que des fleurs; l’une & l’autre viennent de la même graine,

Le chanvre à fruit, cannabis fructifera Offic. cannabis sativa, Park. C.B.P. 320. Hist. oxon. 3. 433. Rau, hist. 1. 158. synop. 53. Boerh. Ind. A. 2. 104. Tournef. inst. 535. Buxb. 53. cannabis mas. J. B. 3. P. 2. 447. Ger. emac. 708. cannabina facunda, Dod. pempt 535.

Le chanvre à fleurs, cannabis florigera, Offic, cannabis erratica, C. B. P. 320. 1. R. H. 535, cannabis famina, J.B. 32. 447. cannab. sterilis, Dod. pemp. 535.

Didrot, Denis (1713-1784), Encyclopédie, ou Dictionnaire des sciences, des arts et des métiers. d’Alembert Jean le Rond (1717–1783), editor. Paris: 1751-72. 3:147. ARTFL Encyclopédie Project

chanvre

Plante dioïque qui porte le chènevis, et de laquelle on tire une filasse abondante. Cueillir, faire rouir, tiller ou teiller, broyer le chanvre. La filasse du chanvre. Fil, toile, corde de chanvre. Fig. Cravate de chanvre, la corde qui sert à pendre un homme. Il mérite une bonne cravate de chanvre. On lui passera au cou une cravate de chanvre.

La Fontaine a fait chanvre du féminin : Il arriva qu’au temps que la chanvre se sème, Fabl. I, 8. Le genre de ce mot a été longtemps incertain ; plusieurs provinces le font encore féminin.

Berry, chanbe, s. f. et la chanvre, et aussi la charbe ; norm. cambre ; picard, canve, s. f. ; wallon, chène ; anc. wallon, chaisne, chainne ; rouchi, kame, kéme ; Saintonge, charve ; provenç. cambre, carbe, cambe, et aussi canebe, canep ; catal. canam ; espagn. cáñamo ; portug. cánhamo ; ital. cánapa ; du latin cannabis et cannabus. Les formes cavene en ancien français et canebe en provençal supposent une faute d’accent dans quelques contrées romanes où l’on disait cannábis au lieu de cánnabis.

Littré, Émile (1801–1881), Dictionnaire de la langue française. Paris: Hachette, 1872-1877. Dictionnaire vivant de la langue française

Chanvre

Chanvre. s. m. et f., plante herbacée dont la graine est connue sous le nom de chènevis:

Mas grosse cemise de kenve
Pour la soie qu’est mole et tenre.
(Chrest., Percev., 2357.)

Caneve. (Xiie s., ap. Tailliar, p. 21.) Impr., cavene.

Chainvle. (S. Graal, B. N. 2455, fo 123 ro.)

Files de chanvre ne doient noient. (Est. Boil., Liv. des mest,. 2o p., II, 13.)

Et si doit il faire semer en la curtillage canbre affaire cordex. (Tr. d’econom, rur,. XIIIe s., c. 7.)

Par dessus n’ot o’un drap de canvne. (del ursurier, B. N. 15212, fo 132 vo.)

Godefroy, Frédéric (1826–97), Complément du dictionnaire de l’ancienne langue française. et de tous ses dialectes du IXème au XVème siècle. Paris: Vieweg, Libraire-Éditeur, 1895-1902. s.v. chanvre. Lexilogos – Dictionnaire ancien français

Cannabis sativa

Famille 17. ― Urticacées [ Urticaceae ].
2. Cannabis Linné. ― Chanvre.
1. Cannabis sativa Linné. — Chanvre cultivé. — Chanvre. — (Hemp).
— Feuilles (longueur 8-16 cm). Floraison estivale. Autour des habitations. Général, sauf dans les parties froides du Québec. Naturalisé d’Eurasie.

Les pieds staminés sont généralement plus petits que les pieds pistillés. Par une singulière méprise, dont il y a nombre d’exemples, ce sont les pieds pistillés que l’on appelle chanvre mâle, et vice versa. Le chanvre est cultivé pour les fibres de son écorce, qui fournissent les meilleures toiles à voiles et les meilleurs cordages de marine. La graine (chènevis), dont les volailles sont très friandes, fournit une huile siccative employée dans la peinture.

Enfin, les feuilles renferment un suc narcotique qui sert en Orient à la fabrication du haschich, que l’on mâche pour se procurer une espèce d’ivresse peuplée de rêves délicieux.

Marie-Victorin, Frère (1885–1944), Flore Laurentienne. Montréal: Imprimerie de La Salle, 1935. p. 173. Flore Laurentienne

chanevaz

canevas, canavace, canefas, canevace, canevaz, canevesce, canewas; canvaç, canvais, canveis, canvas; chanevaz; kanevas, kanevasce, kanevaz
s. canvas (material): carentivillas: canavaces TLL ii 149; deuz aunes de canevace King’s Bench iv 156; en une bage de kanevas Sel Bills Eyre 43;
piece of canvas: fetes le prendre (=squeeze) parmy un kanevaz Five Med MSS 151.E357;
canvas covering: un matresce, une canevesce de yndecarde Northern Pet 116; blanketz, lincheux […] et un large canvas de chemvre Man lang ANTS 5.24; trois paire de chauces et un canevace pur son lit’  PRO E101/395/2/43; un canvas de cha[a]nvere Fr Voc 127;
wool-pack: que tieu canevace ensemblement ové lor corners lor soient alloués Stats i 368 xix;

a. hempen, hemp-coloured: chanevaz (vars. canevas, canevaz) , ceo est nent ben rosaz Glan lex 46D; S’il (=bird of prey) est canevaz, c’est ne bien russet ne bien blanc Rom 15 280
→ canevel

Anglo-Norman Dictionary. 2014. Anglo-Norman Dictionary

hempe

hempe, hemp (hemyp; henep; hennpe; hanep)
[FEW:  ∅; Gdf:  ∅; GdfC:  ∅; TL:  ∅; DEAF:  ∅; DMF:  ∅; TLF:  ∅; OED: hemp n.; MED: hemp n.; DMLBS:  ∅]

s. (M.E.) (bot.) hemp, chanvre: le tendrun de warence .i. madir, le tendrun de caumbre .i. hennpe, le tendrun de rounce .i. bremmyl  Pop Med 41; canabs: caumbre, henep  TLL i 158; cannabum: conwre, hemyp  TLL ii 61; canabs: cambre, hanep  TLL ii 160; Pernet turbentyne .i. kemplemore […] milfoyl, gaukesoure, pympurnelle, hempe, verveyn  Five Med MSS 88.S54;

 the cortical fibre of hemp, used for making cordage, and woven into stout fabrics: xlv. strykes de hempe, iiijd. OED hemp.
[vcd]

Anglo-Norman Dictionary. 2014. Anglo-Norman Dictionary

Posted 20 September 2017. Modified 22 December 2020.

A Plutarchean key to the Tiers Livre

A Plutarchean key to the Tiers Livre

This article originally appeared in Sixteenth Century Journal[1]

Rabelais’s Tiers Livre turns on a series of questions posed by Plutarch in the dialogue The Oracles at Delphi no longer given in verse[2]: “if one ought to marry, or to start on a voyage, or to make a loan.”

The Tiers Livre is dominated by Panurge’s agonization over whether or not to marry. The intellectual struggle is preceeded by an argument between Panurge and Pantagruel about whether or not to borrow money. The book ends with the royal household equipping for a voyage in search of the Oracle of the Bottle, from whom Panurge seeks a solution.

The Tiers Livre departs from Rabelais’ earlier books. Concern shifts from the ribald adventures of the gigantic royal family in Pantagruel and Gargantua, to everyday matters, to “a world more akin to real life,” as Screech notes. “This change is emphasized by the conscious humanism of the first chapter of the Tiers Livre, with its sustained indebtedness to Plutarch — from now on a major influence in Rabelais’ art and thought.” [Screech]

Plutarch’s influence is apparent in Rabelais’ first book. In Gargantua’s didactic letter to Pantagruel, the old king wrote, “voulentiers me délecte à lire les Moraulx de Plutarche.” [Rabelais] Gargantua extolled to the heavens the instauration of learning, especially the revival of Greek studies, and he placed the Morals on par with the marvellous works of Plato, Pausanias, and Athenaeus.

Gargantua’s delight in Plutarch compensated for the trouble of learning Greek, a linguistic ability suspected in the sixteenth century as an inducement to heresy (Rabelais’ Greek texts were temporarily confiscated during his noviatiate in Poitou). Knowledge of Greek opened sections of the Morals not then available in translation. Among the treatises awaiting the reader of Greek was the dialogue investigating the nature of prophecy, of special interest to Rabelais during the writing of the Tiers Livre, a book concerned with prophecy in many of its senses. [Plattard]

Plutarch, a priest at Apollo’s oracle at Delphi, wrote The Oracles at Delphi no longer given in verse near the end of his life. The dialogue is Plutarch’s apology for the oracle, which was then enoying a brief flourish after centuries of decline. Theon, a priest who leads the dialogue, defends the oracle, especially against the criticism that since the priestess no longer prophesizes poetically, then the god must have deserted the shrine. Acknowledging that the oracle’s devotees were once inspired to poetry, Theon explains that such omens were suitable for a time when personal temperaments were naturally poetic, and when even history and philosophy were expressed in verse. In addition, poetry gave the advantage of vagueness, double entendre, and indirect statement, strategies necessary when dealing with kings and tryants who might have harmed the god’s assistants if unfavorable oracles had been bluntly proclaimed.

Theon is content with the settled conditions of peace and tranquillity prevalent during his lifetime. In the absence of wars or maladies requiring unusual remedies, Theon concludes there is no reason for “epic versifications, strange words, circumlocutions and vagueness.” The god adapts the language to suit the times: “When there is nothing complicated or secret or terrible, but the interrogations are on slight and commonplace matters, like the hypothetical questions at school: if one ought to marry, or to start on a voyage, or to make a loan [. . .] to clothe such things in verse, to devise circumlocutions, and to foist strange words upon inquiries that call for a simple short answer is the thing done by an ambitious pedant embellishing the oracle to enhance his repute.” [Plutarch]

These mundane concerns, fit questions for debating class, are the three subjects to which Rabelais devotes the philosophic Tiers Livre, written after an 11 year hiatus.

Rabelais’ lifetime was a tense and troubled period. Militant religious reform flared up with Luther, Zwingli, Calvin, and a host of others. Twenty-two heretics were burned at the stake in Paris between November 1534 and January 1535 in reponse to the affaire des placards, when posters attacking the idolatry of the Mass were strewn about the streets of Paris. In 1545 royal troops slaughtered thousands of Waldensians in southeastern France. At Cabrieres, after the men were dispatched, the women were locked in a granary and burnt alive. In 1546, the year the Tiers Livre was published, Etienne Dolet was hanged and burnt for publishing a dialogue which denied the immortality of the human soul.

Rabelais was in the midst of the religious controversy. His espousal of peaceful reform within the Church earned him the enmity of both the hyperorthodox Catholics and the zealous reformers. Although the Tiers Livre was printed with the privilege of King François I and dedicated to Queen Margaret of Navarre, the book was almost immediately condemned by the Sorbonne. Rabelais fled Paris, as he had fled in 1533 after the censure of Pantagruel, and in 1535 after that of Gargantua. In 1553, the year Rabelais died, Calvin included him on a list of impious writers, “Curs who assume the attitudes of comedy in order to enjoy greater freedom to vomit their blasphemies.” [Screech, page 325.]

Rabelais’ observations and opinions forced him to “devise circumlocutions, and to foist strange words upon inquiries that call for a simple short answer.” His actions were not those of “an ambitious pedant embellishing the oracle to enhance his repute,” but rather “strategies for dealing with powerful kings and tyrants.”

Notes

M.A. Screech, Rabelais, Ithaca, NY: Cornell University Press, 1979, p. 224.

François Rabelais, Pantagruel, ed. V.L. Saulnier, Textes Litteraires Français, Geneva: Droz, 1965), p. 45 (Ch. 8).

Jean Plattard, L’Oeuvre de Rabelais, Paris: 1969, pp. 233, 242.

Plutarch, The Oracles at Delphi no longer given in verse, in Plutarch’s Moralia, 5, trans. Frank Cole Babbit, Loeb Classical Library, 306, Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1936, p. 339 (408C).

2 January 1999


1. Swanson, James L., “A Plutarchean key to the Tiers Livre”. The Sixteenth Century Journal, Vol. 17, No. 2 (Summer, 1986), 1986.

2. Plutarch (c. 46–120 AD), The Oracles at Delphi no longer given in verse. Moralia, Volume V. Frank Cole Babbitt (1867–1935), translator. Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 1936. p. 337. Loeb Classical Library


Notes

The E at Delphi

“For it is, as the Delphians assume,”—and on this occasion Nicander, the priest, spoke for them and said, “the figure and form of the consultation of the god, and it holds the first place in every question of those who consult the oracle and inquire if they shall be victorious, if they shall marry, if it is to their advantage to sail the sea, if to take to farming, if to go abroad.”

[Cf. the long list of questions thus introduced in Hunt and Edgar, Select Papyri (in the L.C.L.), i. pp. 436-438 (nos. 193-195)]

Plutarch (c. 46–120 AD), The E at Delphi. Moralia, Volume V. Frank Cole Babbitt (1867–1935), translator. Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 1936. p. 208. Loeb Classical Library

The Oracles at Delphi

“For my part, I am well content with the settled conditions prevailing at present, and I find them very welcome, and the questions which men now put to the god are concerned with these conditions. There is, in fact, profound peace and tranquillity; war has ceased, there are no wanderings of peoples, no civil strifes, no despotisms, nor other maladies and ills in Greece requiring many unusual remedial forces. Where there is nothing complicated or secret or terrible, but the interrogations are on slight and commonplace matters, like the hypothetical questions in school: if one ought to marry, or to start on a voyage, or to make a loan; and the most important consultations on the part of States concern the yield from crops, the increase of herds, and public health—to clothe such things in verse, to devise circumlocutions, and to foist strange words upon inquiries that call for a simple short answer is the thing done by an ambitious pedant embellishing an oracle to enhance his repute.”

Plutarch (c. 46–120 AD), The Oracles at Delphi no longer given in verse. Moralia, Volume V. Frank Cole Babbitt (1867–1935), translator. Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 1936. p. 337. Loeb Classical Library

Pantagruel refers to Plutarch, Pliny

Comment Pantagruel conseille Panurge prevoir l’heur ou le malheur de son mariage par songes.

Chapitre XIII.

Or puys que ne convenons ensemble en l’exposition des sors Virgilianes, prenons aultre voye de divination. Quelle? (demanda Panurge), Bonne, (respondit Pantagruel) antique, & authenticque, c’est par songes. Car en songeant avecques conditions les quelles descripvent Hippocrates lib., Platon, Plotin, Iamblicque, Synesius, Aristoteles, Xenophon, Galen, Plutarche, Artemidorus Daldianus, Herophilus, Q. Calaber, Theocrite, Pline, Atheneus, et aultres, l’ame souvent prevoit les choses futures.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Le Tiers Livre des Faicts et Dicts Heroïques du bon Pantagruel: Composé par M. Fran. Rabelais docteur en Medicine. Reueu, & corrigé par l’Autheur, ſus la cenſure antique. L’Avthevr svsdict ſupplie les Lecteurs beneuoles, ſoy reſeruer a rire au ſoixante & dixhuytieſme Liure. Paris: Michel Fezandat, 1552. Ch. 13. Les Bibliotèques Virtuelles Humanistes

Swanson, James L., “A Plutarchean key to the Tiers Livre”. The Sixteenth Century Journal, Vol. 17, No. 2 (Summer, 1986), 1986.

Posted 8 April 2017. Modified 30 December 2017.

Piémont

Piémont

Le Piémont est une région du nord-ouest de l’Italie. Le Piémont tire son nom de sa situation géographique, au pied des Alpes. Traversé par le Pô, son chef-lieu est Turin[1].

References in the Le Tiers Livre:

that kind of tree, which you see among the mountains of Briançon and Ambrun,

the good agaric,


1. Wikipédia (Fr.). Wikipédia


Notes

Piémont

Piémont

Wikipédia (Fr.). Wikipédia

Turin

Turin

Wikipédia (Fr.). Wikipédia

Le Gouestre

Le Gouestre. Desprez, Recueil de la diversité des habits (1564)
Si as esté au pays de Piedmont,
Par ce pourtrait tu pourras recognoistre,
Qu’en y allant & traversant les Monts
Tu as peu voir de semblable Gouestre.

[Le Gouestre: homme à goître du Piémont ]

Desprez, François (1525-1580), Recueil de la diversité des habits. qui sont de present en usage, tant es pays d’Europe, Asie, Affrique, & Isles sauvages, Le tout fait apres le naturel. Paris: Richard Breton, 1564. f. 043. Bibliothèque nationale de France

Rabelais et la morte de Guillaume du Bellay

On sait que Rabelais avait suivi à Turin Guillaume du Bellay, seigneur de Langey, loraque celui-ci fut chargé d’exercer, par intérim, en l’absence du maréchal d’Annebault, les fonctions de lieutenant-général du roi en Piémont. Rabelais séfourna donc au delà des Alpes du début de 1540 jusqu’à la fin de 1542; il assistait le sieur de Langey en qualité de médicin et it était son intermédiaire auprès d’humanistes comme Jean de Boyssonné, Guillaume Bigot, et de l’évêque Guillaume Pellicier, ambassadeur du Roi. Son séjour à Turin a été raconté en détail par M. Heulhard [Arthur Heulahard, Rabelais, ses voyages en Italie, son exil à Metz, Paris, 1891, pp. 93-184], et nous n’avons rien trouvé à ajouter à ce qu’il a dit.

En decembre 1542, Guillaume du Bellay, se sentant mortellement atteint du mal qui le minait depuis longtemps, obtint son congé et malgré l’hiver, se mit en route vers la France. Rabelais le suivit avec une nombreuse escorte d’amis et de serviteurs, dont il nous a laissé en partie les noms. Il assista à la mort de son maître, qui se produisit à Saint-Symphorien-en-Laye, près de Tarare, le 9 janvier 1543 [Livre III, chapitre xxi, et livre IV, chapitre xxvii].

Bourrilly, Victor-Louis (1872–1945), “Rabelais et la mort de Guilliaume du Bellay, seigneur de Langey (9 janvier 1543).” In Revue des études Rabelaisiennes. Tome 2. Paris: Honoré Champion, 1904. p. 51. Bibliothèque nationale de France

Stratagèmes

Tandis que F. Juste réimprimait les deux romans rabelaisiens [1542], Sébastien Gryphe publiait les Stratagèmes, c’est-à-dire prouesses et ruses de guerre du pieux et tres celebre chevalier de Langey, au commmencement de la tierce guerre Cesarienne, chronique latine de Rabelais, traduite en français par Claude Massuau, un familier du gouverneur de Piémont. Ce témoignage d’admiration de son médecin a été perdu.

Lazard, Madeleine, Rabelais l’humaniste. Paris: Hachette, 1993. p. 82.

Turin

Le séjour à Turin, où Rabelais s’occupait de médecine, de botanique, de lettrres anciennes, semble avoir été heureux. Son oeuvre en garde bien des souvenirs: Description de plantes de la région (au Tiers Livre, chap. LII), mention des quatre bastions de Turin (au Quart Livre), allusions aux travaux de fortifications entrepris par Langelais, épisode de la colonisation de la Dipsodie (au Tiers Livre) et de celle des Papefigues (au Quart Livre). La mémoire de Langey devait rester vivant dans l’esprit de Rabelais, qui témoigna toujours de son admiration pour la foi du gouverneur, ses aptitudes dans le domaine de l’action et de la pensée.
Après 1543, on perd toute trace de Rabelais jusqu’à la publication du Tiers Livre. Poursuivit-il ses pérégrinations? In ne toucha jamais les revenus légués par Langey, dont la succession fut devorée pas ses créanciers. Le 30 mai 1543 mourait son premier protecteur, Geoffroy d’Estissac.

Lazard, Madeleine, Rabelais l’humaniste. Paris: Hachette, 1993. p. 83.

Chronology

1539 Accompanies Guillaume du Bellay, now Governor of Piedmont, to Turin. The first of several visits over the next 3
years.

1542 Publication of the revised editions of Gargantua and Pantagruel. Rabelais mentioned as a beneficiary in Guillaume du Bellay’s will.

1543 Rabelais is present at the death of Guillaume du Bellay. The same year, death of Geoffroy d’Estissac. The Sorbonne includes Gargantua and Pantagruel on its list of censored books.

O’Brien, John, The Cambridge companion to Rabelais. Cambridge, UK: Cambridge University Press, 2011. Cambridge University Press

Piémont

Le Piémont est une région du nord-ouest de l’Italie. Le Piémont tire son nom de sa situation géographique, au pied des Alpes. Traversé par le Pô, son chef-lieu est Turin.
Le territoire qui correspond au Piémont d’aujourd’hui fut habité par des populations d’origine celto-ligure, qui ont été soumises à la culture romaine depuis le iie siècle avant notre ère. De nombreuses villes piémontaises conservent d’importantes traces de l’époque romaine. Le Piémont a été, à plusieurs reprises, ravagé lors d’incursions des tribus germaniques et, pendant le Haut Moyen Âge, a été une liaison entre le royaume des Lombards et celui de Bourgogne principalement en raison du col du Mont-Cenis. En 1418, à la mort de Louis de Piémont et l’extinction de la branche de sa famille, la principauté du Piémont revient au duc de Savoie, lequel a la faveur de l’empereur et représente, pour celui-ci, une opposition fiable au parti guelfe. Dès 1494, le Piémont est embrasé par les guerres d’Italie. Dans la première moitié du xvie siècle, le pays devient le lieu de batailles entre des armées étrangères, ce qui bloque la vie culturelle. Avec le retour du duché de Savoie et le déplacement de la capitale de Chambéry à Turin en 1563, commence une nouvelle époque au cours de laquelle le sentiment national piémontais devient toujours plus fort.

Wikipédia (Fr.). Wikipédia

Guerres d’Italie

Les guerres d’Italie sont une suite de conflits menés par les souverains français en Italie au cours du xvie siècle pour faire valoir ce qu’ils estimaient être leurs droits héréditaires sur le royaume de Naples, puis sur le duché de Milan.
Le royaume de Naples, jusqu’en 1442, est aux mains de la maison d’Anjou, maison cadette des Capétiens. À cette date, l’Aragon avec le roi Alphonse V en prend le contrôle. La maison d’Anjou essaie alors sans relâche d’en reprendre possession. Son dernier représentant, René d’Anjou meurt en 1480 : ses droits sur le royaume de Naples passent alors au royaume de France, où règne Louis XI, puis, à partir de 1483, Charles VIII.
Charles VIII doit faire d’importantes recherches dans les archives pour prouver le bien-fondé de ses prétentions, d’autant plus que la maison d’Anjou a perdu ses possessions napolitaines en 1442. Ce legs comprend aussi le royaume de Jérusalem, qui sera occupé par les mamelouks jusqu’en 1517. Trois traités diplomatiques assurent à la France la neutralité de l’Espagne par le traité de Barcelone en 1493 (Ferdinand II d’Aragon récupère le Roussillon et la Cerdagne), de l’Angleterre par le traité d’Étaples en 1492 et de l’empereur Maximilien par le traité de Senlis en 1493. Dans ces derniers accords, Charles VIII renonce à la Franche-Comté, dot de l’ancienne fiancée du roi Marguerite d’Autriche, mais que Maximilien a déjà récupérée.
En 1486, certains barons du royaume de Naples, restés fidèles aux Angevins, se révoltent. Vaincus ils se réfugient en France. Les monarques français vont alors essayer de faire valoir leurs droits pendant près de 60 ans.
Charles VIII est en outre incité à se rendre en Italie par Ludovic le More, tuteur du duc de Milan Jean Galéas Sforza. Ludovic le More est inquiet de la rupture possible de l’équilibre en Italie : l’alliance formée dès 1467 par Florence, Milan et Naples, pour lutter contre la puissance vénitienne, bat de l’aile et Pierre l’Infortuné, le successeur de Laurent le Magnifique, se rapproche du royaume de Naples.
En outre, le projet de Charles VIII est discrètement soutenu en Italie même par une faction, à la tête de laquelle se trouve “le cardinal Giuliano della Rovere le futur Jules II, [qui] comptait sur l’appui des Français pour faire déposer le pape régnant Alexandre VI Borgia.”

Wikipédia (Fr.). Wikipédia

Posted 15 March 2017. Modified 11 September 2020.

Alchemy

Alchemy

Rabelais obscured the identity of Pantagruelion, as an alchemist hides the makeup of his philosopher’s cojones, or a distiller instils the water of life into a mason jar.


Notes

Alchemist squaring the circle

Alchemist squaring the circle
Squaring the circle to make the sexes one whole. From Michael Maier, Atalanta Fugiens, 1617.

Crosland, Maurice P. (1931–), Historical Studies in the Language of Chemistry. New York: Dover, 1978.

certaine espèce de Pantagruelion peut estre par feu consommée

Rabelais en 1552 ajoute une réference à l’eon et au chêne dont fut construite la célèbre nef Argo. Ces additions explicitent le dessein de Rabelais dans ce dernier chapitre.

Il n’est pas impossible qu’eon doive être pris dans un sens symbolique. K. Baldinger, «Eon, plante énigmatique chez Rabelais, et le Pantagruélion», Études rabelaisiennes, XXIX, 1993, p. 139-144, a rapprochée le mot d’eon (chacune des puissances éternelles émanées de l’être suprême et par lesquelles s’exerce son action dans le monde, selon Balentin et les gnostiques [Trévous, 1721]) du grec αίών, «l’esprit du monde, l’éternité». Selon lui, p. 144, Rabelais devait rattacher le terme à aeon «d’autant plus que cette interprétation coïncidait parfaitement avec l’essence de sa pensée et le sens profond du pantagruélion.».

La référence à la nef Argo est en relation avec la lecture alchimique de de la conquête de la Toison d’or que Rabelais donne dans le Quart livre (voir la Notice de cette œuvre, p. 1464). Par ailleurs, le pantagruélion n’est pas seulement le lin-chanvre suggéré par les descriptions botaniques du chapitre XLIV. Ce chapitre porte sue les vertus de pantagruélion asbeste. Dans Gargantua («la pierre dit ἁσβεστοζ»; voir V, p. 19 et n. 22; ici, p. 510 et n. 6), l’asbeston est une pierre, vraisemblablement l’amiante. Les Ancien s’en servaient pour faire des lincuels incombustibles que recueillaient la cendre des morts. Elle est pour les alchimistes le nom qu’ils donnent à leur pierre dans la mesure où elle résiste aux atteintes du feu (voir n. 4, p. 400). L’incombustibilité est ici la particularité essentielle du pantagruélion; dans la liste des elements incombustibles qu’il surpasse dans son excellence — salamandre, alun de plomb, éon, mélèze —, il est dit que ce dernier qu’il pourrait être digne d’être vrai pantagruélion. La blancheur du pantagruélion est aussi soulignée. Or, l’incombustibilité et la blancheur sont les caractéristiques mêmes de la matière des alchimistes après la putrification, la matière ayant alors «acquis un degré de fixie que le feu ne sçauroit detruire» (ibid, p. 58). Derrière le pantagruélion, Rabelais entend donc aussi la pierre philosophale, utilisant comme dans Thélème les ressources de l’art stéganographique (voir la Notice de Gargantua, p. 1042), proposant ainsi comme dans l’énigme en prophétie des objects différents à la sagacité de son lecteur.

La lecteur alchimique explicitée ici pour le pantagruélion appelé asbeston autorise peut-être certains rapprochements dans les chapitres précédents. Les adeptes ont-ils pu être tentés, derrière la pantagruélion vert, de distinguer le lion vert, matière employée pour le magistère des sages?

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Œuvres complètes. Mireille Huchon, editor. Paris: Gallimard, 1994. p. 509, n. 4.

Posted 14 March 2017. Modified 2 July 2018.

Rabelais and Guillaume du Bellay

Rabelais and Guillaume du Bellay

Some relationship to Piémont, a recurring allusion in these chapters.

Guillaume du Bellay, seigneur de Langey (1491–1543), was a renowned soldier and chevalier in the court of François I, the king of France from 1515 to 1547. Du Bellay was an author of history, in Latin and French; he undertook numerous diplomatic and military missions for the king, including conducting François back to France after the king’s capture and imprisonment by Charles V, king of Spain and emperor of the Holy Roman Empire.

Langey avait le corps tout cassé, et les membres perclus, par suite de ses fatigues à l’armée.

Du Bellay’s final mission was to serve as governor of Turin in Piédmont, then occupied by France. Rabelais served as his physician and secretary, and was at his bedside when the ill du Bellay died on his return to France.

Nous (dist Epistemon) en avons naguières veu l’experience on decès du preux & docte chevalier Guillaume du Bellay, lequel vivant, France estoit en telle felicité, que tout le monde avoit sus elle envie, tout le monde se y rallioit, tout le monde la redoubtoit. Soubdain après son trespas elle a esté en mespris de tout le monde bien longuement. [Quart Livre]

Rabelais published the Tiers Livre three years after the decease of the seigneur. It would seem much of the book was written while Rabelais was in the service of du Bellay.


Notes

Guillaume du Bellay

Guillaume du Bellay

Thevet, André (1516–1590), Pourtraits et Vies des Hommes Illustres. 1584.

Guillaume du Bellay

Guillaume du Bellay
Portrait de Guillaume du Bellay (Musée de Versailles)

Bourrilly, Victor-Louis (1872–1945), Guillaume du Bellay. Seigneur de Langey 1491–1543. Paris: Société Nouvelle de Librairie et d’Édition, 1905. Internet Archive

France estoit en telle felicité

Nous (dist Epistemon) en avons naguières veu l’experience on decès du preux & docte chevalier Guillaume du Bellay, lequel vivant, France estoit en telle felicité, que tout le monde avoit sus elle envie, tout le monde se y rallioit, tout le monde la redoubtoit. Soubdain après son trespas elle a esté en mespris de tout le monde bien longuement.

Rabelais, François (1483?–1553), Le Quart Livre des Faicts et dicts Heroïques du bon Pantagruel. Composé par M. François Rabelais docteur en Medicine. Paris: 1552. c. 26. Les Bibliothèques Virtuelles Humanistes

Tiers Livre, Chapitre XXI

I’ay d’adventaige ouy dire que tout homme vieulx, decrepit, & près de sa fin, facilement divine des cas advenir. Et me souvient que Aristophanes en quelque comedie appelle les gens vieulx Sibylles: [Image]. Car comme nous estans sur le moule, & de loing voyans les mariniers & voyagiers dedans leurs naufz en haulte mer, seulement en silence les considerons, & bien prions pour leur prospère abourdement: mais lors qu’ilz approchent du havre, & par parolles & par gestes les saluons, & congratulons de ce que à port de saulveté sont arrivez: aussi les Anges, les Heroes, les bons Daemons (scelon la doctrine des Platonicques) voyans les humains prochains de mort, comme de port tresceur & salutaire: port de repous, & de tranquillité, hors les troubles & sollicitudes terrienes, les saluent, les consolent, parlent avecques eulx, & ià commencent leurs communicquer art de divination. Ie ne vous allegueray exemples antiques, de Isaac, de Iacob, de Patroclus envers Hector, de Hector envers Achilles, de Polynestor envers Agamemnon & Hecuba: du Rhodien celebré par Posidonius le grand, de Orodes envers Mezentius, & aultres: seulement vous veulx ramentevoir le docte & preux chevallier Guillaume du Bellay, seigneur iadis de Langey, lequel on mont de Tarare mourut le 10 de Ianvier l’an de son aage le climatère & de nostre supputation l’an 1543 en compte Romanicque. Les troys & quatre heures avant son decès, il employa en parolles viguoureuses, en sens tranquil & serain: nous praedisant ce que depuys part avons veu, part attendons advenir.

Rabelais, François (1483?–1553), Le Tiers Livre des Faicts et Dicts Heroïques du bon Pantagruel: Composé par M. Fran. Rabelais docteur en Medicine. Reueu, & corrigé par l’Autheur, ſus la cenſure antique. L’Avthevr svsdict ſupplie les Lecteurs beneuoles, ſoy reſeruer a rire au ſoixante & dixhuytieſme Liure. Paris: Michel Fezandat, 1552. Ch. 21. Les Bibliotèques Virtuelles Humanistes

Temoignages, jugements, critiques, eloges, et autre pieces, consernant Rabelais

Guillelmus Budæs in Epistolis Græcis.

O Deum immortalem & Sodalitatis Præsulem, nostræque amicitiæ Principem ! Quodnam est istud quod audivimus ? Te etenim, o caput mihi exoptatum, & Rabelæsum Theseum tuum intelligo ab istis elegantiæ & venustatis osoribus, sodalibus vestris, obturabatos propter vehemens circa litteras Græcas studium, quam plurimis gravibuaque malis vexai. Papæ ô infaustam vivorum delirationem ! Qui usque adeò sunt animo ineleganti ac stupido, ut quibus cohonestari universum sodalitium verstrum convenerat multùmque sapere, quippe qui exiguo temporis spatio ad doctrinæ fastigium pervenerint, eosdem sanè calumniosè insimulando, in ipsosque conjurando finem imponere conati sunt ornatissimæ exercitationi. Et post alia. Vale & saluta meo nomine quater Rabelæsum scitum & industrium, vel sermone si præsto sit, aut per Epistolas denuncians.

Rabelais, François (1483?–1553), Le Rabelais moderne, ou les Œuvres de Rabelais mises à la portée de la plupart des lecteurs. François-Marie de Marsy (1714-1763), editor. Amsterdam: J.-F. Bernard, 1752. p. 187. Google Books

Mention of du Bellay TL Ch. 21

CHAPTER XXI

How Panurge taketh Counsel of an old French Poet, named Raminagrobis

” I DID not think,” said Pantagruel, ” ever to have met a Man so headstrong in his Notions as I see you are. Nevertheless, to clear up your Doubt, I am of Opinion that we leave no Stone unturned.

” Listen to my Idea :

“The Swans, which are Birds sacred to Apollo, never sing save when they are drawing near to their Death, especially on the Meander, a River in Phrygia. (This I say because Aelian and Alexander Myndius write that they have elsewhere seen several die, but never heard one sing while dying. Hence it is that the Song of a Swan is a sure presage of his approaching Death, and none dieth unless he have previously sung.

“In like manner the Poets, who are under the Protection of Apollo, when drawing nigh unto Death do ordinarily become Prophets, and sing by Inspiration from Apollo, vaticinating things which are to come.

“Moreover, I have often heard say that every Old man, when he is decrepit and near his End, easily divines future Events; and I
remember that Aristophanes in some Comedy styles Old folks Sibyls.

“For as we, [This passage is from Plutarch, De Genio Socraiis, c. 24 (593 F)] being on a Pier, and seeing afar off Mariners and Travellers in their Ships on the high Sea, do at that time only consider them in Silence and fervently pray for their prosperous Arrival; but when they approach the Harbour, we salute them both by Words and Gestures, and congratulate them in that they have arrived at a Haven of Safety among ourselves ; so also the Angels, the Heroes and the good Daemons (according to the Doctrine of the Platonists), seeing Mortals nigh unto Death, as unto the surest and safest Harbour, the Harbour of Repose and Tranquillity, free from earthly Troubles and Anxieties, salute them, console them, speak with them, and even then begin to communicate to them the Art of Divination.

” I will not here quote to you ancient Examples, as those of

Isaac,
Jacob,
Patroclus towards Hector,
Hector towards Achilles,
Polymestor towards Agamemnon and Hecuba,
The Rhodian celebrated by Posidonius
Calanus the Indian towards Alexander the Great,
Orodes towards Mezentius,
and others;

Only I wish to call to your Mind the learned and valiant Knight William du Bellay [n.], formerly Lord of Langey, who died on the hill of Tarara the tenth of January in the climacteric Year of his Age [n.], and in our Computation the Year 1543 according to the Roman Reckoning. The three or four Hours before his Decease he employed in foretelling to us in vigorous Words, in tranquil and serene Sense, what we have in part since seen, and in part expect to happen, although at the time being those Prophecies seemed to us somewhat wide of the mark and strange, by reason that to us there appeared no Cause or present Sign by which to prognosticate that which he predicted.

“Now we have here near Villaumere a Man who is both old and a Poet, to wit Raminagrobis, who for his second Wife married the mighty Lady Broadsow, of whom was born the fair Basoche. …”

[Panurge presents the dying Raminagrobis with gifts, then required of him to declare and set forth his Judgment on the doubtful Point of his proposed Marriage. Raminagrobis replied with a obscure poem.

[William du Bellay, Viceroy of Piedmont under Francis I. He left Turin when ill to give the king some important advice, and died at St. Symphorien on Mount Tarara. His death is again spoken of (iv. 27). ]

Rabelais, François (1483?–1553), The Five Books and Minor Writings. Volume 1: Books I-III. William Francis Smith (1842–1919), translator. London: Alexader P. Watt, 1893. Internet Archive

Rabelais et la morte de Guillaume du Bellay

On sait que Rabelais avait suivi à Turin Guillaume du Bellay, seigneur de Langey, loraque celui-ci fut chargé d’exercer, par intérim, en l’absence du maréchal d’Annebault, les fonctions de lieutenant-général du roi en Piémont. Rabelais séfourna donc au delà des Alpes du début de 1540 jusqu’à la fin de 1542; il assistait le sieur de Langey en qualité de médicin et it était son intermédiaire auprès d’humanistes comme Jean de Boyssonné, Guillaume Bigot, et de l’évêque Guillaume Pellicier, ambassadeur du Roi. Son séjour à Turin a été raconté en détail par M. Heulhard [Arthur Heulahard, Rabelais, ses voyages en Italie, son exil à Metz, Paris, 1891, pp. 93-184], et nous n’avons rien trouvé à ajouter à ce qu’il a dit.

En decembre 1542, Guillaume du Bellay, se sentant mortellement atteint du mal qui le minait depuis longtemps, obtint son congé et malgré l’hiver, se mit en route vers la France. Rabelais le suivit avec une nombreuse escorte d’amis et de serviteurs, dont il nous a laissé en partie les noms. Il assista à la mort de son maître, qui se produisit à Saint-Symphorien-en-Laye, près de Tarare, le 9 janvier 1543 [Livre III, chapitre xxi, et livre IV, chapitre xxvii].

Bourrilly, Victor-Louis (1872–1945), “Rabelais et la mort de Guilliaume du Bellay, seigneur de Langey (9 janvier 1543).” In Revue des études Rabelaisiennes. Tome 2. Paris: Honoré Champion, 1904. p. 51. Bibliothèque nationale de France

Jean du Bellay

Or, en 1534, Rabelais était au service de Jean du Bellay, évêque de Paris, que le roi envoyait cette année-là en ambassade à Rome.…

Il se mit en chemin avec sa maison. Passant par Lyon, il y trouva Frère François Rabelais, qu’il avait connu naugère novice à la Baumette, et, pout l’amour du grec, il le prit avec lui comme mèdicin.

Joyeux de parcourir cette terre d’Italie qui avait nourri une des plus belles civilisations du monde et où la science antique s’était réveillee de son long sommeil, Rabelais se promettait de converser avec les savants, d’etudier la topographie de Rome et de chercher des plantes inconnues en France.

France, Anatole (1844–1924), Rabelais. Paris: Calmann-Lévy, 1928. p. 101. Bibliothèque nationale de France

Ambrun

Embrun, ch.-l. arr. Hautes-Alpes. Rabelais fit probablement l’exploration botanique de cette région lorsqu’il était attaché à Guillaume de Bellay, gouverneur du Piémont. Cf. Heulhard, Rabelais… ses voyages en Italie, p. 116-117.

Rabelais, François (1483?–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 374. Internet Archive

Introduction

Entre la publication de Gargantua, en 1534, et du Tiers Livre, en 1546, Rabelais n’a offert au public aucune œuvre nouvelle… Certes, la Bibliothèque français de la Croix du Maine ed. du Verdier nous donne comme publié dans cet intervalle un ouvrage dont voici le titre: Stratagems, c’est-a-dire prouesses et ruses de guerre du preux et tres celebre Langey, au commencement de la tierce guerre Césariane, traduit du latin de Fr. Rabelais par Claude Massuau; Lyon, Seb. Gryph. 1542. Toutefois, personne n’a jamais rencontré un exemplaire de ce livre.

Rabelais, François (1483?–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. ii. Internet Archive

Introduction

[Rabelais] s’initie, à divers reprises, auprès son autre «patron» Guillaume du Bellay, seigneur de Langey, l’illustre capitaine, l’une des plus hautes figures de l’époque, à la remarquable organisation du Piémont, nouvellement conquis. Quelle vie intense il dut mener dans ses délicates fonctions de médecin, de secrétaire et de confident (milieu de 1540 à décembre 1542) ! Quelles amitiés précieuses n’entretint-il pas avec nombre d’esprits de fine ou profonde culture: savants de tout ordre, écrivains, penseurs, diplomates et agents politiques, artistes !

Rabelais, François (1483?–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. iii. Internet Archive

Parole de l’énigme

L’année 1536, au retour de Rome, ouvre un autre de ces grand trou biographique: rien pendant plus d’un an. Mais ce pourrait être, pour la première fois, une année de calme, dans un logement attenant à cette abbaye de Saint-Maur. Rabelais révise ses deux premiers livres, pour leur réédition. Béda, le vieil ennemi, subit sa terrible fin dans les cachots du Mont Saint-Michel: ce n’était pas alors un lieu de tourisme. Que l’ennemi perde ne rassure pas sur les risques qu’on court soi (et demeure pour les siècles cette page du Gargantua appelant pour Beda le bûcher).

Les fils rouges tissent ensemble la vie du bachelier Rabelais, qu’on retrouve à Montpellier en 1537, pour ses nouveaux diplômes de médecine, licencié, puis docteur. A l’automne, il donnera des cours sur les Pronostics d’Hyppocrate, et des leçons d’anatomie, s’établira médecin à Narbonne. Six mois plus tard, c’est l’entrevue d’Aigues-Morte, l’incursion provisoire de l’écrivain dans les plus hauts rouages et la proximité du roi: tout voir, tout comprendre. Et nouveau saut dans le noir, écart à angle droit: il ne cherchait pas pension et pantoufles. Travaux diplomatiques, missions confidentielles pour le cardinal? Nouveau retrait discret où l’écriture suffit? Encore un an sans nouvelles. Tournon, le cardinal ennemi des du Bellay, se saisira par deux fois de sa correspondance. Cela justifie peut-être qu’il soit contraint de quitter la suite officielle du diplomate pour rejoindre celle de son frère, Guillaume de Langey, qui vient de prendre en charge l’administration et l’organisation militaire du Piémont occupé.

C’est une nouvelle phase, un arrimage solide: on peut supposer une amitié forte entre les deux hommes. Rabelais part pour Turin. A sa charge, une part des travaux d’écriture de Langey, et, suppose-t-on, la publication perdue d’un livre en italien louant ses mérites. Au printemps 42, il interrompt le séjour à Turin par quelques mois au château de Saint-Ayl, près d’Orléans, qui restera un des refuges ultérieurs, et met au point l’édition dite définitive des deux premiers livres et de la Prognostication. Un privilège royal, laborieusement négocié par ses amis, lui permettra, pour la première fois, de mettre son nom sur ses livres: il a cinquante ans. Signer ses livres de son nom: encore un minuscule rouage qu’il est permis de considérer comme décisif dans la bascule qui sépare le Pantagruel et le Gargantua des deux premiers livres. En janvier 1543, au retour de Turin et bien trop tôt, Guillaume du Bellay meurt près de Roanne. Rabelais convoiera le corps, jusqu’au Mans, par étapes, derrière les chevaux: le récit de l’agonie de Guillaume de Langey fera un des plus belles et mystérieuses pages du Quart-Livre. Geoffroy d’Estissac, l’évêque de Maillezais, meurt en mai: celui qui lui avait ouvert les portes de la vie.
Les deux années qui suivent sont âpres et sombres: jamais le rêve de la Renaissance n’a été aussi foulé aux pieds. Encore une fois on ne sait pas où il est, ce qu’il fait. Tournon est plus fort que du Bellay: le 8 janvier 45, un des plus proches soutiens de Rabelais, François Bribart, secrétaire de du Bellay, est brûlé place Maubert. Répression, censure, enfin la terrible honte du massacre des Vaudois. On n’est pas fier de vivre: c’est pourtant dans cette nuit sur le siècle que Rabelais enfin écrit son troisième grand oeuvre, qui obtiendra son privilège d’édition ce même été. Les appuis à la cour auront provisoirement été les plus forts, au moins le livre existera-t-il. Au printemps 46, onze ans après le Gargantua, fuite ou exil, Rabelais est grâce à Saint-Ayl de l’autre côté de la frontière, à Metz, sans revenu, sans avenir. Du très peu qui nous est parvenu de la correspondance de Rabelais, une lettre de Metz encore, un an plus tard, à du Bellay: si je ne fusse de present en telle necessité et anxieté… si vous ne avez de moy pitié ie ne sçache que doibve faire sinon, en dernier desespoir, me asservir à quelqu’un de par deçà, avec dommage et perte evidente de mes estudes. Il n’est possible de vive plus frugallement que ie fais et ne me sçauriez si peu donner de tant de biens que Dieu vous a mis en mains, que ie n’eschappe en vivotant et m’entretenant honnestement… Voilà pour l’image du Rabelais gaulois, de l’homme à gros ventre et du lard dans la barbe.

Bon, François, Quatre préfaces aux livres de François Rabelais. Parole de l’énigme: Préface au Tiers Livre. Paris: 1992. Athena

Chronology

1539 Accompanies Guillaume du Bellay, now Governor of Piedmont, to Turin. The first of several visits over the next 3
years.

1542 Publication of the revised editions of Gargantua and Pantagruel. Rabelais mentioned as a beneficiary in Guillaume du Bellay’s will.

1543 Rabelais is present at the death of Guillaume du Bellay. The same year, death of Geoffroy d’Estissac. The Sorbonne includes Gargantua and Pantagruel on its list of censored books.

O’Brien, John, The Cambridge companion to Rabelais. Cambridge, UK: Cambridge University Press, 2011. Cambridge University Press

Du Bellay pertinent chronology

1521 Rabelais sends a letter to Guillaume Budé́ (1468–1540), the leading French humanist of his day. Although the letter is in Latin, it contains much Greek and shows Rabelais’s commitment to the “New Learning.”

1523 The Greek books of Rabelais and Lamy are confiscated by their religious superiors, only to be returned a year later. However, Lamy leaves the monastery.

1524 Rabelais supplicates the Pope, Clement VII, and receives permission to change from the Franciscans to the Benedictines. He transfers to the Benedictine Abbey of Maillezais in Poitou. He is protected by Geoffroy d’Estissac and comes to know the poet and chronicler Jean Bouchet. At the beginning of Tiraqueau’s De legibus connubialibus (On the Laws of Marriage), published the same year, he writes a Greek poem in praise of the author, just as Lamy writes a poem in praise of Rabelais and his translation of book 2 of Herodotus (now lost). Three years later, Rabelais is granted permission to hold ecclesiastical benefices.

1532 In January, he performs with colleagues in a farce, The Man Who Married a Dumb Wife. In June, he publishes the second volume of Manardi’s Medical Letters, with a dedicatory letter to Tiraqueau. In August, he follows this up with publications of Latin translations of treatises by Hippocrates and Galen, with a dedication of one major treatise to Geoffroy d’Estissac. In November, he is appointed a doctor at the Hôtel-Dieu (Hospital) in Lyons and writes to Erasmus. The end of the year brings a spate of publications. Pantagruel is published in Lyons. At the same time, the Grandes et inestimables chronicques (Great and Invaluable Chronicles), of which Rabelais at the very least wrote the table of contents and perhaps the whole work, and the Pantagrueline Prognostication for 1533 and the Almanach for the Year 1533, signed by Rabelais, also appear.

1534 Stays in Rome as a doctor in the entourage of Cardinal Jean du Bellay (1492–1560), who, together with his brother Guillaume, Lord of Langey (1491–1543), now acts as Rabelais’s patron. Later that year, Rabelais publishes Marliani’s Topography of Ancient Rome, with a dedicatory letter to the Cardinal. In October of the same year the “affaire des placards” occurs: posters condemning the Mass are put up in Paris and other towns. Repression of Reformers follows.

1535 Gargantua published. Rabelais suddenly leaves his post in Lyons and stays in Rome for a second time, returning home in mid-1536. Requests the Pope, Paul III’s, absolution from apostasy (since he has left the monastery of Maizellais without permission) and transfer to another Benedictine monastery. The Pantagrueline Prognostication for 1535 and the Almanach for the Year 1535 are published.

1536 The Pope grants Rabelais leave to practice medicine and to transfer to Jean du Bellay’s Benedictine Abbey of SaintMaur-des-Fossé́s. Helps secularize the abbey and becomes a secular priest there. Death of Erasmus.

1537 Receives his degree of Doctor of Medicine at Montpellier; he lectures on Hippocrates and conducts an anatomy lesson.

1538 Publication of the Disciple of Pantagruel, a source of inspiration for Rabelais in Book 4.

1539 Accompanies Guillaume du Bellay, now Governor of Piedmont, to Turin. The first of several visits over the next 3 years.

1542 Publication of the revised editions of Gargantua and Pantagruel. Rabelais mentioned as a beneficiary in Guillaume du Bellay’s will.

1543 Rabelais is present at the death of Guillaume du Bellay. The same year, death of Geoffroy d’Estissac. The Sorbonne includes Gargantua and Pantagruel on its list of censored books.

1545 Jean du Bellay’s secretary, François Bribart, is burned at the stake. The Council of Trent convenes, continuing its sessions
with intermissions up to 1564.

1546 Book 3 published. It is included on a new list of censored books. Rabelais leaves France for Metz, then part of the Holy Roman Empire, where he stays for about a year as town doctor.

1547 Goes to Rome as doctor to Cardinal du Bellay. Death of Franç̧ois I; accession of Henri II.

1548 First version of Book 4. Rabelais works on a revised edition during 1550.

1549 Death of Marguerite de Navarre, to whom Rabelais had dedicated Book 3. Rabelais composes the Shadow Battle (Sciomachie), an account of the celebrations organized by Jean du Bellay in Rome for the birth of Henri II’s second son, Louis. Rabelais returns to France.

1551 Rabelais is granted the benefices of Meudon and Saint-Christophe-du-Jambet. Does not reside.

1552 Publication of revised editions of Book 4 and Book 3.

1553 Probable date of Rabelais’s death.

O’Brien, John, The Cambridge companion to Rabelais. Cambridge, UK: Cambridge University Press, 2011. xvi. Cambridge University Press

Guillaume du Bellay

Guillaume du Bellay, seigneur de Langey (1491, château de Glatigny près de Souday, dans le Perche (Loir-et-Cher) – 9 janvier 1543, Saint-Symphorien-de-Lay)

Historien français joignant les talents de la littérature à ceux de la guerre et de la diplomatie.

Il était fils aîné de Louis du Bellay et de Marguerite de La Tour-Landry, et le frère du cardinal Jean du Bellay et de Martin du Bellay. Il signala son courage en diverses occasions, et se fit admirer par sa conduite et sa valeur. Chevalier de l’ordre de Saint-Michel, la duchesse d’Alençon, soeur du roi, l’envoya, en 1525, auprès du roi François Ier, prisonnier en Espagne. Gouverneur de Turin en 1537, il fut ensuite vice-roi du Piémont ; il y reprit diverses places sur les impériaux, et le marquis del Vasto avouait que le seigneur de Langey était le plus excellent capitaine qu’il eut connu.

« Entre grands points de capitaine, qu’avoit M. de Langey, dit Brantôme, c’est qu’il dépensoit fort en espions…. En quoi j’ay ouï conter, qu’estant en Piémont, il mandoit et envoyoit au roy avertissement de ce qui se fesoit ou devoit faire vers la Picardie ou la Flandres ; si que le roy qui en estoit voisin et plus près n’en savoit rien ; et puis après en venant savoir le vray s’ébahissoit, comment il pouvoit découvrir ces secrets. »

Langey avait le corps tout cassé, et les membres perclus, par suite de ses fatigues à l’armée.

Il avait été aussi utile à son souverain dans des ambassades en Italie auprès de Clément VII, puis en Angleterre et en Allemagne. L’an 1542, il partît du Piémont, en litière, pour venir donner quelques avis importants au roi ; mais entre Lyon et Roanne, il se trouva si mal, qu’il fut obligé de s’arrêter au bourg de Saint-Saphorin (aujourd’hui Saint-Symphorien-de-Lay), et y mourut, le 9 janvier 15431.

« Il ne sçait, dit un auteur, ni quand le roy se lève, ni quand il se couche ; mais il sçait bien où sont les ennemis : il se couvre et s’assied devant François Ier ; quand il a chaud, il oste sa fraise et se met en veste. »

« Nous en avons vu naguère l’expérience, au décès du preux et docte chevalier Guillaume du Bellay, du vivant duquel la France était dans une telle félicité que tout le monde l’enviait, tout le monde s’y ralliait, tout le monde la redoutait. Soudain, après son trépas, elle a été bien longtemps méprisée de tout le monde. »
— Rabelais, Quart Livre, chapitre 26, Ed. Marabout, 1963. Adapté au français moderne, Maurice Rat.

Guillaume du Bellay ne s’est pas moins illustré dans la république des lettres que dans les armes.

Publications

On a de lui plusieurs ouvrages, dont on trouve la liste dans la Bibliothèque chartraine de Dom Liron, et dans celle de la Croix du Maine et d’Antoine du Verdier ; les principaux sont :
1. Instructions sur le fait de la guerre, Paris, 1548, in-fol. ;
2. Epitome de l’antiquité des Gaules et de France, suivi de quelques opuscules du même auteur, 1556, in-4°, réimprimé en 1587. L’ouvrage est divisé en 4 livres. II fait descendre les Gaulois de Samothès, fils aîné de Japhet ; et les Français, du mélange des Troyens échappés de la ruine de Troie, et des Gaulois qui avaient été au secours de cette ville.
3. Les mémoires de messire Martin Du Bellay, seigneur de Langey. Contenans le discours de plusieurs choses advenues au Royaume de France, depuis l’an M.D.XIII. jusques au trespas du Roy François premier, auxquels l’Autheur a inséré trois livres, & quelques fragmens des Ogdoades de Messire Guillaume Du Bellay, Seigneur de Langey, son frère. Paris, Abel l’Angelier, 1585. Des mémoires sur les affaires de son temps, réimprimés avec ceux de Martin du Bellay, son frère, et du maréchal de Fleuranges, et le Journal de Louise de Savoie, Paris, 1735, 7 vol. in-12. L’abbé Lambert, éditeur, a fait des notes historiques et critiques, et des corrections dans le style et quelques altérations. Les mémoires de Martin et Guillaume avaient été imprimés plusieurs fois dans le XVIe siècle, en 1569, 1572, 1582, 1588, in-fol. ; 1570, 1573, 1586, in-8°, etc. Langey avait intitulé son ouvrage les Ogdoades (Huitaines) ; il l’avait d’abord composé en latin, puis le traduisit en français, par ordre du roi. Il avait fait ses divisions de huit en huit livres ; de là le nom d’ Ogdoades. Une très petite partie de cet ouvrage a été publiée.

Ses mémoires ont été réimprimés au XIXe siècle dans la coll. Petitot et la coll. Michaud. C’est à ces deux illustres frères que revient surtout l’honneur d’avoir convaincu François Ier d’attirer autour de lui les savants et les beaux esprits de son temps.

Langey a pris naturellement le parti de François Ier contre Charles Quint ; et, à l’occasion de cette partialité, Montaigne dit:

« Je ne veux pas croire qu’il ayt changé quant au gros du fait ; mais de contourner le jugement des événements, souvent contre raison à notre avantage, et d’omettre tout ce qu’il y a de chatouilleux en la vie de son maistre, il en fait métier : témoins les disgrâces de Montmorenci et de Biron, qui y sont oubliées : voire le seul nom de madame d’Etampesne s’y trouve point. On peut couvrir les actions secrètes ; mais de taire ce que tout le monde sçait, et les choses qui ont eu des effets publics et de telles conséquences, c’est un défaut inexcusable. »

En parlant de la magnificence qu’étalèrent les courtisans à l’entrevue du Drap d’or, en 1520, entre François Ier et Henri VIII, il dit,

« Que leur dépense fut telle, que plusieurs y portèrent leurs moulins, leurs forêts et leurs prés sur les épaules. »

On lui fit cette épitaphe :

Ci gît Langey, dont la plume et l’épée
Ont surmonté Cicéron et Pompée.

La suivante est de Joachim du Bellay :

Hic situs est Langœus ! ultra nii qusere, viator
Nil majus dici, nil potuit brevius.

Jean et Martin du Bellay, ses frères, lui firent élever un beau mausolée dans l’église cathédrale du Mans.

Wikipédia (Fr.). Wikipédia

Posted 18 December 2015. Modified 13 April 2020.

Theophrastus

Theophrastus

Theophrastus (c. 371 – c. 287 BC), the Greek naturalist who was Aristotle’s successor at the Lyceum, appears by name at least seven times in Gargantua and Pantagruel


Notes

Theophrastus

Theophrastus

Clusius, Carolus (1526-1609), Rariorum plantarum historia vol. 1. Antverpiae: Joannem Moretum, 1601. Plantillustrations.org

Chap. xxi. Comment Gargantua feut institué par Ponocrates en telle discipline, qu’il ne perdoit heure du iour.

Au commencement du repas estoyt leur quelque histoire plaisante des anciennes prouesses: iusques à ce qu’il eut print son vin. Lors (sy bon sembloyt) on continuoyt la lecture: ou commenceoient à diviser ioyeusement ensemble, parlans pour les premiers moys de la vertus, proprieté/ efficace/ & nature, de tous ce que leur estoyt servy à table. Du pain/ du vin/ de l’eau/ du sel/ des viandes/ poissons/ fruictz/ herbes/ racines/ et de l’aprest d’ycelles. Ce que faisant aprint en peu de temps tous les passaiges à ce competens en Pline, Atheneus, Dioscorides, Galen, Porphyrius, Opianus, Polybieus, Heliodorus, Aristotele, Aelianus, & aultres. Iceulx propos tenens faisoient souvent, pour plus estre asseurez, apporter les livres sudictz à table. Et si bien & entierement retint en sa memoire les choses dictes, que pour lors n’estoit medicin, qui en sceust à la moytié tant comme ilz faifaisoient.

Le temps ainsi employé luy frotté, nettoyé, & refraischy d’habillemens, tout doulcement s’en retournoyt & passans apr quelques prez, ou aultres lieux herbuz visitoient les arbres & plantes, les conferens avec les livres des anciens qui en ont escript comme Theophraste, Dioscorides, Marinus, Pline, Nicander, Macer, & Galen. Et en emportoient leurs plenes mains au logis, desquelles avoyt la charge un ieune page nommé Rhizotome, ensemble des marrrochons, des pioches, cerfouetes, beches, tranches, & aultres instrumens requis à bien arborizer.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Gargantua. La Vie Inestimable du Grand Gargantua, Pere de Pantagruel, iadis composée par l’abstracteur de quinte essence. 1534. Ch. 21. Athena

Comment frere Jan joyeusement conseille Panurge

«Ne me allguez poinct l’Indian tant celebré par Theophraste, Pline et Athenæus, lequel, avecques l’ayde de certaine herbe, le faisoit en un jour soixante de dix fois et plus.»

[Prodigiosa sunt quae circa hoc tradidit Theophrastus, auctor alioqui gravis, septuageno coitu durasse libidinem contactu herbæ cujucdam, cujus nomen genusque non posuit.» Pline, H. N., 26.63. — Cf .Théophraste, «de herba ab Indo quodam allata, qua qui usi feurint septuageno coire possent », Hist. plant., 9,20, et Athénée, I, § 32. (Delaunay)

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Oeuvres. Édition critique. Tome Cinquieme: Tiers Livre. Abel Lefranc (1863-1952), editor. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1931. p. 211. Internet Archive

Panurge’s testiculatory ability

Do not here produce ancient examples of the paragons of paillardice, and offer to match with my testiculatory ability the Priapaean prowess of the fabulous fornicators, Hercules, Proculus Caesar, and Mahomet, who in his Alkoran doth vaunt that in his cods he had the vigour of three score bully ruffians; but let no zealous Christian trust the rogue,–the filthy ribald rascal is a liar. Nor shalt thou need to urge authorities, or bring forth the instance of the Indian prince of whom Theophrastus, Plinius, and Athenaeus testify, that with the help of a certain herb he was able, and had given frequent experiments thereof, to toss his sinewy piece of generation in the act of carnal concupiscence above three score and ten times in the space of four-and-twenty hours.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), The Works of Francis Rabelas. Translated from the French by Sir Thomas Urquhart and Motteux; with explanatory notes, by Duchat, Ozell, and Others. Volume I [books 1, 2, and 3 to chapter 13]. Thomas Urquhart and Peter Motteux, translator. London: H. G. Bohn, 1851. 3.27. Internet Archive

Sayrion

The Greeks speak of a satyrion that has leaves like those of the lily, but red, smaller, and springing from the ground not more than three in number, a smooth, bare stem a cubit high, and a double root, the lower, and larger, part favouring the conception of males, the upper, and smaller, the conception of females. Yet another kind of satyrion they call erythraicon, saying that its seed is like that of the vitex, but larger, smooth and hard; that the root is covered with a red rind, and containsa a white substance with a sweetish taste, and that the plant is generally found in hilly country. They tell us that sexual desire is aroused if the root is merely held in the hand, a stronger passion, however, if it is taken in a dry wine, that rams also and he-goats are given it in drink when they are too sluggish, and that it is given to stallions from Sarmatiab when they are too fatigued in copulation because of prolonged labour; this condition is called prosedamum. The effects of the plant can be neutralized by doses of hydromel or lettuce. The Greeks indeed always, when they wish to indicate this aphrodisiac nature of a plant, use the name satyrion, so applying it to crataegis, thelygonon, and arrenogonon, the seeds of which resemble testicles. Again, those carrying on their persons the pith of tithymallus branches are said to become thereby more excited sexually. The remarks on this subject made by Theophrastus [See H.P. IX 18, 9], generally a weighty authority, are fabulous. He says that the lust to have intercourse seventy times in succession has been given by the touch of a certain plant whose name and kind he has not mentioned.

Pliny the Elder (23–79 AD), The Natural History. Volume 7: Books 24–27. William Henry Samuel Jones (1876–1963), translator. Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 1956. 26.63. Loeb Classical Library

Theophrastus

He must have those hushed, still, quiet, lying at a stay, lither, and full of ease, whom he is able, though his mother help him, to touch, much less to pierce with all his arrows. In confirmation hereof, Theophrastus, being asked on a time what kind of beast or thing he judged a toyish, wanton love to be? he made answer, that it was a passion of idle and sluggish spirits.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), The Works of Francis Rabelas. Translated from the French by Sir Thomas Urquhart and Motteux; with explanatory notes, by Duchat, Ozell, and Others. Volume I [books 1, 2, and 3 to chapter 13]. Thomas Urquhart and Peter Motteux, translator. London: H. G. Bohn, 1851. 3.31. Internet Archive

Theophrastus

Theophrastus believed and experienced that there was an herb at whose single touch an iron wedge, though never so far driven into a huge log of the hardest wood that is, would presently come out; and it is this same herb your hickways, alias woodpeckers, use, when with some mighty axe anyone stops up the hole of their nests, which they industriously dig and make in the trunk of some sturdy tree.

In short, since elders grow of a more pleasing sound, and fitter to make flutes, in such places where the crowing of cocks is not heard, as the ancient sages have writ and Theophrastus relates; as if the crowing of a cock dulled, flattened, and perverted the wood of the elder, as it is said to astonish and stupify with fear that strong and resolute animal, a lion.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), The Works of Francis Rabelas. Translated from the French by Sir Thomas Urquhart and Motteux; with explanatory notes, by Duchat, Ozell, and Others. Volume I [books 1, 2, and 3 to chapter 13]. Thomas Urquhart and Peter Motteux, translator. London: H. G. Bohn, 1851. 4.62. Internet Archive

Theophrastus

Pan. By Priapus, they have the Indian herb of which Theophrastus spoke, or I’m much out. But, hearkee me, thou man of brevity, should some impediment, honestly or otherwise, impair your talents and cause your benevolence to lessen, how would it fare with you, then? Fri. Ill.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), The Works of Francis Rabelas. Translated from the French by Sir Thomas Urquhart and Motteux; with explanatory notes, by Duchat, Ozell, and Others. Volume I [books 1, 2, and 3 to chapter 13]. Thomas Urquhart and Peter Motteux, translator. London: H. G. Bohn, 1851. 5.28. Internet Archive

Theophrastus

Behind him stood a pack of other philosophers, like so many bums by a head-bailiff, as Appian, Heliodorus, Athenaeus, Porphyrius, Pancrates, Arcadian, Numenius, Possidonius, Ovidius, Oppianus, Olympius, Seleucus, Leonides, Agathocles, Theophrastus, Damostratus, Mutianus, Nymphodorus, Aelian, and five hundred other such plodding dons, who were full of business, yet had little to do; like Chrysippus or Aristarchus of Soli, who for eight-and-fifty years together did nothing in the world but examine the state and concerns of bees.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), The Works of Francis Rabelas. Translated from the French by Sir Thomas Urquhart and Motteux; with explanatory notes, by Duchat, Ozell, and Others. Volume I [books 1, 2, and 3 to chapter 13]. Thomas Urquhart and Peter Motteux, translator. London: H. G. Bohn, 1851. 5.31. Internet Archive

Textual Authorities for Enquiry into Plants

Wimmer divides the authorities on which the text of the περὶ φυτῶν ἱστορία is based into three classes:—

First Class:

U. Codex Urbinas: in the Vatican. Collated by Bekker and Amati; far the best extant MS., but evidently founded on a much corrupted copy. See note on 9. 8. 1.

P2. Codex Parisiensis: at Paris. Contains considerable excerpts; evidently founded on a good MS.; considered by Wimmer second only in authority to U. (Of other collections of excerpts may be mentioned one at Munich, called after Pletho.)

Second Class:
M (M1, M2). Codices Medicei: at Florence. Agree so closely that they may be regarded as a single MS.; considered by Wimmer much inferior to U, but of higher authority than Ald.

P. Codex Parisiensis: at Paris. Considered by Wimmer somewhat inferior to M and V, and more on a level with Ald.

mP. Margin of the above. A note in the MS. states that the marginal notes are not scholia, but variae lectiones aut emendationes.

V. Codex Vindobonensis: at Vienna. Contains the first five books and two chapters of the sixth; closely resembles M in style and readings.

Third Class:

Ald. Editio Aldina: the editio princeps, printed at Venice 1495–8. Believed by Wimmer to be founded on a single MS., and that an inferior one to those enumerated above, and also to that used by Gaza. Its readings seem often to show signs of a deliberate attempt to produce a smooth text: hence the value of this edition as witness to an independent MS. authority is much impaired.

(Bas. Editio Basiliensis: printed at Bâle, 1541. A careful copy of Ald., in which a number of printer’s errors are corrected and a few new ones introduced (Wimmer).

Cam. Editio Camotiana (or Aldina minor, altera): printed at Venice, 1552. Also copied from Ald., but less carefully corrected than Bas.; the editor Camotius, in a few passages, altered the text to accord with Gaza’s version.)

G. The Latin version of Theodore Gaza,1 the Greek refugee: first printed at Treviso (Tarvisium) in 1483. A wonderful work for the time at which it appeared. Its present value is due to the fact that the translation was made from a different MS. to any now known. Unfortunately however this does not seem to have been a better text than that on which the Aldine edition was based. Moreover Gaza did not stick to his authority, but adopted freely Pliny’s versions of Theophrastus, emending where he could not follow Pliny. There are several editions of Gaza’s work: thus

G. Par. G. Bas. indicate respectively editions published at Paris in 1529 and at Bâle in 1534 and 1550. Wimmer has no doubt that the Tarvisian is the earliest edition, and he gives its readings, whereas Schneider often took those of G. Bas.

Vin. Vo. Cod. Cas. indicate readings which Schneider believed to have MS. authority, but which are really anonymous emendations from the margins of MSS. used by his predecessors, and all, in Wimmer’s opinion traceable to Gaza’s version. Schneider’s so-called Codex Casauboni he knew, according to Wimmer, only from Hofmann’s edition.

Theophrastus (c. 371-c. 287 BC), Enquiry into Plants. Volume 1: Books 1 – 5. Arthur Hort (1864–1935), translator. Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 1916. xiii. Loeb Classical Library

Dendromalache

Théophraste, Histoire des plantes, XV, v, Rabelais confondant vraisemblablement la plante décrite par Théophraste avec la δενδρομαλάχη des Géoponiques (XV, v, 5) de Galien (voir Tiers livre, ed. Lefranc, n. 19, p. 340). L’exemplaire des livres VI-IX, Theophrasti de Suffruticibus, herbisque
et frugibus libri quattuor, Theodora gaza interprete
, conservé à la Réserve de la Bibliotheque nationale, offre une note autographe de Rabelais en titre.

Rabelais, François (ca. 1483–1553), Œuvres complètes. Mireille Huchon, editor. Paris: Gallimard, 1994. p. 501, n. 5.

Theophrastus

Theophrastus (c. 371 – c. 287 BC), a Greek native of Eresos in Lesbos, was the successor to Aristotle in the Peripatetic school. He came to Athens at a young age and initially studied in Plato’s school. After Plato’s death, he attached himself to Aristotle. Aristotle bequeathed to Theophrastus his writings and designated him as his successor at the Lyceum. Theophrastus presided over the Peripatetic school for 36 years, during which time the school flourished greatly. He is often considered the father of botany for his works on plants.

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Posted 20 January 2015. Modified 17 June 2017.