Fragment 510001

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Why it is called Pantagrelion, and the admirable virtues thereof.

Original French:  Povrquoy est dicte Pantagruelion, & des admirables vertus d’icelle.

Modern French:  Pourquoy est dicte Pantagruelion, & des admirables vertus d’icelle.


Commentaire Historique au Chapitre LI

Par le détail très circonstancié que donne ici l’autheur, des effets et propriétés merveilleuses du pantagruélion, il ne laisse aucun doute sur ce que nous avons dit que cette herbe étoit le chanvre. La mention de la cuscute et les expressions suivantes, relatives au pantagruélion, suffiroirent seules pour le prouver.

François Rabelais [ca. 1483–1553]
Œuvres de Rabelais (Edition Variorum)
p. 272
Charles Esmangart [1736-1793], editor
Paris: Chez Dalibon, 1823
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Pourquoy est dicte Pantagruelion, & des admirables vertus d’icelle.

Derrière l’apparente célébration du pantagruelion, il faut en fait lire un éloge paradoxical, comme le montrent bien les usages particuliers du lin qui encadrent ce chapitre et sont objects d’exécration pour certains. Ainsi, tout en maagnifiant l’usage du lin qui permet, par les voiles, de rapprocher les pays, qui met Cadix à sept jours d’Ostie, Pline, XIX, 1, déplore l’audace de l’homme qui provoque ainsi la mort (Voir Tiers Livre, ed. Screech, n. 136, p. 345).

Une condamnation violente est fait par Polydore Virgile, III, vi, dans son livre des inventions «nouvellement traduit de Latin en Francoys declairant les inventeurs des choses qui ont estre» (1544) : «Nous avons chose digne d’execration : par par ce, maintz sont periz, plusieurs hommes devorez et ensepulturez au ventre des Balaines, Esturgeons, et autres genres de poissons : quel mioracle peult on estimer oyu voir plus grant, que saillir d’un si petit grain de lin, une si grant herbe. Feut pas bien la vie des hommes audacieuse, de vouloir concepvoir l’invention de semer le lin, pour recevoir les vens et tempestes. Le lin croist de si petite chose, et si est assez puissant pour deffaire les hommes. L’on en faict les cordes desquels les maulvais sont pendus et estranglez. Pline dit qu’on ne scauroit trop blasmer l’invention du lin. Venons a notre propos. Arachne vierge de Lydie, trouva le lin comme dit Pline sur son septiesme: nonobstant que trouvions devant elle, que l’usage feut vers les Hebrieux.» Le pantagruélion reprend ainsi les réflexions sur la mètis mises en œuvre dans Pantagruel (voir la Notice de cette œuvre, p. 1221)

François Rabelais [ca. 1483–1553]
Œuvres complètes
p. 505, n. 14
Mireille Huchon, editor
Paris: Gallimard, 1994

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Posted 10 February 2013. Modified 28 January 2016.

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